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بسم الله الرحمن الرحيم 

و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين 


Qu'est-ce qu'un Waliy? Quelle est la preuve de l'authenticité de son sanad?


Dans un premier temps il conviendrait de définir précisément ce qu’est un waliy… Allâh (subhânahu wa ta’âla) dit: «Allah est le waliy de ceux qui ont la foi: Il les fait sortir des ténèbres à la lumière.» [sourate al-Baqara, verset 257]
Et dans un autre verset, Allâh parle d’un groupe de Ses serviteurs qu’Il nomme awliya’ (=pluriel de waliy): «En vérité, les awliya’ d’Allah seront à l’abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés» [sourate Yoûnus, verset 62]

A travers de ces deux versets donc, il apparaît que le Nom divin «al-Waliy» est un Nom partagé entre Allâh et Son serviteur. Le fait qu’un serviteur devienne un waliy ne veut pas dire qu’il devienne al-Waliy (Allâh), mais plutôt qu’il revête la particularité de Son Nom «al-Waliy». De même qu’on ne dit pas de quelqu’un de généreux qu’il est al-Karim, qui est un Nom parmi les Noms d’Allâh, mais plutôt qu’il est karim, en ce sens qu’il revêt une partie des caractéristiques qui ne sont totalement accomplies qu’en Allâh seul, sous Son Nom al-Karim.
Il reste donc à déterminer maintenant de quelle façon Allâh se manifeste t-Il dans Sa création sous Son Nom al-Waliy, car si la chose paraît évidente, d’un point de vue linguistique, concernant des Noms tels que al-Rahîm, al-Karim, al-Ghafoûr, al-Mu’izz… elle peut en revanche l’être un peu moins concernent Son Nom al-Waliy.
La réponse, nous la lisons très clairement dans le verset précité: «Allah est le waliy de ceux qui ont la foi: Il les fait sortir des ténèbres à la lumière.».
Par conséquent, de même que quelqu’un de hakîm est par définition quelqu’un connu pour sa sagesse, le waliy est, se basant sur le verset précité, quelqu’un qui fait sortir les gens des ténèbres à la Lumière.



Allâh (subhânahu wa ta’âla) dit: «Dis: «Sont-ils égaux, l’aveugle et celui qui voit (basîr)? Ou sont-elles égales, les ténèbres et la lumière?» [sourate ar-Ra’d, verset 16]
Les ténèbres sont effectivement connues, de même que la Lumière l’est, et le fait que l’exemple de l’aveugle et de celui qui est doté d’une vision spirituelle (basîr) soit cité avant l’évocation des ténèbres et de la Lumières renvoie bien au fait que ces dernières, l’une comme l’autre, sont perceptibles par les yeux.

Pour étayer notre propos, citons l’Imâm ibn Qayyim el-Jawziy, dans son ouvrage «ar-Roûh»:
« Lorsque le cœur est submergé par la Lumière, alors elle déborde aux quatre coins et accourt du cœur jusqu’aux yeux et est alors dévoilée à la vue des yeux, à la mesure de l’intensité de cette Lumière.»

Citons également sayidanâ Ahmad ibn ‘Ajiba, dans son ouvrage intitulé «Iqadh ul-himam»:
« Lorsque l’amour et le service grandissent, la lumière de ton œil du cœur devient plus forte jusqu’à dépasser celle de la vue, et la lumière de la vue disparaît dans la Lumière de l’œil du cœur pour ne voir que les significations subtiles et les Lumières intemporelles perçues par l’œil du cœur. »

Pour en savoir plus au sujet de la vision de la Lumière, consulter le lien suivant : (La vision de la Lumière)

Par conséquent, le Waliy est quelqu’un qui fait sortir les gens des ténèbres vers la Lumière, c'est-à-dire quelqu’un par l’intermédiaire duquel Allâh illumine de Sa Lumière le cœur de celui qu’Il désire d’entre Ses serviteurs. Et "Celui qu’Allah prive de lumière n’a aucune lumière." [sourate an-Noûr, verset 40].
Cette Lumière est projetée dans le cœur du mourid Karkariy au moment de la bay’ah avec Sayidinâ Muhammad Fawzi al-Karkariy (radiAllâhu anhu), comme en attestent les nombreux témoignages.
Les mourid de la tariqa Karkariya ont donc tous personnellement goûté à la vision de cette Lumière et détiennent par ce fait la preuve indéniable, verset coranique à l’appui, que leur Sheykh (radiAllâhu anhu) est un Waliy faisant sortir les gens des ténèbres à la Lumière.

Pour ce qui est maintenant de savoir si le sanad d’un Sheykh est authentique, il faut s’en remettre aux gens de référence dans son domaine. Une personne dotée d’un sanad dans la science du Hadîth par exemple devra rapporter une preuve écrite de la main du Sheykh auprès duquel il aura acquis cette science, ce Sheykh disposant lui-même d’autorisations écrites des Shouyoûkh auprès desquels il a recueilli sa science, qui eux même disposent d’une autorisation de leurs propres Shouyoûkh, et ainsi de suite jusqu’au Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam).
Ceci vaut pour les sciences que contiennent les livres… quant à la science du Tassawwuf, qui est rappelons-le l’essence et la mère de toutes les sciences, soient-elles religieuses ou profanes… cette science est la science des cœurs, or l’encre des cœurs n’est pas celle des livres.
Allâh (subhânahu wa ta’âla) dit : Dis: «Si la mer était une encre [pour écrire] les paroles de mon Seigneur, certes la mer s’épuiserait avant que ne soient épuisées les paroles de mon Seigneur, quand même Nous lui apporterions son équivalent comme renfort.». [sourate al-Kahf, verset 105]
Or les paroles d’Allâh dont il est ici question ne sont pas constituées de lettres que l’on inscrit sur un support à l’aide de l’encre connue... car Sa Parole n’est pas constituée de lettre, pas plus qu’elle ne l’est de mots. Sa Parole n’est pas quelque chose qui se consigne sur une feuille en papier, car Allâh (subhânahu wa ta’âla) dit : « Non!.. Je jure par les positions des étoiles (dans le firmament). Et c’est vraiment un serment solennel, si vous saviez. Et c’est certainement un Coran noble, dans un Livre bien gardé que seuls les purifiés touchent » [sourate al-Wâqi’a, versets 75 à 79]. Or un non musulman peut très bien tomber un jour sur une copie du Coran, le prendre dans ses mains et le feuilleter… Par conséquent, ce verset nous parle bel et bien de quelque chose de tout autre.
La science du Tassawwuf est en réalité cette science qui permet à l’être humain de se purifier jusqu’à atteindre ce «Livre bien gardé que seuls les purifiés touchent», raison pour laquelle aucun livre ne peut la contenir.

La science du Tassawwuf n’est non pas une science qui s’inscrit sur le papier à l’aide d’une plume et d’encre noire, mais plutôt la science que le Sheykh accompli grave dans le cœur du mourid à l’aide du Alif du Tawhîd pur. Quant à son encre, il s’agit de «al-qabdatu n-noûrâniya», la Lumière Muhammadienne: une Lumière de laquelle découla l’ensemble de la création, comme en témoigne le Hadîth qudsî : «Lorsque Je voulu créer la création, je pris une poignée de Ma Lumière et lui dis : «Sois Muhammad !», et Je créais ensuite toute chose de sa Lumière»
Qui détient en son cœur ne serait-ce qu’un atome de cette Lumière, les univers sont pliés en lui, et avec eux toutes les sciences connues et inconnues. A la mesure des efforts et de la sincérité du mourid dans la Voie d’Allâh, le Sheykh dévoile petit à petit de ces sciences connues et inconnues contenues dans les univers et qu’il a, lors de la bay’ah, placé dans le cœur de son disciple. Ces sciences sont des sciences qui s’étudient sans papier ni crayon, sans bouche ni oreille, simplement avec les yeux : ceux de la tête et celui du cœur, à travers de la mouchâhada.

Pour en revenir donc au sujet de l’article, qui est de savoir comment déterminer si un Sheykh de Tassawwuf dispose d’un sanad authentique le rattachant directement au Messager d’Allâh (sallAllâhu alayhi wa sallam), il suffit de savoir si oui ou non il dispense à ses disciples de cette encre azaliy (incréée, en dehors de l’infini), cette Lumière de laquelle sayidunâ Muhammad (sallAllâhu alayhi wa sallam) fut créé, cette Lumière de laquelle jaillissent toutes les sciences. Car c’est par cette Lumière que le cheminant accomplira la lecture de l’Ism al-Moufrad Allâh, ce qui est, faut-il le préciser, la seule chose traitée dans le Tassawwuf, et dans laquelle on retrouve toute chose. Comprenons donc bien que c’est par cette Lumière, et uniquement par elle, que les secrets de la connaissance divine sont dévoilés.
Cette Lumière qui, lorsqu’une once en est projetée dans le cœur du croyant, tout est projeté en lui ; et lorsque elle lui échappe, c’est alors tout qui lui échappe. Et c’est bien là le sens de la parole du Messager d’Allâh (sallAllâhu alayhi wa sallam): «Je vous ai laissé sur une voie claire de nuit comme de jour, ne s’en égare que celui qui est voué à la perdition. » [Ahmad, ibn Mâjah].

La première chose que devra donc entreprendre le mourid dans sa recherche de la connaissance divine sera de rechercher un Sheykh doté d’un sanad authentique qui le relie directement au Messager d’Allâh (sallAllâhu alayhi wa sallam), dont la preuve n’est ni un diplôme écrit, ni des liens de parenté particuliers, ni la reconnaissance d’un grand nombre de gens, avec parmi eux peut-être des personnes influentes… mais simplement la vision par le mourid de cette Lumière.
Alors et alors seulement, le mourid pourra être certain d’avoir remis son âme entre les mains d’un Sheykh doté d’un idhn (permission pour mener un mourid à Allâh) de la part d’Allâh et de Son Prophète (alayhi s-salat wa s-salam).
Alors et alors seulement se réalisera pour lui le verset: « Ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à Allah: la main d’Allah est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment ne le viole qu’à son propre détriment; et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il lui apportera bientôt une énorme récompense. » [sourate al-Fath, verset 10]

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