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 بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين


Le Dhikr qui Fait Passer de la Mort à la Vie...



Le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) a dit ce qui signifie: «L'exemple de celui qui invoque son Seigneur et de celui qui ne L'invoque pas est comme l'exemple du vivant et du mort»
[Rapporté par al-Boukhâri et Mouslim]

Or il est connu qu’on ne prie que sur les morts… et justement, Allâh (subhânahu wa ta’âla) dit en ce sens :
«
C’est lui qui prie sur vous, - ainsi que Ses Anges,- afin de vous faire sortir des ténèbres à la Lumière; et Il est Miséricordieux envers les croyants.»
[sourate al Ahzâb, verset 43]


Allâh (subhânahu wa ta’âla), ainsi que Ses anges, prie donc sur nous, êtres cliniquement vivants, mais véritablement morts. On peut donc distinguer deux types de vies chez l’être humain : la première est irréelle et illusoire, c’est la vie animale qui consiste à manger, boire, dormir et se déplacer… la seconde est la véritable vie, celle qui voit la personne passer des ténèbres de ce qui est vain et périssable vers la Lumière divine, incréée et éternelle.

Le passage à la vie se réalise donc, comme nous le dit clairement le Hadîth précité, par l’intermédiaire du dhikr. Or, pour que ce dhikr soit effectif et permette donc une sortie du monde mort, irréel et illusoire dans lequel nous évoluons vers le monde réel, la Haqîqa, le monde qui a un sens, celui de la véritable vie… il faut respecter un certain ordre des choses, et pour cela en revenir au Coran:

«Dans des maisons dont Allah a permis l’élévation et que Son Nom y soit invoqué; Le glorifient en elles matin et après-midi» [sourate an-Noûr, verset 36]

Le mot maisons dans ce verset (en arabe : bouyoût), désigne ici en réalité les cœurs des hommes, conformément au Hadîth qudsî:
«Allâh ta’âla a dit : « Ma terre et Mon ciel ne peuvent Me contenir, contrairement au cœur attendrit de Mon serviteur croyant » ».
[Hadîth relaté par l’Imâm al-Ghazâliy dans "Ihiya’ 3uloûm ad-dîn – Revivification des Sciences de la Religion"]

Les "maisons d’Allâh" désignent donc bien les mosquées (selon ce qui est connu)… mais seulement dans la mesure où celles-ci sont habitées par des gens vivants, des gens disposant de cœurs devenus des maisons qu’Allâh a élevées (en degrés) et a permis qu’on y évoque Son Nom.
La notion de permission (dans le verset : "adhina") est ici très importante, puisqu’il s’agit du idhn donné à la personne pour pratiquer le dhikr, et sans lequel ce dernier est non effectif.

La Sunna encourage bien évidemment tout musulman à évoquer abondamment Allâh, sans restriction aucune. Quoi qu’il arrive donc, le dhikr ne peut être qu’un grand bien pour tous. Cependant, le dhikr pratiqué sans idhn (autorisation) authentique d’un Sheykh héritier de la science Prophétique des cœurs est un dhikr de "ajr", c'est-à-dire un dhikr pour lequel on attend une récompense dans l’au-delà, contrairement au dhikr pratiqué avec idhn authentique, qui quant à lui est un dhikr dont on récolte les fruits dans ce bas monde avant l’autre.

Dans le verset, Allâh dit : «Dans des maisons (des cœurs) dont Allah a permis l’élévation et que Son Nom y soit invoqué ». L’élévation des cœurs et l’invocation en ceux-ci de Son Nom ne peuvent donc être réalisées sans Sa permission (idhn).
Et ainsi on retrouve dans un autre verset :
«Ceux qui te prêtent serment d'allégeance ne font que prêter serment à Allah: la main d'Allah est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment, ne le viole qu'à son propre détriment; et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il lui apportera bientôt une énorme récompense.» [sourate al-Fath, verset 10]

Le pacte pris avec un Sheykh accompli et disposant d’un idhn venant d’Allâh et de Son Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) est donc un pacte pris avec le Messager d’Allâh lui-même, et un pacte pris avec le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) est un pacte pris avec Allâh lui-même, conformément au verset susmentionné.
C’est donc par l’intermédiaire d’un Sheykh accompli qu’Allâh octroie à la personne ce idhn et permet l’élévation de son cœur ainsi que l’évocation de Son Nom.

Ainsi, toute personne désirant accéder à la véritable vie, c'est-à-dire en quelque sorte renaître après avoir vécu en tant que mort, devra pour cela rechercher la pratique du dhikr. Et avant d’entamer cette pratique du dhikr, il devra faire l’effort de trouver un Sheykh accompli transmettant, par la grâce d’Allâh, le idhn rabbâniy permettant dans un premier temps l’élévation du cœur du mourid, puis dans un second temps la pratique de l’évocation du Nom d’Allâh, al-Ism al-Moufrad, faisant ainsi de son cœur l’une des maisons d’Allâh.
Ainsi et ainsi seulement, le mourid passera de l’état de mort à celui de vivant.
Si en revanche il pratique le dhikr sans idhn, ou que le Sheykh qui le lui transmet ne dispose pas lui-même du idhn pour le faire, alors son dhikr sera et demeurera un dhikr de la langue et une sécheresse pour le cœur. Un tel dhikr n’est pas une mauvaise chose loin de là puisque sa récompense dans l’au-delà est immense, et le Sheykh qui le dispense peut par ailleurs dispenser des enseignements profitables à ses disciples… cependant, c’est une pratique qui ne permet pas le passage de la vie à la mort, une pratique limitée d’un côté par la peur de l’enfer et de l’autre par le désir du paradis, et qui ne peut donc pas mener à leur Créateur, subhânahu wa ta’âla.

En ce sens, le grand saint du siècle passé, sidi Ahmad al-‘Alawiy (radiAllâhu ‘anhu) dit dans l’un de ses poèmes:
Il n’y a de Sheykh que celui qui fait don de son Secret         Plus préoccupé encore pour son mourid que pour lui-même,

Il enlève de son cœur les voiles qui le couvraient      et l’empêchaient d’atteindre le degré spirituel le plus haut

Il (le mourid) entre dans la présence divine après en avoir été séparé       et il voit la manifestation d’Allâh où qu’il se tourne

Il s’accomplit alors dans le fana’ : l’univers tout entier disparaît à ses yeux          et il ne désire plus ni femme du paradis, ni la présence de ses amis

Par Allâh celui qui permet cela est un Sheykh comme il n’y en a pas deux         Unique en son temps, sans personne pour l’égaler

Il s’agit de an-Najm at-Thâqib, si toutefois tu désirais sa proximité…          et si ta nafs s’enfle d’orgueil, sache qu’il a de toute façon plus de valeur qu’elle !

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