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 بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين 




Ceci est une tentative de restitution d’une explication entendue de sidi chaykh MuhammadFawzi al Karkari. Nous n’y avons rien rajouté si ce n’est les textes pour appuyer le propos et les déchets provenant de notre nafs commandant le mal. Nous sommes conscients par contre d’avoir délaissé une grande partie de ces explications, du fait de notre attention pervertie par nos passions. En effet, rien que l’explication de ce verset a duré deux heures, sans compter les informations qui ont mené à cette explication même. Il est donc évident  que nous ne restituons que l’essence de ce qui a été dit, en demandant pardon à Allah pour nos manquements.

 Allâh -ta'ala- dit:

« Allah est la Lumière des cieux et de la terre. Sa Lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat; allumé d’un arbre béni: un olivier ni oriental ni occidental dont l’huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allah guide vers Sa lumière qui Il veut. Allah propose aux hommes des paraboles et Allah est Omniscient. » [sourate al-Noûr, verset 35]




(Allah) ce verset commence par le Nom Allah qui est sans conteste entre les gens du Tahqiq, le Nom qui indique l’Essence d’Allah. Ce Nom en Lui-même est inaccessible comme l’est l’Essence d’Allah. C’est pour cela que le verset va décrire Allah par un de Ses Attributs qui puisse être compris dans l’esprit de la créature:

(est la Lumière). Allah utilise cet Attribut qui est perceptible par l’homme dans le monde qui l’entoure. Pourtant, cet Attribut est tout aussi inaccessible. En effet, la Lumière d’Allah est incomparable à tout ce que l’homme peut imaginer. De même, la créature peut percevoir la Lumière d’Allah dans ce monde qui l’entoure sans pourtant autant arriver à la Réalité de cette Lumière, à laquelle rien ne ressemble. 

(des cieux et de la terre). Les créatures peuvent voir une même chose et pourtant en donner une définition différente. La Lumière à partir de laquelle la création est créée n’a point de couleur. Pourtant, lorsque l’homme regarde, il se fait l’idée que le ciel est bleu, que la terre est brune, que la nuit est noire... Toutes ces perceptions ne sont en fait qu’une convention que l’homme s’est imposé à lui-même. 
Pour se rendre compte de cela, prenons l’exemple d’un homme aveugle mais dont les yeux n’ont aucun défaut. En réalité, la seule chose qui lui manque pour voir est la perception de la lumière dans les choses. A cet homme là, a été dit depuis toujours que quand il marche sur une surface plane avec du sable, il marche sur la terre. Et quand on recouvrira une table avec du sable et qu’on le fera marcher dessus, sa perception lui fera croire qu’il est en train de marcher sur la terre alors que cela n’est pas exact. 
Un autre exemple éloquent est que tous les hommes voient le ciel bleu. Pourtant, grâce aux technologies qui ont permis d’aller dans l’espace, on sait que tout est noir hors de l’atmosphère. De même, l’homme perçoit une chose et la voit bleue par exemple. Mais le chien verra la même chose rouge. Quant au serpent, sa perception sera que la chose est noire. 
Lequel d’entre eux a raison ? 
Est-ce qu’une chose perçue par notre œil est en réalité comme nous la percevons ? 
La lumière que l’on voit est-elle en réalité comme telle ? 

Pour départager toutes ces perceptions différentes, Allah a donné (l’exemple de sa lumière), qui renvoie à la réalité des choses et non à leur perception. Cette Réalité en elle-même n’est composée que de quatre choses, ni une de plus ni une de moins. Celui qui est hors de ces quatre Réalités doit tenir des comptes avec lui-même sur sa conformité au Coran. 

(Sa Lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat). Ces différentes choses exposées montrent d’abord que la Lumière dont il est question ici est réelle et non métaphorique. En effet, le fait de donner des exemples avec des choses connues de l’homme vise à lui donner une certitude face aux choses qu’il serait amené à voir. Ces choses décrites se trouvent dans le cœur du murid et il a le devoir de faire le dhikr pour les faire sortir. A ce propos, il faut savoir que le plus important est ce qu’Allah a décrit dans le Coran, c’est-à-dire ces quatre éléments.Toute autre vision n’est qu’un moyen d’arriver à cela. 
Ceci est donc l’exemple de l’homme, du chien et du serpent. Chacun d’entre eux voit une chose différente de son prochain mais au final ils ont tous raison dans leur vision. Et leur vision différente renvoie à la même réalité.  

Dans le cas du murid, cette réalité n’est rien d’autre que la niche avec les différentes choses qui la composent. Le cristal n’est rien d’autre que le cœur du murid qui, selon ses états, renvoie une couleur différente. La Lumière elle-même n’a pas de couleur comme il a été dit, mais ce sont les stations du cristal, c’est-à-dire du cœur, qui font apparaître les couleurs bleue, rouge, jaune... qui informent sur l’avancement du murid. Ce cœur doit devenir un astre brillant d’où ont été chassées les ténèbres et qui ne laisse place qu’à la Lumière. Tous ces éléments sont vus et compris par le murid lorsqu’il passe par l’étape de la khulwah

(Allumé) le mot est au passif. Cela veut dire que la graine de Lumière et tout ce qu’elle produit n’est en rien de l’effort du murid. Bien au contraire, il reçoit cette graine sans aucun effort de sa part. Donc, il s’agit d’un don. Malheur à celui qui pense qu’à force de jeûnes, de prières et veilles, il parviendra à obtenir cette Lumière ! 

En effet, elle n’est prise que d’(un arbre béni) qui n’est rien d’autre que la silsilah des gens d’Allah jusqu’au Prophète (‘alayhis salatu was salam). Cette silsilah doit être aussi bien spirituelle que physique. En effet, il fait partie des conditions de la station de Shaykh d’appartenir aux ahlul bayt. 
Le prouvent les textes rapportés « Je suis la cité de la science et Allah en est la porte » 
et «  je vous laisse deux choses lourdes que si vous vous y accrochez, vous ne serez jamais perdus : le livre d’Allah où se trouve la Lumière et la guidée... et ma famille, et ma famille, et ma famille ».

Le Shaykh, porte de la cité de la Science, doit donc être l’héritier de sayyiduna Ali aussi bien par le corps que l’esprit. Quant aux voies qui remontent à d’autres compagnons comme sayyiduna Abu Bakr et sayyiduna Salman, nous ne nions pas qu’il y ait du bien.  Mais ces voies ne font pas accéder à la cité de la Science. Ces voies peuvent prétendre à appartenir à ahlul bayt au sens large comme il est rapporté dans les hadiths:
« je suis le grand père de tout pieux » 
et « les âli Muhammad ne sont que les pieux »
Mais la Mashaykhah (condition de Shaykh) véritable a comme condition l’appartenance stricte à ahlul bayt et le lien spirituel. 
Mais où trouver ce Shaykh ? 

(un olivier ni d’orient ni d’occident). Ceci est une indication claire que comprennent tous les doués d’esprit. Le choix de l’olivier n’est pas banal, comme n’est banal aucune lettre, aucune virgule ou aucun arrêt dans le Coran. L’olivier indique la zone géographique où ce Shaykh apparaît une fois par génération. Il apparait dans l’aire où pousse l’olivier tout simplement. Cette zone, quand on l’observe, est celle qui va du Hijaz au Maghreb en passant par le Cham et l’Irak. L’indication de l’orient et de l’occident montre qu’il s’agit bien d’une localisation géographique. Ce Shaykh n’apparaît ni dans l’extrême de l’orient, ni dans l’extrême de l’occident, mais bien au milieu de ces terres, dans le pays où pousse l’olivier. La seconde raison du choix de l’olivier est tout simplement, qu’à sa maturité, les fruits de l’olivier sont noirs et non blancs ou d’une toute autre couleur. Cette olive ne peut donc être productrice de Lumière. Cela revient à dire que le produit de l’Arbre spirituel, le Shaykh, ne peut briller de lui-même. Il tire sa Science de la racine des fondements, le Prophète (‘alayhis salatu was salam). Il ne peut donc que réfléchir la Lumière du Habib tout en suivant strictement sa voie. 

(son huile semble éclairer sans même que le feu ne la touche) montre que cette Lumière que le Shaykh met dans le cœur du murid n’est pas le fruit de ses efforts, encore une fois. Cette Lumière donc brûlera même si le feu de l’effort ne la touche pas. L’huile fait référence au fruit de l’olive c’est-à-dire du Shaykh. Le fruit de son compagnonnage est la réception de la Lumière, la levée des voiles, la connaissance du Maître et l’entrée dans Sa Présence. Toutes ces étapes ne sont en rien de la vigueur ou de la force ou encore de la piété du murid. Ces étapes ne sont accomplies que s’il donne sa valeur à la graine de Lumière ainsi qu’à celui qui la lui a transmis. 

(Lumière sur Lumière) Quand le murid remplira son cœur de Lumière, il contemplera celles du Créateur à tout instant. Cependant, il ne pourra arriver qu’à la conclusion qu’on a dite au début, au fait que la Lumière d’Allah est indescriptible et au dessus de tout ce que l’homme peut concevoir. Lumière sur Lumière, c’est dire, qu’est transcendante la Lumière d’Allah tel qu’aucune créature ne peut la concevoir ! 

(Allah guide qui Il veut vers Sa Lumière) Celui qui aura été guidé vers le Shaykh et la Lumière devra rendre grâce à Allah car la guidée appartient à Allah. Il guide qui il veut vers le Shaykh, sans qu’il n’y soit de sa volonté.




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