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بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين




Assise du Shaykh Educateur Sidi Mohamed Faouzi al-Karkari –radiAllâhu ‘anhu-
Cours du Jumu'a 7 Cha'bân 1435 de l’Hégire / Vendredi 6 Juin 2014

La Hadra Moussawiya (sixième cours):
Le Mouvement (Haraka) et l'Immobilité (Soukoûn)




Le mouvement (haraka) est une action d’existence indiquant l’état vivant d’une chose, tandis que l’immobilité (soukoûn) renvoi à la mort absolue… Ainsi, tout ce qui s’immobilise dans la Présence divine, en application du Hadîth qui dit : « Mourez avant de mourir », et dont l’esprit s’élève vers l’Ordre divin, devient par là même Vivant d’une Vie qui correspond à la réalisation du verset Coranique : «celui qui était mort et que Nous avons ramené à la vie et à qui Nous avons assigné une Lumière grâce à laquelle il marche parmi les gens » [s6.v122]

Lorsque la créature réalisa que la description de son être n’était que ténèbres et néant, le Vrai lui fit grâce et la vêtit de Sa Propre description, projetant sur elle de Sa Lumière.
Le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) dit : « Allâh –‘azza wa jall- a certainement créé la création dans les ténèbres, puis Il a projeté sur eux de Sa Lumière, de sorte que celui qui recevrait de cette Lumière serait guidé, tandis que celui qu’elle n’atteindrait pas serait perdu. » 
[Rapporté par at-Tirmidhiy et jugé authentique par al-Albâniy]

C’est ainsi que le mouvement de la Vie suit l’immobilité de la mort… n’as-tu pas considéré l’exemple de la terre, immobile, lorsque descend sur elle l’eau et qu’elle entre alors en mouvement.. ?

Allâh –subhânahu wa ta’ala- dit : «
De même tu vois la terre desséchée : dès que Nous y faisons descendre de l'eau elle remue, se gonfle, et fait pousser en couples toutes sortes de splendeurs. » [s al-Hajj.v5]
De la même manière, le ‘Arif (gnostique) demeure immobile jusqu’à ce que l’eau de la Vie ne l’atteigne, et c’est à cet instant qu’il se met en mouvement… et de son mouvement naissent de même toutes sortes de couples de splendeurs, ou autrement dit de Lumières et de Secrets… Les splendeurs du malakoûte étant les Lumières divines, tandis que celles du jabaroûte en constituent les Secrets de la Connaissance.

Les gnostiques ont ainsi dit à propos de la Voie menant au divin : « Son début est une folie, son milieu est un art et sa fin est l'immobilité (soukoûn) »
Son début est une folie, de par le fait que lorsque le Secret de l’Essence divine est dévoilé au disciple, l’insoutenable splendeur de ce qu’il contemple le ravit. Alors, la langue et les membres s’agitent, et il prononce des paroles surpassant la raison.
Son milieu est un art, car lorsque le disciple se réveille de son état d’ivresse, il revient vers les Attributs et les Noms divins…
Sa fin est l'immobilité, c’est-à-dire lorsqu’il réalise l’état de la réunion absolue (jam’ ul jam’). Le premier soukoûn est le soukoûn du néant, quant au second il est celui de l’Existence.

La toute première vue et prise en considération concernant le cheminement que réalise le mourid est celle des gens de la réunion (ahl ul-jam’), lors de l’extinction dans al-Ahadiya au travers de la Vision de l’Essence… de sorte que celui qui se verra dévoilé de l’Essence, deviendra voilé des Noms et des Attributs.

Quant à la seconde vue et prise en considération du cheminement, il s’agit de la vision des gens de la considération divisée (ahl ul-farq) Lumineuse, et ceci se réalise au travers de la Vision des Noms et des Attributs. Alors et alors seulement, c’est à partir du Créateur que l’on considèrera la création… contrairement aux gens qui se servent de preuves et d’argumentaires, c’est-à-dire les gens de la considération divisée (ahl ul-farq) ténébreuse, qui se servent des créatures pour prouver l’Existence du Créateur.

Pour en revenir au verset précité de la sourate al-Hajj, nous dirons, par la permission du Seigneur, que la terre est à l’image de la femme… lorsqu’elle se marie à l’eau masculine, il pousse en elle des couples de toute chose... Et nous avions évoqué il y a quelques semaines le fait que lorsque la pluie tombe sur la terre, il s’agit de la manifestation sur elle du Nom al-Hayy (le Vivant), de façon à ce que flue en elle la Vie, et qu’elle soit alors animée de mouvement… car c’est de ce mouvement de la terre que naissent les plantes.
Celui qui considérera donc cette terre dans un point de vue global (jam’) la trouvera seule et unique, de par son état de terre… tandis que celui qui prendra en considération également ce qui en sort verra en elle une multitude de choses, bien que cette multitude de choses provienne de la terre elle-même et qu’à elle, elle soit destinée à retourner…
ou bien nous pourrions dire plus simplement que cet univers tout entier provient d’une seule et même source : «
Ceux qui ont mécru, n'ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte? Ensuite Nous les avons séparés et fait de l'eau toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas ? » [s21.v30]

C’est donc comme si l’univers tout entier avait été réuni en une "lamha ", ou en une particule infime, qui se serait ensuite étendue et aurait fait apparaître une multitude de créatures… Et si nous revenons au Hadîth de sayidina Jâbir (radiAllâhu ‘anhu), nous voyons que c’est bien à partir de la Lumière Muhammadienne que le Vrai créa toute chose… et donc que l’origine et le cœur de toute chose est unique, la base primordiale étant la poignée de Lumière de laquelle sont issues toutes les créatures.

La sagesse dans tout cela est tout simplement l’accès à la Connaissance d’Allâh –ta’ala-. Le Vrai –subhânahu wa ta’ala- se fait Connaître à nous au travers de toutes Ses manifestations… Il est al-Ahad, l’Unique, de par son Essence, non sans l’affirmation de la multitude de ce qui est issu de Ses Noms… Et cette multitude offre elle-même diverses formes de théophanies, ou manifestations divines… cependant le tout doit être retourné à l’Essence, Unique… C’est ainsi que les théophanies ont beau être multiples et variées, leur source n’en demeure pas moins Unique.

De la même manière, si tu regardes le Nom Singulier "Allâh
", tu le trouveras Seul et Unique… mais si tu considères en lui le fait qu’il est le Nom réunissant tous les Noms et Attributs divins, tu découvriras qu’il renferme en réalité un nombre incalculable de Noms…
En ce sens, le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) nous a enseigné le du’a suivant, permettant de chasser la tristesse et le soucis :
« Ô Seigneur ! Je suis Ton serviteur, fils de Ton serviteur, mon front est dans Ta main. Ton jugement s’accomplit sur moi, Ton décret sur moi est juste. Par les Noms qui T’appartiennent et avec lesquels Tu T’es nommé, ou que Tu as révélés dans Ton Livre ou que Tu as enseigné à l’une de Tes créatures, ou bien que Tu as gardé secret dans Ta science de l’inconnu, je Te demande de faire du Coran le printemps de mon cœur, la Lumière de ma poitrine, la dissipation de ma tristesse et la fin de mes soucis.
».

Les Noms et les Attributs sont donc multiples, et la Voie du bonheur réside dans le fait de se parer des Noms dont il est permis de se parer… Comme, à titre d’exemple, al-Karîm (le Noble), al-‘Afouw (l’Indulgent), al-Rahmân (le Miséricordieux)…

Dans le partage de ce qu’on appelle "hâ ul-hawiya
", c’est-à-dire la lettre ha du Nom Allâh, dans laquelle se trouvent réunis tous les Noms divins, s’y trouvent justement des Noms qui s’opposent les uns aux autres, tandis que d’autres Noms n’ont pas d’opposé. Pour ce qui est donc des Noms divins n’ayant pas d’opposé, comme par exemple al-Ahad (le Seul), al-Wâhid (l’Unique), al-Samad (le Subsistant par Lui-même), al-Fard (le Singulier)… leur position se trouve au centre du cercle.
Par ailleurs, la considération du Nom divin par l’intermédiaire du est ce qui permet la considération de la multitude au travers de la Source Unique… et d’un point de vue de cheminant, lorsque l’Etoile t’apparaît sur le côté, sache que tu chemines sur la Voie du Tawhid des Attributs, tandis que si l’Etoile se concentre et se stabilise au centre de ton cœur, tu avances alors vers la grâce qu’est le Tawhid de l’Essence.

N’as-tu jamais prêté attention à la parole du Bien-Aimé (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) : « Place dans mon cœur de la Lumière » ? Il s’agit là de l’indication du Tawhid de l’Essence, tandis que la référence à la Lumière provenant de directions différentes est faite avant (dans le Hadîth) : « et place au-dessus de moi de la Lumière, et en dessous de moi de la Lumière, et à ma droite de la Lumière, et à ma gauche de la Lumière… » …et il s’agit là de l’indication du Tawhid des Attributs.

Pour cette raison, le cheminement mène tout d’abord le mourid à la réalisation du tawhid de l’Essence, puis ensuite nous le faisons retourner au tawhid des Attributs, de manière à ce que si la mort venait le trouver alors qu’il a réalisé le tawhid de l’Essence, il meure sur ce tawhid pur et absolu.

Dans le tawhid des Attributs, on considère un Nom, puis son opposé. C’est là l’enseignement qui nous est parvenu dans la parole du Bien-Aimé (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) que nous venons de citer : « et à ma droite de la Lumière, et à ma gauche de la Lumière… », et nous voyons bien ici que la Lumière provient de toutes les directions, opposées deux-à-deux…
Et bien il en est de même au sein du hâ ul-hawiya : les Noms sont tous opposés deux-à-deux. 
Quant à l’Essence, en elle se trouve réunis tous les Noms divins, et particulièrement les Noms-Essence qui n’ont pas d’opposé. Dans le cheminement, ceci se réalise par la concentration de la Lumière au centre du cercle du cœur Chu’aybi… et si tu parviens à plonger dans le centre, tu accèderas au tawhid de l’Essence.

En référence à ce cheminement, les gnostiques ont établi un symbole particulièrement explicite en plaçant autour de leur cou, c’est-à-dire autour de leur veine jugulaire, un chapelet constitué de 99 perles… comme s’il s’agissait là d’une manière de dire : "Je suis totalement dissout dans le centre du hâ… l’Essence, les Atributs et les Actions se sont Unifiés (tawahhada) "
Ceci parce que tu as alors réuni le fana’ absolu et la négation totale "lâ ilâha – il n’y a pas de dieu" et tu les as réuni et restreint, après ton extinction, dans la loi unificatrice du … par cela tu t’es dépouillé de toute divinité en dehors d’Allâh –ta’ala-, sachant que la plus importante de ces divinités n’est autre que le suivi de la passion…
C’est pour cela que les gnostiques ont dit : « Nous avons réuni tout ce qui se trouve entre al-‘Arch et al-farch (entre ce qu’il y a de plus élevé et ce qu’il y a de plus bas) et nous les avons anéantis en une lamha
 »
Après ceci, il te devient possible de dire réellement "illa Allâh – excepté Allâh" et tu deviens par là même un Alif Mouqaddar, de par le fait que tu as réuni le fanâ absolu, que tu l’as restreint, puis effacé, puis tu as plongé dans le centre du . Tu l’as alors divisé en deux parties : l’une jamaliya (relative à ce qui est beau) et l’autre jalâliya (relative à ce qui est coercitif)… ou bien, l’une dhahiriya (relative à ce qui est apparent) et l’autre bâtiniya (relative à ce qui est caché).

La restriction de ce qui est absolu et sans limite se réalise donc dans le hâ ul-hawiya. N’as-tu pas entendu la parole qui nous fut rapportée de sayidina Abou Houreyra (radiAllâhu ‘anhu) :
Le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) a dit : « Ce qui se trouve entre ma maison et mon minbar est un jardin d’entre les jardins du paradis, et mon minbar se trouve sur mon bassin » [Unanimement reconnu authentique]

Le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) a donc restreint quelque chose qui n’a pas de limite, nous disant par-là que le Paradis se trouvant entre sa tombe et son minbar est compris, d’un point de vue restreint, sur une surface longue de quelques mètres… alors que le Paradis illimité est tel que nous en a informé le Vrai –‘azza wa jall- : «un Paradis aussi large que le ciel et la terre » [s57.v21]

Ceci est donc justement ce qui est manifesté au travers du hâ ul-hawiya, et cette lettre n’est autre que l’anneau du Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam), qui se décrit lui-même dans un Hadîth comme étant la Ville de la Science. Quant à la porte permettant d’y accéder, elle se trouve n’être autre que sayiduna ‘Ali (radiAllâhu ‘anhu)… c’est donc ce Secret qui fait que le sanad de toutes les Voies Soufies remonte à sayidina ‘Ali (radiAllâhu ‘anhu) : il est celui qui a réuni la Lecture des Lettres et porta dans sa main le Alif Mouqaddar… un Alif bien spécial puisque fendu en deux à son extrémité, de façon à trancher entre la Lumière et les ténèbres. Ce Alif était matérialisé, dans le moulk, sous la forme d’une épée qui lui fut remise par le Prophète lui-même (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam).

De façon à ce que nous comprenions mieux cette considération du par le Alif, au sein du Nom divin, ainsi que la restriction de ce qui est sans limite au sein de ce même , nous proposons le schéma suivant :



Dans le domaine du dhâhir, c’est-à-dire de ce qui est apparent, la Sunna Fi’liya (Action) est la plus forte en terme de preuve, contrairement au domaine du bâtin (caché) où la Sunna Qawliya (Parole) prévaut.
Le début de l’approche du Alif se fait selon la manière avec laquelle la Lumière se sera ancré dans ton cœur : Si cela aura eu lieu par les Attributs, il te faudra alors réunir tous les opposés… tandis que si cela aura eu lieu par les Noms, tu devras alors te dépouiller de tout ce qui est relatif aux Lettres et aux formes, par l’intermédiaire de la Vision du sarayân du Nom.
Quant à ce qui concerne l’Essence, il faudra concentrer toute ton attention sur l’Isthme (barzakh) du Alif en plongeant au centre du , réunissant ainsi la parole (qawl), l’action (fi’l) et la confirmation (taqrir)… et c’est alors que tu accèderas au Tawhid de l’Essence.

En revanche, dans sa dimension illimitée et absolue, il est impossible de donner une limite au Nom divin, raison pour laquelle les gnostiques ont divergé quant à l’établissement du Nom Suprême et Caché… Ainsi, certains ont dit qu’il s’agissait du Nom "Allâh" quand d’autres ont dit qu’il s’agissait du Nom "al-Rahmân " etc… Leur point de vue à tous est en partie juste, mais il n’est pas possible d’établir quel est le Nom Suprême et Caché sans considération de l’ensemble des directions.


Par ailleurs, le cheminement du mourid ne peut d’aucune manière se réaliser tant que la Lumière Muhammadienne ne s’est pas ancré dans son cœur. Il est ainsi relaté des Compagnons (radiAllâhu ‘anhum) qu’ils avaient d’abord appris la Foi (al-Imân), puis seulement le Coran. Selon ‘Abd Allâh ibn ‘Omar (radiAllâhu ‘anhu) :
« Nous avons certes vécu à une époque où l’un d’entre nous voyait la Foi avant le Coran, et lorsqu’une sourate était descendue à Muhammad (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) nous en apprenions le licite et l’illicite, son ordre et sa mise en garde, ce dont il fallait que l’on s’acquitte par rapport à elle, de la même manière que vous vous apprenez le Coran aujourd’hui… Mais en ce jour je vis des hommes à qui le Coran est donné avant même qu’il ne reçoive la Foi. Il lit ainsi ce qui se trouve entre son début et sa fin sans connaître ni l’ordre, ni la mise en garde qui en découlent, pas plus que ce dont il doit s’abstenir, et ainsi il le dépiaute et le crache comme on fait avec des noyaux de dattes. »
[Rapporté par at-Tabarâniy, et al-Hâkim dit qu’il s’agit d’un Hadîth Sahîh selon les conditions des deux Shaykh]
Et de même, selon Jundub (radiAllâhu ‘anhu) :
« Nous étions avec notre Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) deux jeunes garçons robustes et nous avons appris la Foi avant d’apprendre le Coran, de sorte lorsque nous avons appris le Coran, par lui notre Foi augmentait… tandis que vous aujourd’hui, vous apprenez le Coran avant d’apprendre la Foi ».
[Rapporté par at-Tabarâniy]

Sache donc que lorsque la Lumière de la Foi pénètre le cœur, celui-ci s’élargit de manière à recevoir les Lumières de la Révélation et ainsi boire les effluves de la guidée prophétique… Cette Lumière, c’est le dépôt (amâna) que nous avons été chargés de préserver. Il fut ainsi rapporté de sayidina Houdhayfa (radiAllâhu ‘anhu) :
« Le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) nous a relaté deux choses. J’ai pu constater la réalisation de la première et j’attends celle de la seconde. Il nous a dit que le dépôt (la foi) avait tout d’abord été descendu dans la racine du cœur des hommes, après quoi ils apprirent les enseignements du Coran, puis ceux de la Sunna. Mais il nous a également informé du retrait de ce dépôt des cœurs, disant : « L’homme dort d’un sommeil profond, et alors le dépôt est ôté de son cœur, laissant en celui-ci une trace semblable à une nuée. Puis il se rendort de nouveau, et cette trace lui est retirée, ne laissant plus qu’une marque qu’aurait faite une braise en tombant sur ta jambe, une sorte de cloque que tu crois proéminente bien qu’en vérité elle soit vide... Les gens se mettront alors à prendre des bay’a (engagements) les uns envers les autres, mais pratiquement aucun d’entre eux ne transmettra le dépôt.
On dira alors : il y a à n’en pas douter dans la tribu untel un homme amîn (mot partageant la racine de amâna… c’est-à-dire donc un homme susceptible de transmettre le dépôt). Il sera dit à propos de cet homme :
Comme il est sensé et connaissant de ce qu’il fait !
Qui est d’une honnêteté plus parfaite que lui !
Qui a supporté et patienté face à autant d’épreuves que lui ! … alors qu’il n’y a pas dans son cœur ne serait-ce qu’un seul atome de foi. »

I
l fut pourtant un temps où je ne me souciais pas de savoir duquel d’entre vous je prendrais d’engagement. S’il était musulman, sa religion était pour moi signe de garantie et s’il était juif ou chrétien, c’était son gouverneur qui en était garant. A présent, je ne contracterai de bay’a qu’avec untel et untel. »
[Rapporté par al-Boukhâriy et Mouslim]

Le dépôt dont il est question dans ce Hadîth n’est autre que cette Lumière Muhammadienne qui transperce le cœur des Hommes, qui réalisent ainsi le degré de la foi (al-Imân).

L’Imâm Ismaïl at-Taymiy al-Isbahâniy dit dans son explication du Sahîh Mouslim : 
« Le dépôt dont il est question dans ce Hadîth est le dépôt mentionné dans le verset : « Nous avions proposé le dépôt aux cieux, à la terre et aux montagnes. Ils ont refusé de la porter et en ont eu peur, alors que l'homme s'en est chargé; car il est très injuste [envers lui-même] et très ignorant. » [s33.v72]. Il s’agit de la Foi elle-même, al-Imân. Si le dépôt prend place dans le cœur du serviteur, ce dernier sera alors en mesure de s’acquitter de ses devoirs religieux et récoltera les bénéfices de cela, grâce à ce dépôt. Et Allâh est plus Savant. »

Il dit aussi : « Le sens de ce Hadîth est que le dépôt est ôté des cœurs petit-à-petit. Si la première partie est ôtée, c’est sa Lumière qui est ôtée, laissant place à des ténèbres semblables à une nuée, d’une couleur différente à la couleur originelle. Si la deuxième partie est ôtée, il demeure alors une marque qui ne disparaît qu’après un certain temps. Ces ténèbres se trouvent alors au-dessus de celles qui précèdent et qui tout de même gardaient une ressemblance avec la Lumière, après que cette dernière ait été projetée dans le cœur… Le retrait de la Lumière après avoir été projeté et s’être établi dans le cœur, puis son recouvrement par des ténèbres, est tel qu’une braise qui serait tombée sur ton pied et serait resté en contact de la peau suffisamment longtemps pour y avoir un effet, puis aurait été ôté, de sorte qu’il ne reste plus qu’une cloque. 
»
[propos rapportés par l’Imâm al-Nawawi dans son explication du Sahîh Mouslim]
Et voici un schéma permettant d’illustrer quelle est la relation existant entre le Coran, la Sunna et al-Amâna (le dépôt, la Foi) :



Celui donc qui parviendra à préserver cette Lumière Muhammadienne dans son cœur après l’avoir reçu, accédera par elle aux Réalités ésotériques de l’Imân, par la Vision à l’état d’éveil… Quant à celui qui la laissera perdre, il laissera perdre le dépôt divin, et la religion demeurera pour lui rien d’autre qu’une coquille vide, sans esprit qui l’anime. 





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