1

 بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين 

Tombe de Mawlay 'AbdesSalâm ibn Machîch, Sheykh de nos Shouyoûkh (qaddas Allâhu sirrahum)



«Telle est la règle d'Allah appliquée aux générations passées. Et tu ne trouveras jamais de changement à la règle d'Allah. » [s48.v23]

Ce noble verset du Coran est une indication claire pour nous qu’Allah fait exécuter son ordre d’une manière unique. En effet, la voie employée pour les générations d’avant reste en vigueur pour celles futures.
Cette Voie ne change pas non plus quant à l’envoi d’un chaykh murabbi à chaque siècle pour conduire les gens vers Allah.  Ces chaykh de tassawuf sont en effet les dignes héritiers du Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) dans sa mission de purification des cœurs. Ces chaykh de tassawuf marchent dans la même Voie et adoptent les mêmes fondements.
On remarque donc que les awliya accomplis ont établi les mêmes fondements, fondements que l’on retrouve dans la Tariqa Karkariya. Sidi Muhammad Fawzi (qaddas Allâhu sirrahu), en adoptant lui-même ces fondements, ne fait que suivre la sunna de ceux qui l’ont précédé dans la station de la khatmiya.
On dénombre sept fondements:
-la bay’ah avec un chaykh murabbi
-le port de la subha
-le port de la muraqa’ah
-la hadra
-le dhikr par le Nom « Allah »
-la khulwah
-le sirr
 Chacun de ces fondements est retrouvé chez les khatm précédents.

La bay’ah avec un chaykh murabbi:
La bay’ah avec un chaykh éducateur est une condition obligatoire pour accéder à la station de la foi, al-Iman. Il faut donc que le chaykh qui donne cette bay’ah soit véritablement un éducateur et puisse faire sortir son murid des ténèbres vers la Lumière. En effet, dans le hadith connu, le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) a dit «la foi est une Lumière qu’Allah jette dans le cœur de Son serviteur croyant». Il n’y a point de doute donc que le chaykh doit pouvoir transmettre cette Lumière de la foi à son murid. Et chaykh Abul ‘Abbas al Mursi (qaddas Allâhu sirrahu) nous rappelle que connaître le véritable chaykh est plus difficile que de connaître Allah. Par conséquent le véritable chaykh doit prouver à son murid, dès le début du cheminement, qu’il est vraiment un éducateur disposant d’une autorisation divine.
Ainsi, sidi chaykh al ‘Alawi (qaddas Allâhu sirrahu) dit dans son diwan, pour décrire le véritable chaykh murabbi :
Et nous avons de la lumière du Vrai lumière sur lumière    ///     Allah guide vers sa Lumière celui qui en est digne.
Le chaykh doit donc être lui-même « lumière sur lumière » pour faire sortir les gens de l’état des ténèbres. Telle est donc la preuve qu’il doit donner à son murid.
Celui qui ne profite pas à son murid lors de sa vue     ///     il est dans la véritable ignorance, et se base sur cette ignorance.

La muraqa’ah :
Le port de l’habit rapiécé en lui-même est le signe de la voie des soufis, comme le rappelle al Hujwiri dans « kashf al mahjub ». Le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam), les compagnons ainsi que les premiers soufis en avaient fait leur habit habituel, pour accéder à l’humilité, à l’ascétisme et se parer des nobles caractères. C’est pourquoi il est un fondement incontournable de a voie du tassawuf.
Mulay al ‘Arabiy ad Darqawi (qaddas Allâhu sirrahu) nous dit dans ses rasa’il : « la muraqa’ah fait partie de a voie du qawm ». Par Qawm, il faut entendre la voie des soufis véritables, qui ont reçu une autorisation divine. En effet, Mulay Al ‘Arabi ad Darqawi est connu comme ayant rendu systématique le port de la muraqa’ah. Il en est de même avec de nombreux awliya de cette voie comme sayyiduna ‘Ali ibn Abi Talib.

Le port de la subha autour du cou :
Ceci aussi est une particularité des gens du tassawuf. En effet, le murid est un aspirant à la mort, à la maîtrise totale de sa nafs. Cette maîtrise de la nafs passe par le dhikr, jusqu’à ce que la nafs donne place au Ruh. L’instrument du dhikr étant la subhah, il est vu comme étant un sabre tranchant contre l’ennemi (la nafs). Comment donc un combattant se séparerait de son arme ?
Le chaykh al ‘Alawi rapporte de son maître, sidi Muhammad al Buzidi (qaddas Allâhu sirrahumâ), cette parole : « Quand je suis revenu du Maroc, j’ai commencé à enseigner comme je le fais maintenant. Mais j’ai rencontré l’opposition des gens. J’ai vu alors le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) qui me demanda de garder le silence.... Ensuite, juste avant de te rencontrer, j’ai eu une autre vision où je voyais des fuqara ayant chacun une subhah autour du cou. J’ai pris cela comme étant le signe d’une activité future ».

Le dhikr par le Ism « Allah » :
L’autorisation divine d’invoquer par le Nom Singulier « Allah » est une particularité du khatm de chaque siècle. En effet, le khatm facilite le chemin aux murid pour qu’ils accèdent le pus rapidement possible à la connaissance divine. Le moyen d’accéder à cette connaissance est d’invoquer le Nom Singulier. Mulay al ‘Arabiy ad Darqawi (qaddas Allâhu sirrahu) dit dans ses rasa’il « le moyen le plus rapide d’arriver à Allah est le zikr de l’Ism al-Mufrad « Allah », qui est Ism al-Jalalah. »
Bien sûr, l’invocation de ce Nom doit provenir d’une autorisation divine. La preuve de cette autorisation est que l’invocation porte ses fruits en un temps relativement court. Dans notre Tariqa, l’invocation de ce Nom est accompagnée  de la visualisation du nom Allah sur un tableau. Avec les efforts du murid, les lettres du Nom se transforment en lumière et le murid peut voir ce nom en mushahadah.
Le chaykh al ‘Alawi (qaddas Allâhu sirrahu) nous décrit son parcours « la voie que (chaykh al Buzidi) suivait le plus, et que j’ai suivie après lui (dans l’éducation du disciple) était d’enjoindre au disciple d’invoquer le nom singulier, en visualisant les lettres de ce Nom, jusqu’à ce qu’elles soient inscrites dans son imagination. Ensuite, il lui disait d’élargir cette visualisation jusqu’à ce qu’elle remplisse l’horizon. Le disciple continuait d’invoquer jusqu’à ce que les lettres apparaissent en lumière.»

La Khulwah :
La pratique de la khulwah fait partie de la pratique de la voie soufie authentique. En effet, il est avéré que tout cheminement qui est dénué de khulwah est tout aussi dénué de ma’rifah, la Connaissance d’Allah. Cette pratique est la première sunna instituée par le Prophète (sallAllahu ‘alayhi wa sallam). En effet, la révélation l’a surpris alors qu’il était en khulwah dans la grotte de Hira. Et il n’ a cessé de revenir à cette khulwah pour vérifier la véracité de l’ange qu’il avait rencontré.
Le chaykh de nos chuyukh, sidi Ahmed Zarruq (qaddas Allâhu sirrahu) nous dit « Son objectif est d’enlever les enveloppes impures, d’isoler le cœur dans un dhikr unique, dans une réalité unique. Mais elle est dangereuse si on l’accomplit sans chaykh. D’elle, découlent des ouvertures immenses... » [qawa’id al tassawuf]

Le sirr :
Le murid dont l’objectif est la connaissance d’Allah doit donc cheminer avec un chaykh lui-même connaissant d’Allah, mais qui pourra lui faire profiter de cette science. Et le moyen de lui faire profiter de sa ma’rifah est de lui transmettre le sirr, le secret divin. Ainsi, le chaykh profite réellement à son murid. Tout autre type de profit est en soi vain, car l’objectif du cheminement spirituel est d’accéder à la Connaissance divine.
Ainsi, sidi chaykh Ahmed al ‘Alawi (qaddas Allâhu sirrahu) nous dit dans l’un de ses poèmes: « Celui qui ne fait pas don de son sirr n’est pas un chaykh ». Par conséquent, ce chaykh éminent nous fait savoir que celui qui ne peut faire accéder le murid à la ma’rifah n’est pas un chaykh et ne mérité pas ce nom.

Qu’Allah pardonne nos erreurs et nous donne la Lumière de la clairvoyance. Qu’Il nous fasse profiter de ses awliya car, même si nous sommes faibles, nous les aimons. Allah, ne nous prive pas de la compagnie de ceux que l’on aime, fais nous vivre dans leur compagnie et ressuscite nous dans leur entourage. Que la paix et le salut soient sur notre maître Muhammad, l’imam des awliya et le chef des pieux.

Enregistrer un commentaire

 
Top