بسم الله الرحمن الرحيم
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين
La Hadra Hâroûniya de sayidinâ Hâroûn (‘alayhi s-salâm)
Résumé du cours hebdomadaire donné par
le Sheykh al-Mourabbiy sîdî Mouhammad Fawziy al-Karkariy (radiAllâhu ‘anhu) à
propos des Hadarât Prophétiques.
Nous sommes donc actuellement arrivés à la
Hadra Hâroûniya qui est, comme les autres Hadarât, une partie de la Hadra
Mouhammadiya réunissant toutes les Hadarât. Il s’agit de la Hadra d’approche du Alif
al-Fardâniy (le Alif du Nom "Allâh") à travers de la lecture de la
lettre hâ’ de l’Ism al-Moufrad (Allâh). Cette Hadra nous permet en effet de
goûter à l’approche du Alif de par le fait qu’elle rassemble le degré de
Prophétie (noubouwa) ainsi que celui des Messager (rissâla) : sayidunâ Moûssa (‘alayhi s-salâm) était un
Messager, tandis que son frère Hâroûn (‘alayhi s-salâm) était un Prophète. Nous savons par ailleurs que le Alif est constitué systématiquement d’au moins trois points
alignés : le point correspondant au degré des Messagers, le point de la
Prophétie et enfin le point de la Sainteté. Dans cette Hadra se trouvent donc
un grand nombre de trésors dont une partie fut évoquée ce jour là:
-Les cœurs suivent obligatoirement l’argent, et c’est la raison pour laquelle l’argent
(mâl) fut appelé mâl, qui vient en arabe du verbe mâla/yamîlou, c’est-à-dire qui
fait tendre son propriétaire vers…
Ainsi donc, lorsque le peuple de Moussa (‘alayhi s-salâm) rassembla l’argent qu’ils
avaient emmené avec eux d'Egypte et avec lequel ils avaient traversé la mer, ils s’en
débarrassèrent en le jetant dans le feu. C’est pour cette raison que lorsque
al-Sâmiriy fit changer l’or en un veau qui beugle, les gens se mirent à adorer
le veau en dehors d’Allâh ta’âlâ… ils s’en étaient
débarrassés de manière apparente, mais restaient intérieurement attachés à lui.
Ils jetèrent donc l’or par la main, mais les cœurs demeurèrent attachés à cet or et le
prirent en adoration lorsqu’il devint un veau. C’est ainsi que nous coprenons la parole de sayidunâ ‘Issâ
(‘alayhi s-salâm) qui dit : « Placez votre argent dans les cieux », c’est-à-dire
dans les bonnes œuvres, afin qu’Allâh l’élève à Lui, de sorte que lorsque les cœurs
suivront les richesses, ils les trouveront auprès du Seigneur des univers et
alors s’attacheront à Lui. C’est ainsi que l’on se rattache à ce qui demeure
éternellement et qu’on délaisse ce qui est voué à disparaître.
Cette Hadra nous enseigne également l’importance de l’idhn (la permission) des
Messagers, des Prophètes (salawât Allâh wa salâmuhu ‘alayhim), ainsi que de
leurs successeurs et héritiers – qu’Allâh les agrée. Ainsi, lorsque Al-Sâmiriy prit
une poignée de la trace du Messager (qui n’était autre que sayidunâ Jibrîl –‘alayhi
s-salâm), il demanda le idhn du Prophète Hâroûn avant de jeter la terre dans le
feu, lui faisant ainsi croire qu’il s’apprêtait, comme tous les autres, à y
jeter l’or qu’il possédait. Il obtint donc le idhn Prophétique, mais lorsqu’il
jeta ce qu’il détenait, son intention fut de changer l’or en un veau doté de la
capacité de se mouvoir et de beugler, et il en fut ainsi… or sans le idhn Prophétique, jamais l’or ne se serait changé en veau.
Le idhn des Prophètes et de leurs successeurs renferme donc un grand secret, le
secret de « bismiLlâh », par lequel les choses sont…
Nous avons vu également que la science et la
connaissance peuvent être un voile nous séparant d’Allâh –ta’âlâ’. Al-Sâmiriy détient
ainsi une très vaste science qui lui permit de comprendre la valeur de la terre
foulée par le Messager dans le fait qu’elle détient la spécificité d’apporter
la vie… Et il connaissait également l’importance primordiale du idhn Prophétique…
mais malgré toute cette connaissance, il se détourna du droit chemin et utilisa
cette dernière pour en détourner les gens à leur tour. C’est pour cette raison
que les gens d’Allâh ont dit que la science était un voile, dans la mesure où le
savant peut se considérer, par sa science, comme étant supérieur et au-dessus
des autres créatures… et alors, cette science peut finir par être utilisée dans ce
qui déplaît à Allâh.
En ce qui concerne l’Ism al-Moufrad, il convient donc au cheminant (sâlik) d’approcher
le Alif à travers le hâ’, de par le fait de la différence de degré entre eux.
Par ailleurs, l’approche du Alif al-Fardâniy se réalise en qualité de waliy et
non pas de croyant… et l’attachement au Alif permet au Connaissant (‘ârif) de
goûter à la Réalité du degré de servitude (‘ouboûdiya). De plus, le cheminement
permettant d’accéder au Alif, au travers de la Hadra Hâroûniya, est de deux
sortes :
-La vision de l’Astre étincelant (al-kawkab ad-Durriy) comme relevant des
Messagers.
-La vision de l’Astre étincelant comme relevant de la Prophétie.
Voilà donc pour ce qui est du Alif, quant à toi,
cheminant, ton évolution n’est qu’une circambulation (tawâf) autour du Alif. Et
ce Alif n’est pas le Alif de l’Ism al-Moufrad "Allâh" lui-même, mais
il en est l’expression, au travers de sa manifestation dans l’un des deux lâm
de l’Ism, et ce jusqu’à ce que tu en maîtrises la lecture par la lettre hâ’. Le
lâm étant de fait un Alif plié. Sois donc, ô mourid, un lâm dont la courbe est l’expression de ton Amour et de ton extinction dans la Wassita.
Le Alif al-Fardâniy apparaît également dans chacun des 99 Noms divins, qui
se manifeste en eux au travers d’un Alif mouqaddar (c’est-à-dire isolé et non
relié aux autres lettres du Nom), de façon à ce que chaque Nom renvoie d’une
part à l’Essence Suprême, et d’autre part aux Attributs divins.
Auteur : al-Faqîr ‘AbdelHafîdh al-Ribatiy
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