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بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين



La règle de fiqh connue veut que: «La base de toute chose est licite jusqu’à ce qu’on en démontre le caractère illicite». Ainsi, toute personne possédant un cœur sain et une once d’intelligence se rend aisément compte que la sunna n’interdit en rien l’utilisation de la subha, et que bien au contraire elle enjoint chaque musulman au dhikr.
Selon AbdiLlâh ibn Basr (radiAllâhu anhu), deux bédouins vinrent voir le Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam), et l’un d’eux lui dit: «Les lois de l’Islâm sont devenues trop nombreuses pour moi, indique moi donc quelque chose auquel je puisse m’accrocher.» Il dit: «Que ta langue reste sans cesse humidifiée par le dhikr d’Allâh ‘azza wa jall» [Sunan ibn Mâjah]
Selon Abîy Hurayra (radiAllâhu anhu): Le Messager d’Allâh (sallAllâhu alayhi wa sallam) marchait un jour sur le chemin menant à La Mecque et passa à côté d’une montagne appelée Jumdân, il dit alors: «Passez, cette Jumdân a devancé les moufarridoûn» Les compagnons demandèrent alors: «Et qui sont les moufarridoûn, oh Messager d’Allâh ?» Il répondit: «Ceux qui évoquent Allâh abondamment d’entre les hommes et les femmes» [Sahîh Muslim]

Et ceci est appuyé par le fait qu’Allâh ait décrit les mounâfiqîn (hypocrites) dans le Coran comme étant des gens n’évoquant que très peu Allâh, celui donc qui L’évoquera abondamment se démarquera d’eux au moins dans la description, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle la sourate al-Mounâfiqoûn se termine par l’ordre d’évoquer Allâh, et que le croyant ne laisse pas ni argent ni enfants l’en distraire. Celui qui se laissera détourner du dhikr d’Allâh par ces derniers, celui là fait partie des khâssirîn (les grands perdants).
Ar-Rabî’ ibn Anas a dit, selon certains de ses compagnons, le signe de l’Amour d’Allâh est l’abondance de Sa mention, car de fait plus on aime quelque chose et plus on en parle.


Fath al-Mawsuliy a dit: L’Amoureux d’Allâh ne L’oublie jamais même ne serait-ce que le temps d’un clignement de l’œil.
Dhû n-Nûn a dit: Celui qui occupera son cœur et sa langue par le dhikr, Allâh placera dans son cœur la Lumière du désir de Lui.

Ibrâhîm ibn al-Juneyd a dit: On disait que parmi les signes de l’Amour d’Allâh était le fait de toujours L’évoquer par le cœur et la langue, et plus la personne s’attachera au dhikr d’Allâh (‘azza wa jall), plus son Amour pour Lui grandira.

Certains salaf disaient d’ailleurs dans leurs invocations: «Si ceux qui n’œuvrent pas se lassent de ne rien faire, ceux qui T’aiment en revanche ne se lassent jamais de T’évoquer et de T’implorer.»

Aboû Ja’fâr al-Mahoûliy a dit: Le cœur du waliy Aimant d’Allâh ne se vide jamais du dhikr de son Seigneur, et lui-même ne se lasse jamais de Le servir. Et en ce sens ‘Âicha (radiAllâhu anha) a dit: "Le Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam) évoquait Allâh en tout moment." Ce qui signifie qu’il L’évoquait en étant debout, en marchant, assis, allongé, qu’il soit en état de pureté ou non. Musa’ar a dit également: Alors que les êtres de la mer se taisaient, Yoûssouf (alayhi s-salâm) dans sa prison ne cessait jamais d’évoquer Allâh (‘azza wa jall).

Aboû Houreyra (radiAllâhu anhu) avait une corde contenant mile nœuds, et il ne dormait pas avant de l’avoir utilisé dans son tasbîh.

Khâlid ibn Ma’dân quant à lui faisait chaque jour quarante mile tasbîh, en plus de ce qu’il lisait du Coran, et lorsqu’il mourut et qu’on le lava, son doigt se mettait à bouger, comme s’il faisait du tasbîh.
Et Abdul’Azîz ibn Abiy Rawwâd a dit: Il y avait à la Mecque une femme qui faisait chaque jour douze mile tasbîh, et lorsqu’elle mourut et qu’on s’apprêtait à la déposer dans sa tombe, elle disparut d’entre les mains des hommes.

Al-Hassan al-Basriy répétait souvent, y compris lors qu’il n’était ni en état d’ablution ni de pureté majeure: SubhânAllâhi l-‘adhîm. On vint rapporter cela à l’un des fouqahâ’ de la Mecque, ce à quoi il répondit: Votre compagnon est très certainement faqîh, en effet il ne répète pas cette parole sept fois sans que ne lui soit construit une maison au paradis. De même, la majeur partie de ce que disait ibn Sîrîn était: SubhânAllâhi l-‘adhîm, SubhânAllâhi wa bi-hamdih.

Al-Mughîra ibn Hakîm as-Sin’âniy, lorsque les yeux se fermaient, descendait à la mer et se tenait debout sur l’eau, faisant ainsi du dhikr avec les habitants de l’océan.

Un homme, qui une nuit dormit non loin de Ibrâhîm ibn Adham, dit: A chaque fois que je me réveillais, je le trouvais plongé dans le dhikr d’Allâh. Je regrettais alors de ne pas pouvoir en faire autant. Puis je me consolais par le verset disant : «Telle est la grâce d’Allah qu’Il donne à qui Il veut.» [sourate al-Jumu’a, verset 4].
La sunna nous enjoint donc à l’évocation abondante d’Allâh, de même que le Coran, et contrairement au jeûne qui est imposé dans un mois précis, au pèlerinage qui se réalise dans des jours déterminés, et à la prière qui doit être accomplie dans des temps donnés, l’ordre d’accomplir le dhikr n’est pas limité à un temps particulier et peut donc être pratiqué n’importe quand. Allâh ‘azza wa jalla dit en ce sens: «Ô vous qui croyez! Evoquez Allah d’une façon abondante, et glorifiez-Le à la pointe et au déclin du jour. C’est lui qui prie sur vous, - ainsi que Ses Anges,- afin qu’Il vous fasse sortir des ténèbres à la Lumière; et Il est Miséricordieux envers les croyants.» [sourate al-Ahzâb, versets 41 à 43]
Et ici, le dhikr abondant désigne le dhikr ininterrompu fait par le cœur de celui dont la vision de la Lumière divine est constante, totalement consacré à son Seigneur, errant dans les Lumières du qurb (proximité divine), jamais son esprit ne se détourne de l’esprit (roûh) du Bien-Aimé ni de la réalité du secret (sirr). Selon Abîy Sa’îd, le Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam) a dit en ce sens: «Evoquez Allâh abondamment, jusqu’à ce qu’on dise: il est fou» [Rapporté par Ahmad ibn Hanbal dans son Musnad]
Le dhikr en réalité commence avec l’aurore du cœur et se poursuit jusqu’au coucher du soleil de l’esprit, ses différents degrés sont le dhikr par la langue, le dhikr par le cœur, par l’esprit et par le sirr.

La subha est une condition d’entre les conditions du dhikr de par ses avantages certains, ses secrets et ses sens cachés. Tout d’abord c’est une aide au dhikr, particulièrement pour ceux qui ont l’habitude d’évoquer Allâh un grand nombre de fois et ne pouvant donc pas se servir simplement de leurs phalange pour compter, c’est également un symbole de la lettre hâ’ de l-Ism al-Jâmi’ (Allâh), un objet qui, en le regardant, rappelle au mourid le Créateur et le fait qu’il n’a ni force ni capacité à accomplir quoi que ce soit : en effet, la subha a la forme d’un cercle de même que le zéro, le zéro signifiant le fana’ (l’extinction), et son nombre de perles est égal au nombre des Asma’ Allâh ul-Husna connus… bien d’autres sens cachés pourraient être donnés à propos de la subha, mais ne s’agissant pas là du but de l’ouvrage nous nous en tiendrons à ceux proposés.
«Allâh subhânahu wa ta'ala dit: Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent (liya'budoûn).» [sourate ad-dhâriyât, verset 56]
Et sayidunâ ibn 'Abbâs (radiAllâhu 'anhu) a dit concernant le tafsîr de ce verset que ici le mot "liya'budoûn" veut dire "liya'rifoûn = pour qu'ils connaissent Allâh".
Allâh 'azza wa jall nous dit donc au travers de ce verset qu'il n'a créé les djinns et les hommes que pour qu'ils Le connaissent. Or la connaissance d'Allâh ne se réalise que par l'abondance de Son évocation, et l'abondance du dhikr rend nécessaire l'utilisation de la subha... Par conséquent:
"Ce en l'absence de quoi l'obligatoire ne peut être accompli est obligatoire".



Sourceal-Kawâkib ad-Durriya fi bayân al-'Usoûl an-Noûrâniya (Mawlânâ sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy)

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