بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين
و على اله و اصحابه أجمعين
A l’occasion
du majma’ hebdomadaire de Oujda, sayiduna Shaykh (qaddas Allâhu sirrahu) a
consacré son cours à parler de “al-jamal”, c'est-à-dire la beauté sublime du Créateur, disant que sans Connaissance du jamal de notre
Seigneur, il est impossible de Le louer… et c’est lorsque l'on cesse de se voir
soi-même, lorsque la Lumière de la foi anéanti en nous la notion de temps et d’espace, lorsque le mourid ne voit plus ni avant ni après, ni devant ni derrière… qu'il réalise la profondeur du verset : « Où que vous vous tourniez :
la Face (wajh) d’Allâh se trouve là » [s2.v115]
Afin d’accéder et de
goûter à cette réalité, Allâh –subhânahu wa ta’ala- a mis à notre disposition
une seule et unique porte : le suivi de l’Exemple suprême, la Sunna de
notre Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam)… Et comme nous l’a dit la mère
des croyants ‘Aicha (radiAllâhu ‘anha) : « Au début, la Révélation commença par des
visions pieuses chez le Prophète durant son sommeil, et qui étaient comme une
lueur semblable à la clarté de l’aurore. Puis, le Prophète se mit à
affectionner la retraite et il se retira dans la grotte de Hira, où il
entreprit de pratiquer des actes d’adoration pendant plusieurs nuits de suite,
sans rejoindre son domicile.»
La toute première Sunna qui fut établie était donc le fait de se retirer dans
une grotte, de se retrouver avec soi-même afin d’accéder à la Connaissance de
son Créateur, conformément à la parole qui dit : « Celui qui se connaîtra lui-même, Connaîtra son Seigneur ».
La khalwa, ou retraite spirituelle, est la seule et unique porte d’entrée vers
la Connaissance Suprême du Seigneur des mondes. C’est par ailleurs une porte à
sens unique, une porte qui, lorsqu'elle est franchie, ne permet aucun retour en
arrière de quelque manière que ce soit. Lorsque le mourid réalise sa propre inexistence
et constate l’Existence de Celui qui n’a ni début ni fin, il ne peut se
retourner afin de s’appuyer de nouveau sur ce qui n’est que néant. Celui qui
franchira cette porte trouvera Allâh : comment donc celui qui a trouvé
Allâh pourrait-il retourner vers Sa création ?
Sayiduna Shaykh nous expliqua ensuite que chacun des Prophètes (salawat Allâh ‘alayhim
ajma’in), durant leur khalwa, ont eu accès à ‘aïn al-Woujoûd selon leur maqâm, et que ce dernier se présenta à sayidina Dawoud sous la forme d’une étoile à six branches, à sayidina
Moussa sous la forme d’une étoile à cinq branches, et sayiduna Muhammad (sallAllâhu
‘alayhi wa sallam) reçut quant à lui la Basmala selon son écriture marqoûm (c'est-à-dire
trois points formant un triangle).
Dans un Hadîth, le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) nous dit :
« Méditez sur la création d’Allâh,
mais pas sur Son Entité ».
En réalité, nous nageons tous dans la même mer, mais chacun d’entre nous voit
sa proximité à son Seigneur selon ce qui se trouve en lui…
Et en réalité les gens d’Allâh ne peuvent pas parler de Sa Magnificence
directement. Ils ont donc recours à la création, au travers de laquelle ils
expriment leur Amour du créateur. Certains décrivirent ainsi l’aube
naissante, d’autres parlèrent de l’Amour d’une femme, d’autres encore comparèrent
l’illumination de leur cœur à la vision du soleil ou bien de la lune… etc.
Et lorsque la Lumière divine prend place dans le cœur des Amoureux, une fois qu'ils se rendent compte qu'ils marchent en réalité sur ce Noûr, on les
voit retirer leurs chaussures à la manière de sayidina Moussa (‘alayhi s-salam) :
«Puis, lorsqu’il y arriva, il fut
interpellé : «Moïse !: Je suis ton Seigneur. Enlève tes sandales, tu
es dans la vallée sacrée Tuwa. » [s20.v12]
On rapporte également que l’Imâm Mâlik (radiAllâhu ‘anhu) marchait pieds-nus à Médine,
disant qu’il se voyait incapable de fouler de ses sandales des terres qu’avaient
foulé le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam)… et si certains
pensent que ceci concernait la ville bénie du Prophète uniquement, ils se trompent :
partout où il allait, l’Imâm Mâlik était pieds nus, car la Lumière du bien-aimé
n’a de limite que dans un cœur aveuglé par les apparences…
C’est
en adorant Allâh par al-jamal que l’on goûte à la saveur de la prière et du
jeûne… et l’Amour de al-Jamal ne peut naître dans les cœurs que par Noûr
al-Jamal…
Cette Lumière est un miroir, et le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa
sallam), décrit dans le Coran comme étant une Lumière, nous dit : « Le croyant est le miroir du croyant,
et le croyant est le frère du croyant. »… Or le croyant par excellence
n’est autre que le Prophète lui-même, celui que les Compagnons virent pleurer,
quelques jours avant sa mort, et à qui il fut demandé: « Qu’est-ce qui te fait pleurer ya rassoulAllâh ? ». Il
répondit : « Mes frères me manquent ! »…
Comprenons donc bien qui sont les frères du bien-aimé (sallAllâhu ‘alayhi wa
sallam).
Le
mourid qui Connaîtra Allâh par al-jamal goûtera la véritable saveur du dhikr, et lorsque la nuit viendra le trouver, il se dirigera vers son Seigneur
et, prenant le ciel comme couverture, se mettra à parler aux étoiles une à une... et il
découvrira de quelle manière chacune d’entre elle évoque le Créateur…
L’Amoureux que les Lumières théophaniques inondent ne verra plus que al-jamal
en toute chose et, ôtant ses sandales, il s’écorchera les pieds dans les ronces
et les cailloux sans en cela ressentir la moindre douleur, submergé qu’il sera
par les manifestations de la Beauté sublime de son Seigneur.
Enfin
pour terminer, sayiduna Shaykh (qaddas Allâhu sirrahu) nous mit en garde en disant que celui qui aime Allâh, qu’il se prépare à être éprouvé... celui qui aime le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam), qu’il se
prépare à être atteint par la pauvreté... et celui qui aime sayiduna ‘Ali (karramAllâhu wajhah), qu’il se prépare à voir se
dresser contre lui des ennemis…
Quant à celui qui prétend aimer Allâh mais n’est pas lourdement éprouvé dans sa
vie… celui qui prétend aimer Son Messager et ne vit pas pauvrement… ou celui
qui prétend aimer sayiduna ‘Ali sans avoir d’ennemis voulant lui barrer la
route de la Vérité… Sachez qu’il s’agit là ni plus ni moins d’un menteur.
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