بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين
La Vision de la Lumière
selon Rûzbehân al-Baqliy al-Shîrâziy (qaddas Allâhu sirrahu)
selon Rûzbehân al-Baqliy al-Shîrâziy (qaddas Allâhu sirrahu)
« Ils le connurent par
les signes aux commencements, et ils L'aimèrent à considérer [Ses] bienfaits et
grâces. Puis, Il ne se contenta plus de ce qu'Il leur avait accordé car Il est
la cause des principes qui régissent la cause créaturelle. Alors, Il fit
apparaître pour eux les lumières de Sa présence et Il oignit leurs yeux avec le
collyre du royaume de la puissance pour leur faire voir les rayons des soleils
du monde de Son royaume angélique. Alors, ils L'aimèrent de l'amour propre à
l'élite. » [Page 134- le dévoilement
des secrets]
« [Je vécus comme eux]
jusqu'à ce que j'atteigne l'âge de 3 ans, lorsque résonna dans mon cœur cette
question : « Où est ton dieu, le dieu des créatures ? » […]
Alors s'écoula en moi quelque chose qui ressemble aux lumières [que l'on
perçoit] dans la récitation du Nom de Dieu et aux expériences intérieures que
provoque la méditation. Mais je ne compris pas vraiment le sens de ce qui
m'arrivait. » [Page 138 – le dévoilement
des secrets]
« Il me sembla voir le
monde former comme une lumière rayonnante, foisonnante, immense.Il
m'appela du milieu de la lumière en langue persane soixante-dix fois de suite
en ces termes : « Ô Ruzbehan je t'ai élu par la Sainteté. Je
t'ai choisi par l'amour. Tu es mon ami, mon amoureux. Ne crains rien ne
t'afflige pas car je suis ton dieu qui t'assiste dans tous tes
desseins. » » [page 141-142 -le
dévoilement des secrets]
« Cet amour dont Il m'a
fait l'héritier est perfection, sublime connaissance mystique. Alors, Il
m'immobilisa entre Ses mains et à chaque instant Il se révélait à moi sous
les qualifications de la splendeur, de l'éclat, de la lumière et de la clarté. » [Page 146 – le dévoilement des secrets]
« Je demeurais entre le
sommeil et la veille, incapable de me réveiller tout à fait. Je dis dans mon
agitation intérieure : « Ô Généreux ! » Alors il se
manifesta à moi – que Sa Majesté soit exaltée – sous la qualité de la majesté
et de la beauté, révélant les joyaux de la lumière. Il en répandit sur
moi une quantité immense qui se disséminait de Sa face prééternelle. Il
dit : « Tu as dit : Ô Généreux ! Prends donc ceci du
Généreux, car Moi Je suis le Généreux, le Bienfaisant. » [Page 146-147 – le dévoilement des secrets]
« Je vis un voile épais
tombant sur la mer. […] J'avançais auprès du voile, mais comme je voulais
savoir ce qu'il y avait au delà, j'allai vers l'extrémité du voile. Lorsque
je l'atteignis je vis une immense lumière qui brillait de derrière le voile.
Et je vis une personne, qui du sommet de la tête au pied était semblable à la
lune, son visage entier avait l'éclat de la lune et il était plus grand que
l'ensemble des cieux. Ce personnage se saisit de l'ensemble de la présence
divine, jusqu'à ce que ne subsiste plus le moindre lieu de la taille d'une tête
d'épingle qui ne soit empli de lui. Il y avait sur son visage une lumière
ininterrompue qui venait de la présence divine. Je voulus pénétrer derrière le
voile mais je ne pouvais pas, et je me dis en moi même :
« Quelle est donc cette station et qui est ce personnage ? » Il
me fut répondu dans ma conscience secrète : « Ceci est la staion
digne d'éloge et voici Muhammad -que la paix soit sur lui. Et ce que tu vois
baigner son visage c'est la lumière de la théophanie. Si tu pouvais
pénétrer derrière le voile tu verrais Dieu -qu'il soit loué et éxalté- sans
voile. » Cette station est celle dont Muhammad -la paix sur lui- a été
gratifié en propre. » [Page
150 – le dévoilement des secrets]
« La connaissance du cœur se
divise en trois parties : une partie pour le commun, une pour l'élite, et une
pour l'élite de l'élite. La connaissance du commun porte sur les qualités
morales du cœur. La connaissance de l'élite porte sur les formes du dévoilement
qui se trouvent dans le cœur. Enfin la connaissance de l'élite de l'élite
porte sur les lumières de la contemplation qui paraissent dans le cœur ,du cœur
qui est la chambre nuptiale de l'intimité de Dieu dans laquelle Dieu se montre
à l'esprit sanctifié. Celui qui connaît les qualités morales du cœur
connaît les opérations théophaniques de Dieu. Celui qui voit les formes du
dévoilement connaît les attributs de Dieu. Celui qui découvre les lumières de
Son existence connaît son essence pré-éternelle. La qualité morale du cœur , le
dévoilement propre au cœur c'est la descente des attributs, et la lumière du
cœur c'est le surgissement [var. : rayon] de l'essence. Quiconque le connaît
par sa qualité morale est croyant. Quiconque connaît par son dévoilement est
certain. Quiconque connaît par sa lumière affirme l'unicité. » [Page 149 - L’itinéraire des esprits]
« Du cœur physique jusqu'au
cœur de nature spirituelle il y a de grandes distances à parcourir. À partir du
cœur spirituel l'esprit possède cent mille lucarnes donnant sur la cour du
royaume angélique par lesquelles il voit les choses étonnantes du monde caché
et les nouveautés merveilleuses du royaume. Et de cet endroit il envoie une
émanation aux attributs humains. Par la lucarne de la contraction il voit
les lumières de l'affirmation de l'unicité. Par la lucarne de la
dilatation, il voit le pur es seulement. Par la lucarne de la peur il tombe
dans l'essence de la magnificence. Par la lucarne de l'amour incréé les traces
de la beauté incréée l'atteignent. Par la lucarne du désir il voit de tous ses
yeux la contemplation. Par la lucarne de l'amour éternelle il goûte le vin de
l'amitié. Par la lucarne de la pré-éternité on lui applique la gifle de son
annihilation. Par la lucarne de l'éternité sans fin on l'emporte dans la
chambre nuptiale de Sa sur-Existence. » [Page
144 - L’itinéraire des esprits]
« Le lieu où demeure
l'esprit c'est là même que le cœur regarde les lumières de Dieu, parce que Dieu
s'y manifeste en personne sans voile. De ce cœur qui par l'apparence est un
morceau de chair jusqu'à ce cœur qui est la demeure de l'esprit il y a sept
cent mille voiles depuis l'extérieur jusqu'à l'intérieur. En vérité, lorsque
Dieu a construit par Lui-même l'édifice du cœur, Il l'a nommé: Sa propre
maison, comme Il a nommé la Ka'aba : Sa propre maison. Il a ouvert la porte de
la Ka'aba visible et a clos la porte de la Ka'aba invisible. C'est parce que la
Ka'aba visible est le lieu où la création accomplit son pèlerinage que sa porte
doit rester ouverte, car elle est pour le commun. Mais la Ka'aba invisible doit
garder sa porte close parce qu'elle est le lieu que visite Dieu, et c'est un
privilège. Et il faut que les portes du cœur soient fermées pour qu'aucune
parcelle des calamités de la fureur ne puisse pénétrer en lui. » [Page 142 - L’itinéraire des esprits]
« Ils voient la lumière de
la lumière. Ils deviennent fous en percevant l'essence divine, et ils
deviennent étrangers à eux mêmes. Leur esprit se met à fredonner en gouttant le
délice de la contemplation. Tantôt ils se consument en eux-mêmes. L'être créé
et le lieu foulés par leur pied grossissent pour engendrer. Le cœur des
aspirants par la pureté de l'extase dans l'essence de la proximité acquièrent
un rang illustre. Au moment de l'extase, dans le défilé parti de l'existence de
Dieu dans lesquels plonge l'esprit sanctifié. Et de chacun des cheveux qui sont
sur la tête du gnostique apparaît la vérité de la lumière. » [Page 122 - L’itinéraire des esprits]
« Apprenez mes frères - que
Dieu vous comble des lumières de l'extase - que la réalité de l'extase est
préparée par les lumières de la théophanie. C'est là la plus pure partie de
l'extase, la quintessence du travail, et ce qui ravit l'esprit de l'aspirant.
C'est qu'il les arrache aux misères de la condition humaine et des caractères
des réalités naturelles, et il allège l'aile de l'esprit sanctifié des poids
humains et sataniques afin qu'il s'envole auprès du voile nuptial de la
sainteté dans l'atmosphère des mystères au-dessus du lieu le plus élevé. Alors,
par les lucarnes du royaume angélique, il voit les lumières du royaume de gloire.
Et il revient de là ivre et joyeux. La nourriture du cœur se mélange avec les
drogues de la beauté et de la majesté qui rendent gai. Alors avec l'aide de son
désir le cœur éprouve de la joie, et le corps commence à s'agiter à cause de
l'excitation du cœur. » [Page 116 -
L’itinéraire des esprits]
« Mais le dévoilement et la
contemplation se divisent en trois parties: une partie propre au commun, une
partie appartenant à l'élite, enfin une partie réservée à l'élite de l'élite.
En ce qui concerne la contemplation du commun dans le dévoilement et le
dévoilement sans contemplation, c'est le fait que la pensée qui se trouve à
l'étroit s'ouvre à eux par les lumières de la certitude afin que leurs esprits
prisonniers voient par moments les traces des lumières du royaume angélique et
les éclats des éclairs du royaume de gloire jusqu'à ce qu'ils soient raffermis
dans l'accomplissement de la bonne action par cette lumière, qu'ils sortent du
fourreau de la passion le miroir de leur cœur, et que s'y montrent les occurrences
du commandement _ dans la vision de Dieu. La plupart de leurs dévoilements
ont lieu dans le sommeil ou dans l'état qui est entre le sommeil et la veille
parce qu'ils sont interdits de parcourir les mystères par l'aile des vertueux.
» [Page 89 -
L’itinéraire des esprits]
« Puis il le rend amoureux de
Sa gracieuse beauté, et Il lui fait aimer Sa beauté incréée. Il le rend fou de
désir pour Sa majesté. Il l'anéantit à lui-même par Sa dignité et Il le fait
surexister par Son visage empreint de générosité. Il lui montre alors les
lumières des mystères des attributs à la mesure de ce qu'il désire jusqu'à ce
qu'il se colore de la couleur des attributs et qu'il trouve la force de
percevoir la présentation en majesté de l'essence. » [Page 84 - L’itinéraire des esprits]
« Son regard tombe alors sur
le royaume de gloire le plus grand, et il voit les esprits et les corps des
prophètes et des amis. Il voit les voiles des lumières, la tenture des
secrets et le rideau de la sur-existence. Il voit les êtres spirituels et les
chérubins confondus de tristesse et affligés dans le cercle de la présence
divine . Et il voit l'ensemble des amants et des anges perdre leur sang. Il
aperçoit alors lumière sur lumière, splendeur sur splendeur, magnificence
sur magnificence, jusqu'à ce qu'il atteigne le rivage des attributs. Il se
dirige vers l'observatoire de la proximité, et il voit les fiancées de la
théophanie assises dans l'assemblée de l'intimité sur mille fauteuils et
trônes. Puis la charge furieuse de la réalité de gloire fait une sortie,
équipée des armes de la magnificence et l'annihile. Il ôte de la beauté de
l'espoir le voile nuptial de la condition seigneuriale et Il fait de lui Son
intime débarrassé de l'espoir et de la crainte. » [Page 83 - L’itinéraire des esprits]
«...Au début du
dévoilement la lumière de la vérité arrive et confère à l'esprit le regard qui
visualise le Vrai ~ partir de la source de la vision de Dieu, de telle sorte
qu'il voit Dieu par le regard de Dieu. Alors les voies du dévoilement s'éclairent
pour l'esprit sanctifié de sorte qu'il s'extrait de la poussière de
l'adventicité, qu'il pénètre dans l'immensité désertique de l'unicité et qu'il
abandonne la réalité descriptive de la condition humaine dans le désir de la
contemplation, qu'il devient tout à la fois néant dans les heurts de la
théophanie et étant dans la gracieuse beauté de la théophanie, si bien qu'il
dépasse et la condition de n'être pas comme la condition d'être. » [Page 80 - L’itinéraire des esprits]
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