Ton effort à poursuivre ce qui t’es garanti
et ta négligence à poursuivre ce qui t’es demandé :
preuves que l’œil de ton cœur s’est assombri.
L'Imâm Ahmad ibn 'Ajiba dit, commentant cette Hikma de l'Imâm ibn 'Atâ Allah Sakandari –Qu'Allah les agrée tous deux– nous explique:
"Faire l’effort de poursuivre quelque chose, c’est concentrer ses
efforts et son énergie à son obtention. La négligence, c’est la distraction et
le gâchis. L’œil du cœur, c’est le moyen de perception du for intérieur, aussi
bien que la vue est le moyen de perception des sens. L’œil du cœur ne voit que
les significations et l’œil physique ne voit que les choses sensorielles. L’œil
du cœur ne voit que le subtil et l’œil physique ne voit que l’apparent. L’œil
du cœur ne voit que l’intemporel et l’œil physique ne voit que le temporel. L’œil
du cœur ne voit que l’Être, alors que la vue ne perçoit que les êtres. Lorsque Dieu veut t’ouvrir l’œil du cœur, Il te rend
Son serviteur dans tes actes et dévoue à ton amour pour Lui dans ton être.
Lorsque l’amour et le service grandissent, la lumière de ton œil du cœur
devient plus forte jusqu’à dépasser celle de la vue, et la lumière de la vue
disparait dans la lumière de l’œil du cœur pour ne voir que les significations
subtiles et les lumières intemporelles perçues par l’œil du cœur.
Voilà le sens de ces vers du shaykh al-Majdhub :
Ma vue s’est évanouie dans la Vision et je fus
annihile à l’éphémère.
Je l’ai réalisé, et je ne pouvais voir d’autre
que Lui et je suis resté à jamais ravi en cet état.
Lorsque Allah veut rabaisser Son serviteur, Il l’occupe extérieurement
au service des choses de ce monde, tandis que son intérieur est attaché à
l’amour de ces mêmes choses. Il continue ainsi dans cette attitude, jusqu’à ce
que la lumière de son œil du cœur s’éteigne et que la lumière extérieure recouvre
la lumière de l’œil du cœur, de sorte qu’il ne voit plus que les choses
sensibles et n’agisse plus que pour ces choses sensibles. Alors, il déploie des
efforts pour obtenir les biens de ce monde qui lui sont garantis et devient négligent
pour s’acquitter de ce qui lui est demandé. S’il remplace la négligence par une
totale absorption dans le monde sensible et la paresse par un abandon total au monde,
l’obscurcissement devient un aveuglement complet. C’est cela, la mécréance. Que
Dieu nous en préserve ! Ce monde est comme la rivière de Goliath : aucune
personne qui venait s’y désaltérer n’était sauvé, sauf ceux qui n’en prenaient
qu’une petite gorgée, et non pas ceux qui y étanchaient toute leur soif. Alors
comprends bien cela ! Ce sont là les paroles du Shaykh Zarruq -Qu'Allah
sanctifie
son
secret." [iqadh ul-himam]
Sidi Ahmad ibn 'Ajiba -qu'Allâh l'agrée- dit aussi :
« Parmi les hommes, il y a ceux dont les voiles de ténèbres s’amoncellent et obstruent les lumières totalement. Ils vont même jusqu’à nier l’existence de cette lumière. Ceci est la station de la mécréance, qu’Allah nous en préserve (...) D’autres, la rouille de leur cœur est moindre et les certains voiles se lèvent. Ils confirment l’existence de la lumière mais ne la voient pas (par mouchâhada). Ceci est la station du commun des musulmans." [ibid]
Il dit aussi, qu’Allah l’agrée
"Toute l’existence est dans les ténèbres pour les gens du voile. Pour les gens de la connaissance, elle est toute lumière...... Quiconque regarde l’existence et n’y voit pas de la lumière, ou avant elle, ou après elle, l’existence des lumières lui aura échappé et il aura été voilé des soleils de la connaissance, par méconnaissance de ses traces (...). Et quand à ceux qui ont mécru, le taghut « les fait sortir de la lumière aux ténèbres », ils les empêchent de voir les lumières et les font rester dans les ténèbres." [Al Bahr al madid fi tafsir al qur’an al Majid]
Il nous relate également dans sa biographie:"Il me parut ensuite que la répétition de la prière sur le Prophète au moyen du rosaire facilitait la concentration et je me mis à la répéter un très grand nombre de fois. Pendant que j’étais ainsi plongé en elle, je voyais briller des lumières, des ornements, des palais et toutes sortes de choses extraordinaires m’apparaissaient, mais je m’en détournais ; plusieurs fois, en songe, je vis le Prophète."
Il nous relate également dans sa biographie:"Il me parut ensuite que la répétition de la prière sur le Prophète au moyen du rosaire facilitait la concentration et je me mis à la répéter un très grand nombre de fois. Pendant que j’étais ainsi plongé en elle, je voyais briller des lumières, des ornements, des palais et toutes sortes de choses extraordinaires m’apparaissaient, mais je m’en détournais ; plusieurs fois, en songe, je vis le Prophète."
Sayidunâ Ahmad Ibn
'ajiba commenta une sagesse de l'Imâm Ibn 'ata Allah (radiAllâhu anhuma):
"Ténèbres
est le monde entier :
seule
l'illumine l'épiphanie de Allâh en lui."
Commentaire
:
"Si on
regarde par l'extérieur sensible, on ne perçoit que les ténèbres. Si on
pénètre jusqu'à l'intérieur on perçoit le sensible comme une lumière du
Malakut. Allâh ta'âla dit : “Allâh est la lumière des cieux et de la
terre” (Coran 24 : 35). Ainsi les paroles du shaykh “Ténèbres est le monde
entier” ne concerne que les gens du voile, car l'extérieur des êtres est
incrusté dans leurs cœurs. Pour ce qui est des gens de la connaissance, leur
perception intérieure les pénètre jusqu'à la vision du Réél, et ils
voient l'être des phénomènes comme étant une lumière émanant de l'Océan
du Jabarut, et de ce fait l'Etre entier est lumineux. Allâh ta'âla dit :
“Dis : Regardez ce qui est dans les cieux et sur la terre” (Coran 10 : 101),
c'est à dire : regardez la lumière de Son Malakut et les mystères de son
Jabarut, ou encore : regardez les secrets des significations érigés dans ses
formes"
Toujours
dans son ouvrage "iqadh al-himam", il dit:
"Le regard intérieur est l’oeil du coeur, aussi bien que les yeux sont la vision du corps. Le regard intérieur perçoit les significations cachées de la lumière, alors que les yeux ne voient que les sombres formes du monde physique. L’oeil intérieur perçoit la lumière des significations subtiles et il existe cinq sortes de personnes, selon leur regard intérieur.
-La première, c’est l’aveugle : c’est celui qui renie la lumière du Réel, son être véritable. Sidi al-Busiri a dit :
"Le regard intérieur est l’oeil du coeur, aussi bien que les yeux sont la vision du corps. Le regard intérieur perçoit les significations cachées de la lumière, alors que les yeux ne voient que les sombres formes du monde physique. L’oeil intérieur perçoit la lumière des significations subtiles et il existe cinq sortes de personnes, selon leur regard intérieur.
-La première, c’est l’aveugle : c’est celui qui renie la lumière du Réel, son être véritable. Sidi al-Busiri a dit :
La vision réduite refuse de
croire en la lumière du soleil Et la langue du malade a refusé de boire de
l’eau.
C’est le regard intérieur
des incroyants. Allâh ta’âla dit : “...ce ne sont pas les regards qui sont
aveugles, mais s’aveuglent les coeurs qui battent dans les poitrines”.
(Coran 22 : 46)
-La deuxième sorte, c’est
ceux qui ont une bonne vue, mais qui ont une maladie qui les restreint. Ils
attestent que la lumière existe, mais ne sont pas assez forts pour la voir, ni
pour réaliser sa proximité ou sa distance. Ce sont les coeurs du commun des
croyants.
-Une autre sorte de gens, ce
sont ceux qui ont un bonne vue intérieure, une vue assez forte. Ils sont
proches de retrouver la vue, mais sont incapable d’ouvrir leurs yeux à cause
de l’intensité de la lumière. Ils sentent donc que la lumière est proche
d’eux. Ce sont les coeurs du commun des croyants qui se dirigent sur le chemin.
Cette station s’appelle “la station des rayons de l’oeil du coeur”.
-La quatrième sorte de gens,
ce sont ceux qui ont une bonne vue intérieure et qui peuvent ouvrir les yeux
et percevoir la lumière dans laquelle ils baignent. Ils s’estompent
d’eux-mêmes par la contemplation de cette lumière. Ce sont les coeurs de
l’élite qui se dirigent sur le chemin. Cette station s’appelle “la station de
la réalité (‘ayn70) de l’oeil du coeur”.
-La dernière catégorie de
gens a une vue parfaite et une forte lumière qui atteint la lumière de sa
source et qui ne voit que la lumière primordiale et qui nie l’existence de
toute autre lumière si ce n’est celle de la lumière fondamentale. “Dieu
était, et rien n’était avec Lui : Il est maintenant comme il était alors !”
C’est “la station de la vérité du regard intérieur”. "
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