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 بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين  


Traduction et annotation des vers du poème "Ayâ ayyuhâ l’Ushhâq" de sidi Ahmad al-‘Alawiy, selon les explications recueillies de la bouche de sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy (radiAllâhu ‘anhumâ).


 
Partie 2 : Ce qui Fait d'un Sheykh un Sheykh





16) Celui qui ne donne rien au mourid dès le début*,   ///   celui là est pris au piège de sa propre ignorance, sur laquelle il se permet de se baser

* Littéralement : "Celui qui n’enrichit pas le mourid dès le premier regard", c'est-à-dire celui qui ne donne pas de preuve évidente de son rang de Sheykh, ou bien en d’autres termes, celui qui ne fait pas voir au mourid la Lumière dès la prise de la bay’ah (le pacte d’entrée dans la tariqa)… celui là est un ignorant.

17) Il n’y a de Sheykh que celui qui fait don de son Secret   ///   Plus préoccupé encore pour son mourid que pour lui-même*

*
Le Sheykh est plus préoccupé pour son mourid que pour lui-même, c'est-à-dire qu’il se fait constamment du souci et craint pour lui les pièges de son égo ainsi que les ruses de Shaytân.

18) Il enlève de son cœur les voiles qui le couvraient*   ///   et l’empêchaient d’atteindre le degré spirituel le plus haut


*Selon Sahl ibn Saad (radiAllâhu ‘anhu) le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) a dit : « Allâh (‘azza wa jall) est "caché" par 70 000 voiles de Lumière et de ténèbres, et il n’est point de nafs qui s’approche d’aucun de ces voiles sans périr. » [at-Tabarâniy dans son Mu’jam al-kabîr]

19) Il (le mourid) entre dans la présence divine après en avoir été séparé*   ///   et il voit la manifestation d’Allâh où qu’il se tourne**

*Ce passage se réfère une nouvelle fois à  l’engagement pris par les fils d’Adam (‘alayhi s-salâm) avant la création. Chaque être humain entendit alors sans oreille la parole d’Allâh ta’âla : « alastu birabbikum ? /Ne suis-Je pas votre Seigneur ? » et répondit sans langue : « Balâ, chahidnâ / Mais si, nous en témoignons… »[s7, v172]
Les fils d’Adam jouissaient donc, avant la création, de la présence divine… puis ils descendirent dans le moulk, ce bas monde, où ils prirent forme humaine et plongèrent dans les ténèbres de l’insouciance en oubliant cet engagement. Revenir à Allâh et renouveler son pacte constitue donc pour l’être humain la réalisation de ce pour quoi il fut créé et manifesté dans ce bas monde.

** C'est-à-dire qu’il réalise alors le sens du verset: « A Allah seul appartiennent l'Est et l'Ouest. Où que vous vous tourniez, la Face (wajh) d'Allah est donc là, car Allah a la grâce immense; Il est Omniscient. » [s2.v115]

20) Il s’accomplit alors dans le fana’ : l’univers tout entier disparaît à ses yeux   ///   et il ne désire plus ni femme du paradis, ni la présence de ses amis

21) Par Allâh celui qui permet cela est un Sheykh comme il n’y en a pas deux   ///   Unique en son temps, sans personne pour l’égaler*

Le Messager d’Allâh (sallAllâhu 'alayhi wa sallam) a dit : «Allâh suscite au début de chaque siècle quelqu’un qui revivifie le dîn de cette oumma» [Rapporté par Aboû Dâwoûd]

22) Il s’agit de an-Najm at-Thâqib, si toutefois tu désirais sa proximité…   et si ta nafs s’enfle d’orgueil, sache qu’il a de toute façon plus de valeur qu’elle !


23) Le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) l’a revêtu du vêtement du khilâfa   ///   qui l’a embelli après qu’il se soit séparé de toute autre chose


24) et il lui suffit d’être l’héritier du sirr (secret) de son Seigneur   ///   de cœur pur et éthéré, il est porteur de ce qu’il y a de plus beau et distingué


25) il a pris du Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) une science dont il s’est suffit*   ///   il s’agit de la science du bâtin, descendue dans le cœur


* Une science dont il s’est suffit par rapport à toutes les autres sciences.
Il est ainsi rapporté de sidi Ahmad al-‘Alawiy (radiAllâhu ‘anhu): 
« [...] Mon Sheykh m’a ordonné de pratiquer le dhikr durant le dernier tiers de la nuit. Ainsi j’évoquais Allâh durant la nuit et je me joignais à lui la journée: il venait à moi, ou bien j'allais chez lui, lorsque la présence de ses proches ne m’en empêchait pas. A côté de cela, avant de goûter au dhikr j’avais l’habitude d’assister à des cours de science religieuse en milieu de journée, habitude à laquelle je m’attachais depuis. Mon Sheykh me demanda donc un jour :
-De quelle matière traite ce cours auquel je te vois assister régulièrement ?.
-Il s’agit du Tawhîd, et nous étudions en ce moment l’approfondissement des démonstrations logiques (tahqîq al-barâhîn).
-Sîdî untel désignait cette matière non pas comme étant fann at-Tawhîd (la science du Tawhîd) mais plutôt fann at-Tawhîl (la science de l’envasement) ! Ce qui est prioritaire pour toi au moment où je te parle, c’est de travailler à la purification de ton intérieur, jusqu’à ce qu’apparaissent en lui les Lumières de ton Seigneur. Ainsi tu connaîtras le véritable Tawhîd… quant à la science du kalâm, elle ne te fera gagner qu’en doutes et en illusions.

[at-Tuhfat ul-Karkariya fî tarâjim as-Shâdhiliya]

26) une science cachée de tout le reste de la création   ///   et un sirr tenu secret, ne pouvant être dévoilé par des mots*


*Notre Sheykh sayiduna Muhammad Fawziy al-Karkariy (radiAllâhu ‘anhu) dit à ce sujet que le secret (sirr) d’Allâh reste secret même s’il est dévoilé (par des mots).








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