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بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين



L'Histoire de Sayidinâ Oweys al-Qarniy (radiAllâhu 'anhu)


Aboû Na’îm (rahimahuLlâh) raconte dans "Kitâb ul-Huliya" l’histoire du Maître des Tâbi’în, sayidunâ Oweys al-Qarniy (radiAllâhu ‘anhu) et de sa rencontre avec al-Faroûq et sayidinâ ‘Ali (karramAllâhu wajhah). Oweys qui prélevait des morceaux de tissus dans les détritus et s’en vêtissait (radiAllâhu ‘anhu), méconnu des habitants de la terre et connu de ceux du ciel… 
Pourquoi donc certains s’opposent au port de la mouraqqa’a alors même que lui et sayidunâ ‘Omar ibn al-Khattâb l’ont porté ?
Selon Aboû Houreyra (radiAllâhu ‘anhu) : 
« Alors que le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) était au milieu d’un groupe de Compagnons, il dit : Demain un homme du paradis priera avec vous. Aboû Houreyra dit: J’ai alors espéré être cet homme et j’ai été à la mosquée le lendemain, j’ai prié derrière le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) et je suis resté dans la mosquée avec lui jusqu’à ce que tout le monde soit sorti. Alors apparut un homme noir enveloppé d’un vêtement de haillon, portant un habit rapiécé… il s’approcha jusqu’à placer sa main dans celle du Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) puis il dit : « O Prophète d’Allâh ! Invoque Allâh pour moi ! ». Le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) demanda alors pour lui le martyr, et nous sentions émaner de lui une forte odeur de musc. Je demandais alors : « O Messager d’Allâh, est-ce que c’est lui ? » Il dit : « Oui. C’est un serviteur de la tribu untel » Je dis : « Ne l’achèterais-tu pas afin de le libérer, ô Prophète d’Allâh ? » Il répondit : « Et pourquoi ferais-je cela, si Allâh ta’âlâ voulait faire de lui l’un des rois du paradis, ô Abâ Houreyra ! Il y a certes pour le paradis des rois et des seigneurs, et cet homme noir est certes devenu l’un des rois et seigneurs du paradis. Ô Abâ Houreyra, Allâh ta’âlâ aime d’entre Ses créatures les purs, les cachés, les innocents aux cheveux ébouriffés, aux visages poussiéreux, aux ventres affamés excepté s’ils trouvent une nourriture Halâl, ceux à qui on ne s’adresse pas pour demander la permission de faire quelque chose, ceux à qui on refuse de marier des femmes aisées et fortunées, ceux qui ne manquent à personne lorsqu’ils s’absentent, et qui, s’ils sont présents et disponibles, ne sont pas conviés, ceux dont l’élévation et la réussite ne réjouissent personne, ceux qui ne reçoivent la visite de personne lorsqu’ils tombent malades, et dont on ne remarque pas la mort. Les Compagnons demandèrent:
« Oh Messager d’Allâh ! Où pourrions-nous trouver un tel homme ? »
Il répondit : « Allez trouver cet homme, Oweys al-Qarniy ».
Ils dirent : « Mais qui est Oweys al-Qarniy ? »
Il dit : « Un homme roux et aux yeux bleus foncés, aux larges épaules, se tenant bien droit, au teint très foncé, plaquant son menton sur sa poitrine et le relevant lorsqu’il se prosterne, il place sa main droite sur sa main gauche (dans la prière), récite le Coran et pleure sur lui-même. Vêtu de haillons, on ne lui prête aucune attention, il enveloppe dans une mante et une cape de laine. Ignoré des gens de la terre, il est en revanche connu des habitants du ciel, s’il jurait par Allâh il obtiendrait satisfaction. Il a sous l’épaule une trace blanche, et lorsqu’au Jour du Jugement on dira aux hommes : « Rentrez au paradis ! », il sera dit à Oweys : « Arrête toi là et intercède. » Et Allâh ‘azza wa jall lui accordera alors d’intercédé en faveur d’autant d’hommes qu’il le peut. Ô ‘Omar, ô ‘Ali ! Si vous le rencontrez tous deux, demandez lui donc d’invoquer pour vous le pardon, et Allâh vous pardonnera. »

Ils le recherchèrent ainsi durant pas moins de dix ans sans le trouver, et au cours de l’année où ‘Omar devrait être assassiné, à l’occasion du pèlerinage, il monta sur le dos de Abiy Qubays et appela : 
« Ô pèlerins venus du Yémen ! Y a-t-il parmi vous un dénommé Oweys? »
Un vieil homme à la longue barbe se leva alors parmi eux et demanda : « Nous ne savons pas qui est cet Oweys… Mais il y a bien un fils de mon frère que l’on nomme Oweys et que nous ne mettons pas en avant, il ne possède que peu de biens et son statut est trop insignifiant pour que nous l’élevions jusqu’à toi. Il fait paître nos chameaux, méprisé d’entre nous… ‘Omar le coupa alors : 
« Où est le fils de ton frère !? Est-il loin de nous ? »
« Oui. »
« Où peut-on le trouver ? »
« A ‘Arafât ».
‘Omar et ‘Ali enfourchèrent alors leur montures et s’empressèrent de regagner ‘Arafât, où ils le trouvèrent debout en train de prier auprès d’un arbre tandis que les chameaux paissaient autour de lui. Ils s’approchèrent de lui et dirent :
« as-salâmu ‘alaykum wa rahmatuLlâh ! Que la paix et la Miséricorde d’Allâh soient sur vous ! »
Oweys raccourci sa prière et, une fois terminé leur répondit :
« as-salâmu ‘alaykumâ wa rahmatuLlâh. / Que la paix et la Miséricorde d’Allâh soient sur vous deux. »
Ils demandèrent : « Qui êtes-vous ? »
Il dit : « Je suis un berger de mouton qui travaille pour le compte de gens »
« Nous ne te questionnons pas au sujet de ton travail, quel est ton nom ? »
« ‘AbduLlâh. / serviteur d’Allâh »
« Nous savons bien que les habitants des cieux et de la terre sont tous des serviteurs d’Allâh… quel est le nom par lequel ta mère t’appelait ? »
« Ô vous deux ! Que voulez-vous de moi ? »
« Muhammad (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) nous a décrit un homme nommé Oweys al-Qarniy comme étant roux aux yeux bleus foncés et possédant une marque blanche sous l’épaule gauche. Montre-la nous… et si elle s’y trouve alors c’est bien toi. Il montra alors son épaule et lorsqu’ils constatèrent la marque, ils se mirent à l’embrasser et dirent :
« Nous attestons que tu es bien Oweys al-Qarniy ! Invoque pour nous le pardon, qu’Allâh te l’accorde à toi aussi… »
« Je suis plus à même de demander le pardon pour moi-même avant de le faire pour aucun des enfants d’Âdam d’entre les croyants et les croyantes, et les musulmans et les musulmanes… Allâh vous a certes informé de mon état et vous a fait connaître ma situation, mais qui êtes-vous donc, vous deux ? »
‘Ali (radiAllâhu ‘anhu) répondit : « Quant à celui-là, il s’agit de ‘Omar, le Commandeur des croyants… et pour ma part je suis ‘Ali ibn Abiy Tâlib. »
Oweys se redressa, se leva et dit : « Que la paix soit sur toi ô Commandeur des croyants, ainsi que la Miséricorde d’Allâh et Ses Bénédictions, et sur toi aussi ô ‘Ali ibn Abiy Tâlib. Qu’Allâh vous récompense donc tous deux pour ce que vous faites pour la communauté des musulmans. »
« Qu’Allâh te récompense aussi en bien »
‘Omar lui dit alors : « Reste ici, qu’Allâh te fasse miséricorde, laisse moi le temps de retourner à la Mecque afin que je t’apporte quelque argent et vêtement que je possède, que cet endroit soit le lieu de notre rendez-vous. »
Il répondit : « Ô Commandeur des croyants ! Il n’y aura pas de rendez-vous entre vous et moi. Après ce jour tu ne me reverras pas, et que ferais-je avec de l’argent ? Que ferais-je avec des habits ? Ne vois-tu pas que je porte déjà mon manteau et ma cape de laine, et quand crois-tu que je les ôterai ? Ne vois-tu pas que je n’ai sur moi que quatre dirham, et quand crois-tu que je les dépenserai ? Ô Commandeur des croyants, il y a un obstacle de taille entre toi et moi que ne pourra franchir qu’un homme maigre, chétif et empli de frayeur. Sois donc léger, qu’Allâh te fasse miséricorde. »

Lorsque ‘Omar entendit ces mots, il jeta sa bourse au sol et cria : « Ah si seulement la mère de ‘Omar ne l’avait jamais enfanté ! Ah si seulement elle avait été stérile ! …atteinte d’une stérilité incurable ! »
Oweys dit : « Ô Commandeur des croyants ! Prends cette direction là, afin que moi je prenne celle-ci. »
‘Omar partit donc en direction de la Mecque, tandis que Oweys s’en alla rendre à son peuple ses chameaux, délaissa le métier de berger et se consacra entièrement à l’adoration jusqu’à ce qu’il retourne à Allâh ‘azza wa jall.


Sourceal-Kawâkib ad-Durriya fi bayân al-'Usoûl an-Noûrâniya (Mawlânâ sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy)

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