mercredi 28 août 2013

Justification de l’Utilisation de la Subha


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La règle de fiqh connue veut que: «La base de toute chose est licite jusqu’à ce qu’on en démontre le caractère illicite». Ainsi, toute personne possédant un cœur sain et une once d’intelligence se rend aisément compte que la sunna n’interdit en rien l’utilisation de la subha, et que bien au contraire elle enjoint chaque musulman au dhikr.
Selon AbdiLlâh ibn Basr (radiAllâhu anhu), deux bédouins vinrent voir le Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam), et l’un d’eux lui dit: «Les lois de l’Islâm sont devenues trop nombreuses pour moi, indique moi donc quelque chose auquel je puisse m’accrocher.» Il dit: «Que ta langue reste sans cesse humidifiée par le dhikr d’Allâh ‘azza wa jall» [Sunan ibn Mâjah]
Selon Abîy Hurayra (radiAllâhu anhu): Le Messager d’Allâh (sallAllâhu alayhi wa sallam) marchait un jour sur le chemin menant à La Mecque et passa à côté d’une montagne appelée Jumdân, il dit alors: «Passez, cette Jumdân a devancé les moufarridoûn» Les compagnons demandèrent alors: «Et qui sont les moufarridoûn, oh Messager d’Allâh ?» Il répondit: «Ceux qui évoquent Allâh abondamment d’entre les hommes et les femmes» [Sahîh Muslim]

Et ceci est appuyé par le fait qu’Allâh ait décrit les mounâfiqîn (hypocrites) dans le Coran comme étant des gens n’évoquant que très peu Allâh, celui donc qui L’évoquera abondamment se démarquera d’eux au moins dans la description, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle la sourate al-Mounâfiqoûn se termine par l’ordre d’évoquer Allâh, et que le croyant ne laisse pas ni argent ni enfants l’en distraire. Celui qui se laissera détourner du dhikr d’Allâh par ces derniers, celui là fait partie des khâssirîn (les grands perdants).
Ar-Rabî’ ibn Anas a dit, selon certains de ses compagnons, le signe de l’Amour d’Allâh est l’abondance de Sa mention, car de fait plus on aime quelque chose et plus on en parle.


Fath al-Mawsuliy a dit: L’Amoureux d’Allâh ne L’oublie jamais même ne serait-ce que le temps d’un clignement de l’œil.
Dhû n-Nûn a dit: Celui qui occupera son cœur et sa langue par le dhikr, Allâh placera dans son cœur la Lumière du désir de Lui.

Ibrâhîm ibn al-Juneyd a dit: On disait que parmi les signes de l’Amour d’Allâh était le fait de toujours L’évoquer par le cœur et la langue, et plus la personne s’attachera au dhikr d’Allâh (‘azza wa jall), plus son Amour pour Lui grandira.

Certains salaf disaient d’ailleurs dans leurs invocations: «Si ceux qui n’œuvrent pas se lassent de ne rien faire, ceux qui T’aiment en revanche ne se lassent jamais de T’évoquer et de T’implorer.»

Aboû Ja’fâr al-Mahoûliy a dit: Le cœur du waliy Aimant d’Allâh ne se vide jamais du dhikr de son Seigneur, et lui-même ne se lasse jamais de Le servir. Et en ce sens ‘Âicha (radiAllâhu anha) a dit: "Le Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam) évoquait Allâh en tout moment." Ce qui signifie qu’il L’évoquait en étant debout, en marchant, assis, allongé, qu’il soit en état de pureté ou non. Musa’ar a dit également: Alors que les êtres de la mer se taisaient, Yoûssouf (alayhi s-salâm) dans sa prison ne cessait jamais d’évoquer Allâh (‘azza wa jall).

Aboû Houreyra (radiAllâhu anhu) avait une corde contenant mile nœuds, et il ne dormait pas avant de l’avoir utilisé dans son tasbîh.

Khâlid ibn Ma’dân quant à lui faisait chaque jour quarante mile tasbîh, en plus de ce qu’il lisait du Coran, et lorsqu’il mourut et qu’on le lava, son doigt se mettait à bouger, comme s’il faisait du tasbîh.
Et Abdul’Azîz ibn Abiy Rawwâd a dit: Il y avait à la Mecque une femme qui faisait chaque jour douze mile tasbîh, et lorsqu’elle mourut et qu’on s’apprêtait à la déposer dans sa tombe, elle disparut d’entre les mains des hommes.

Al-Hassan al-Basriy répétait souvent, y compris lors qu’il n’était ni en état d’ablution ni de pureté majeure: SubhânAllâhi l-‘adhîm. On vint rapporter cela à l’un des fouqahâ’ de la Mecque, ce à quoi il répondit: Votre compagnon est très certainement faqîh, en effet il ne répète pas cette parole sept fois sans que ne lui soit construit une maison au paradis. De même, la majeur partie de ce que disait ibn Sîrîn était: SubhânAllâhi l-‘adhîm, SubhânAllâhi wa bi-hamdih.

Al-Mughîra ibn Hakîm as-Sin’âniy, lorsque les yeux se fermaient, descendait à la mer et se tenait debout sur l’eau, faisant ainsi du dhikr avec les habitants de l’océan.

Un homme, qui une nuit dormit non loin de Ibrâhîm ibn Adham, dit: A chaque fois que je me réveillais, je le trouvais plongé dans le dhikr d’Allâh. Je regrettais alors de ne pas pouvoir en faire autant. Puis je me consolais par le verset disant : «Telle est la grâce d’Allah qu’Il donne à qui Il veut.» [sourate al-Jumu’a, verset 4].
La sunna nous enjoint donc à l’évocation abondante d’Allâh, de même que le Coran, et contrairement au jeûne qui est imposé dans un mois précis, au pèlerinage qui se réalise dans des jours déterminés, et à la prière qui doit être accomplie dans des temps donnés, l’ordre d’accomplir le dhikr n’est pas limité à un temps particulier et peut donc être pratiqué n’importe quand. Allâh ‘azza wa jalla dit en ce sens: «Ô vous qui croyez! Evoquez Allah d’une façon abondante, et glorifiez-Le à la pointe et au déclin du jour. C’est lui qui prie sur vous, - ainsi que Ses Anges,- afin qu’Il vous fasse sortir des ténèbres à la Lumière; et Il est Miséricordieux envers les croyants.» [sourate al-Ahzâb, versets 41 à 43]
Et ici, le dhikr abondant désigne le dhikr ininterrompu fait par le cœur de celui dont la vision de la Lumière divine est constante, totalement consacré à son Seigneur, errant dans les Lumières du qurb (proximité divine), jamais son esprit ne se détourne de l’esprit (roûh) du Bien-Aimé ni de la réalité du secret (sirr). Selon Abîy Sa’îd, le Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam) a dit en ce sens: «Evoquez Allâh abondamment, jusqu’à ce qu’on dise: il est fou» [Rapporté par Ahmad ibn Hanbal dans son Musnad]
Le dhikr en réalité commence avec l’aurore du cœur et se poursuit jusqu’au coucher du soleil de l’esprit, ses différents degrés sont le dhikr par la langue, le dhikr par le cœur, par l’esprit et par le sirr.

La subha est une condition d’entre les conditions du dhikr de par ses avantages certains, ses secrets et ses sens cachés. Tout d’abord c’est une aide au dhikr, particulièrement pour ceux qui ont l’habitude d’évoquer Allâh un grand nombre de fois et ne pouvant donc pas se servir simplement de leurs phalange pour compter, c’est également un symbole de la lettre hâ’ de l-Ism al-Jâmi’ (Allâh), un objet qui, en le regardant, rappelle au mourid le Créateur et le fait qu’il n’a ni force ni capacité à accomplir quoi que ce soit : en effet, la subha a la forme d’un cercle de même que le zéro, le zéro signifiant le fana’ (l’extinction), et son nombre de perles est égal au nombre des Asma’ Allâh ul-Husna connus… bien d’autres sens cachés pourraient être donnés à propos de la subha, mais ne s’agissant pas là du but de l’ouvrage nous nous en tiendrons à ceux proposés.
«Allâh subhânahu wa ta'ala dit: Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent (liya'budoûn).» [sourate ad-dhâriyât, verset 56]
Et sayidunâ ibn 'Abbâs (radiAllâhu 'anhu) a dit concernant le tafsîr de ce verset que ici le mot "liya'budoûn" veut dire "liya'rifoûn = pour qu'ils connaissent Allâh".
Allâh 'azza wa jall nous dit donc au travers de ce verset qu'il n'a créé les djinns et les hommes que pour qu'ils Le connaissent. Or la connaissance d'Allâh ne se réalise que par l'abondance de Son évocation, et l'abondance du dhikr rend nécessaire l'utilisation de la subha... Par conséquent:
"Ce en l'absence de quoi l'obligatoire ne peut être accompli est obligatoire".



Sourceal-Kawâkib ad-Durriya fi bayân al-'Usoûl an-Noûrâniya (Mawlânâ sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy)

dimanche 18 août 2013

La Vision de la Lumière: Introduction

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La Tariqa Karkariya se caractérise par un cheminement marqué chez le murid par la vision de la Lumière et la réception des secrets divins. En effet, le murid karkari reçoit cette Lumière divine dans le cœur et en atteste avec ses yeux et sa vue. Notre Cheikh, Muhammad Fawzi al Karkari, qu’Allah l’agrée, dit dans une de ses célèbres paroles « je suis le Cheikh de celui qui voit. Celui qui ne voit pas, je ne suis pas son Cheikh et il n’est pas mon murid ». En fait, la vision de la Lumière marque le début du cheminement pour le karkari car il la reçoit au moment du pacte avec le Cheikh.
Il ne faut pas croire que cette vision de la Lumière, ou même le fait d’avoir de cette Lumière divine dans le cœur soit une chose nouvelle dans l’Islam. Le Coran, la sunna ainsi que les dires des pieux nous informent de l’existence de cette Lumière qu’Allah, par sa Miséricorde infinie, met dans le cœur du musulman sincère, comme nous le verrons plus tard.

Cette Lumière, notre Prophète et Maître Muhammad (SallAllahu ‘aleyhi wa sallam) l’a caractérisé comme étant le foi elle-même, Al Imane, conformément au hadith :

« L'Iman est une Lumière qu'Allâh place dans le coeur de Son serviteur croyant, cette Lumière augmente et diminue en fonction de l'accomplissement de bonnes œuvres »  (rapporté par ibn 'Abbâs) 


Cette Lumière permet au serviteur de saisir le vrai Tawhid, l’Unicité d’Allah. Cheikh Al Buzidi a dit à son élève Cheikh Ahmad al ‘Alawi : « Tu aurais mieux fait de purifier ton âme [au lieu de prendre des cours de croyance] jusqu'a ce que la Lumière de Ton Seigneur te parvienne et que tu comprennes enfin le vrai Tawhid. »


Le Messager d’Allah, Muhammad (SallAllahu ‘aleyhi wa sallam) a dit du croyant voyant cette lumière; "Craignez la perspicacité (firasa) du croyant, car il voit avec la Lumière d’Allah." [Jami’ at Tirmidhi, n 3072]

On peut mieux comprendre cette parole par les dires d’ ibn Qayyim al-Jawziyya suivants : 
« Quand le serviteur s'applique dans cela (la quête de la Connaissance d’Allah), il demande à Allah de lui accorder une lumière grâce à laquelle il puisse contempler les manifestations de Ses sublimes attributs, car plus cette lumière s'intensifie dans le cœur du serviteur, plus il acquiert davantage de clairvoyance sur ce qui est digne d'Allah comme attributs de perfection et de majesté. »

Cheikh Ahmad ibn ‘Ajiba a dit: 
« L’œil du cœur, c’est le moyen de perception du for intérieur, aussi bien que la vue est le moyen de perception des sens. L’œil du cœur ne voit que les significations et l’œil physique ne voit que les choses sensorielles. L’œil du cœur ne voit que le subtil et l’œil physique ne voit que l’apparent. L’œil du cœur ne voit que l’intemporel et l’œil physique ne voit que le temporel. L’œil du cœur ne voit que l’Être, alors que la vue ne perçoit que les êtres. Lorsque l’amour et le service grandissent, la lumière de ton œil du cœur devient plus forte jusqu’à dépasser celle de la vue, et la lumière de la vue disparait dans la lumière de l’œil du cœur pour ne voir que les significations subtiles et les lumières intemporelles perçues par l’œil du cœur. »

Cette Lumière est donc attribué à l’œil du cœur. Allah parle de cet œil du Cœur dans le Coran :
"Car ce ne sont pas les yeux qui s'aveuglent, mais, ce sont les coeurs dans les poitrines qui s'aveuglent." 
[Sourate 22 Verset 46]

La Lumière divine accompagne le Murid Karkari et lui permet d’accéder à la Connaissance d’Allah. Son intensité augmente avec les bonnes actions et diminue avec les mauvaises. Plus la vision de cette lumière est intense, plus le serviteur est rapproché d’Allah. C’est par cette Lumière qu’il pourra recevoir et comprendre des visions (mouchahadat) et c’est par elle qu’il pourra recevoir et comprendre des Secrets Spirituels (Asrar) qu’Allah verse sur celui qu’Il veut.


Auteur: Faqîr Hatim


jeudi 15 août 2013

mercredi 14 août 2013

Qu'est-ce qu'un Waliy? Quelle est la Preuve de l'Authenticité de son Sanad?


بسم الله الرحمن الرحيم 

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Qu'est-ce qu'un Waliy? Quelle est la preuve de l'authenticité de son sanad?


Dans un premier temps il conviendrait de définir précisément ce qu’est un waliy… Allâh (subhânahu wa ta’âla) dit: «Allah est le waliy de ceux qui ont la foi: Il les fait sortir des ténèbres à la lumière.» [sourate al-Baqara, verset 257]
Et dans un autre verset, Allâh parle d’un groupe de Ses serviteurs qu’Il nomme awliya’ (=pluriel de waliy): «En vérité, les awliya’ d’Allah seront à l’abri de toute crainte, et ils ne seront point affligés» [sourate Yoûnus, verset 62]

A travers de ces deux versets donc, il apparaît que le Nom divin «al-Waliy» est un Nom partagé entre Allâh et Son serviteur. Le fait qu’un serviteur devienne un waliy ne veut pas dire qu’il devienne al-Waliy (Allâh), mais plutôt qu’il revête la particularité de Son Nom «al-Waliy». De même qu’on ne dit pas de quelqu’un de généreux qu’il est al-Karim, qui est un Nom parmi les Noms d’Allâh, mais plutôt qu’il est karim, en ce sens qu’il revêt une partie des caractéristiques qui ne sont totalement accomplies qu’en Allâh seul, sous Son Nom al-Karim.
Il reste donc à déterminer maintenant de quelle façon Allâh se manifeste t-Il dans Sa création sous Son Nom al-Waliy, car si la chose paraît évidente, d’un point de vue linguistique, concernant des Noms tels que al-Rahîm, al-Karim, al-Ghafoûr, al-Mu’izz… elle peut en revanche l’être un peu moins concernent Son Nom al-Waliy.
La réponse, nous la lisons très clairement dans le verset précité: «Allah est le waliy de ceux qui ont la foi: Il les fait sortir des ténèbres à la lumière.».
Par conséquent, de même que quelqu’un de hakîm est par définition quelqu’un connu pour sa sagesse, le waliy est, se basant sur le verset précité, quelqu’un qui fait sortir les gens des ténèbres à la Lumière.



Allâh (subhânahu wa ta’âla) dit: «Dis: «Sont-ils égaux, l’aveugle et celui qui voit (basîr)? Ou sont-elles égales, les ténèbres et la lumière?» [sourate ar-Ra’d, verset 16]
Les ténèbres sont effectivement connues, de même que la Lumière l’est, et le fait que l’exemple de l’aveugle et de celui qui est doté d’une vision spirituelle (basîr) soit cité avant l’évocation des ténèbres et de la Lumières renvoie bien au fait que ces dernières, l’une comme l’autre, sont perceptibles par les yeux.

Pour étayer notre propos, citons l’Imâm ibn Qayyim el-Jawziy, dans son ouvrage «ar-Roûh»:
« Lorsque le cœur est submergé par la Lumière, alors elle déborde aux quatre coins et accourt du cœur jusqu’aux yeux et est alors dévoilée à la vue des yeux, à la mesure de l’intensité de cette Lumière.»

Citons également sayidanâ Ahmad ibn ‘Ajiba, dans son ouvrage intitulé «Iqadh ul-himam»:
« Lorsque l’amour et le service grandissent, la lumière de ton œil du cœur devient plus forte jusqu’à dépasser celle de la vue, et la lumière de la vue disparaît dans la Lumière de l’œil du cœur pour ne voir que les significations subtiles et les Lumières intemporelles perçues par l’œil du cœur. »

Pour en savoir plus au sujet de la vision de la Lumière, consulter le lien suivant : (La vision de la Lumière)

Par conséquent, le Waliy est quelqu’un qui fait sortir les gens des ténèbres vers la Lumière, c'est-à-dire quelqu’un par l’intermédiaire duquel Allâh illumine de Sa Lumière le cœur de celui qu’Il désire d’entre Ses serviteurs. Et "Celui qu’Allah prive de lumière n’a aucune lumière." [sourate an-Noûr, verset 40].
Cette Lumière est projetée dans le cœur du mourid Karkariy au moment de la bay’ah avec Sayidinâ Muhammad Fawzi al-Karkariy (radiAllâhu anhu), comme en attestent les nombreux témoignages.
Les mourid de la tariqa Karkariya ont donc tous personnellement goûté à la vision de cette Lumière et détiennent par ce fait la preuve indéniable, verset coranique à l’appui, que leur Sheykh (radiAllâhu anhu) est un Waliy faisant sortir les gens des ténèbres à la Lumière.

Pour ce qui est maintenant de savoir si le sanad d’un Sheykh est authentique, il faut s’en remettre aux gens de référence dans son domaine. Une personne dotée d’un sanad dans la science du Hadîth par exemple devra rapporter une preuve écrite de la main du Sheykh auprès duquel il aura acquis cette science, ce Sheykh disposant lui-même d’autorisations écrites des Shouyoûkh auprès desquels il a recueilli sa science, qui eux même disposent d’une autorisation de leurs propres Shouyoûkh, et ainsi de suite jusqu’au Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam).
Ceci vaut pour les sciences que contiennent les livres… quant à la science du Tassawwuf, qui est rappelons-le l’essence et la mère de toutes les sciences, soient-elles religieuses ou profanes… cette science est la science des cœurs, or l’encre des cœurs n’est pas celle des livres.
Allâh (subhânahu wa ta’âla) dit : Dis: «Si la mer était une encre [pour écrire] les paroles de mon Seigneur, certes la mer s’épuiserait avant que ne soient épuisées les paroles de mon Seigneur, quand même Nous lui apporterions son équivalent comme renfort.». [sourate al-Kahf, verset 105]
Or les paroles d’Allâh dont il est ici question ne sont pas constituées de lettres que l’on inscrit sur un support à l’aide de l’encre connue... car Sa Parole n’est pas constituée de lettre, pas plus qu’elle ne l’est de mots. Sa Parole n’est pas quelque chose qui se consigne sur une feuille en papier, car Allâh (subhânahu wa ta’âla) dit : « Non!.. Je jure par les positions des étoiles (dans le firmament). Et c’est vraiment un serment solennel, si vous saviez. Et c’est certainement un Coran noble, dans un Livre bien gardé que seuls les purifiés touchent » [sourate al-Wâqi’a, versets 75 à 79]. Or un non musulman peut très bien tomber un jour sur une copie du Coran, le prendre dans ses mains et le feuilleter… Par conséquent, ce verset nous parle bel et bien de quelque chose de tout autre.
La science du Tassawwuf est en réalité cette science qui permet à l’être humain de se purifier jusqu’à atteindre ce «Livre bien gardé que seuls les purifiés touchent», raison pour laquelle aucun livre ne peut la contenir.

La science du Tassawwuf n’est non pas une science qui s’inscrit sur le papier à l’aide d’une plume et d’encre noire, mais plutôt la science que le Sheykh accompli grave dans le cœur du mourid à l’aide du Alif du Tawhîd pur. Quant à son encre, il s’agit de «al-qabdatu n-noûrâniya», la Lumière Muhammadienne: une Lumière de laquelle découla l’ensemble de la création, comme en témoigne le Hadîth qudsî : «Lorsque Je voulu créer la création, je pris une poignée de Ma Lumière et lui dis : «Sois Muhammad !», et Je créais ensuite toute chose de sa Lumière»
Qui détient en son cœur ne serait-ce qu’un atome de cette Lumière, les univers sont pliés en lui, et avec eux toutes les sciences connues et inconnues. A la mesure des efforts et de la sincérité du mourid dans la Voie d’Allâh, le Sheykh dévoile petit à petit de ces sciences connues et inconnues contenues dans les univers et qu’il a, lors de la bay’ah, placé dans le cœur de son disciple. Ces sciences sont des sciences qui s’étudient sans papier ni crayon, sans bouche ni oreille, simplement avec les yeux : ceux de la tête et celui du cœur, à travers de la mouchâhada.

Pour en revenir donc au sujet de l’article, qui est de savoir comment déterminer si un Sheykh de Tassawwuf dispose d’un sanad authentique le rattachant directement au Messager d’Allâh (sallAllâhu alayhi wa sallam), il suffit de savoir si oui ou non il dispense à ses disciples de cette encre azaliy (incréée, en dehors de l’infini), cette Lumière de laquelle sayidunâ Muhammad (sallAllâhu alayhi wa sallam) fut créé, cette Lumière de laquelle jaillissent toutes les sciences. Car c’est par cette Lumière que le cheminant accomplira la lecture de l’Ism al-Moufrad Allâh, ce qui est, faut-il le préciser, la seule chose traitée dans le Tassawwuf, et dans laquelle on retrouve toute chose. Comprenons donc bien que c’est par cette Lumière, et uniquement par elle, que les secrets de la connaissance divine sont dévoilés.
Cette Lumière qui, lorsqu’une once en est projetée dans le cœur du croyant, tout est projeté en lui ; et lorsque elle lui échappe, c’est alors tout qui lui échappe. Et c’est bien là le sens de la parole du Messager d’Allâh (sallAllâhu alayhi wa sallam): «Je vous ai laissé sur une voie claire de nuit comme de jour, ne s’en égare que celui qui est voué à la perdition. » [Ahmad, ibn Mâjah].

La première chose que devra donc entreprendre le mourid dans sa recherche de la connaissance divine sera de rechercher un Sheykh doté d’un sanad authentique qui le relie directement au Messager d’Allâh (sallAllâhu alayhi wa sallam), dont la preuve n’est ni un diplôme écrit, ni des liens de parenté particuliers, ni la reconnaissance d’un grand nombre de gens, avec parmi eux peut-être des personnes influentes… mais simplement la vision par le mourid de cette Lumière.
Alors et alors seulement, le mourid pourra être certain d’avoir remis son âme entre les mains d’un Sheykh doté d’un idhn (permission pour mener un mourid à Allâh) de la part d’Allâh et de Son Prophète (alayhi s-salat wa s-salam).
Alors et alors seulement se réalisera pour lui le verset: « Ceux qui te prêtent serment d’allégeance ne font que prêter serment à Allah: la main d’Allah est au-dessus de leurs mains. Quiconque viole le serment ne le viole qu’à son propre détriment; et quiconque remplit son engagement envers Allah, Il lui apportera bientôt une énorme récompense. » [sourate al-Fath, verset 10]

samedi 10 août 2013

Citations de Compagnons, de Savants et de Saints Mentionnant la Lumière






Sayidunâ 'Aliy ibn Abiy Tâlib (karramAllâhu wajhah) a dit:"La foi apparaît comme une lueur blanche. Lorsque l'homme fait des oeuvres de bien, cette lueur croît et grandit jusqu'à ce que tout le coeur soit purifié."

Jalâl ud-Dîn ar-Rûmî (radiAllâhu anhu) a dit:Quelques mots qui transmettent une leçon sont comme une lampe allumée qui a donné un baiser à une lampe qui ne l'était pas encore, puis s'en est allée. Cela suffit, et le but est atteint.

Yahya Ibn Mu'adh (rahimahuLlâh) a dit : 
"Le coeur du croyant est un morceau de chair abdominal rempli de perles divines, entouré d'un jardin singulier surplombant un espace lumineux que Dieu - qu'Il soit exalté - regarde à chaque instant avec miséricorde et bonté et s'interpose entre lui et ce qui peut le détourner de Lui."

Cheikh al mursî (radiyAllâhu 'anhu):
"Si tu étais vraiment clairvoyant, tu verrais, le jour où la terre des âmes tremblera et où les montagnes seront pulvérisées, que le soleil de Dieu resplendit sans pareil!"
"J'assitais à des cours de Dogme, comme à mon habitude. Un jour il (mon cheikh) m'a demandé: "Quelles sont ces leçons ?" J'ai dit "Elles sont sur le Tawhid [...]" Il répondit: "Tu aurais mieux fait de purifier ton âme jusqu'a ce que la Lumière de Ton Seigneur te parvienne et que tu comprennes enfin le vrai Tawhid. Quant à la science de la 'aquida, cela ne vas qu'augmenter tes doutes et ajouter illusions sur illusions."
[Récit de cheikh 'alawi et de son cheikh al buzaidi (radiAllâhu anhumâ)]

Le shaykh al-Majdhub (radiAllâhu anhu) a dit :
La Création est faite des lumières et je marche parmi elles.
Ce sont de grands voiles pour celui qui vit auprès d’elles.

Sidi Ahmad al-'Alawiy (radiAllâhu anhu) a dit:
La connaissance de l'Unicité n'est pas ce que véhiculent les livres ou ce que bavardent les bouches mais bien les traces que laissent les Amoureux et dont les lumières scintillent dans l'espace

Allâh dit: "Allâh est la Lumière des cieux et de la terre. Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. La lampe est dans un (récipient de) cristal et celui-ci ressemble à un astre de grand éclat ; son combustible vient d’un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental dont l’huile semble éclairer sans même que le feu la touche. Lumière sur lumière. Allâh guide vers Sa lumière qui Il veut. Allâh propose aux hommes des paraboles et Allâh est Omniscient." [sourate an-Noûr, verset 35]
Oubay Ibn Ka’b (radiAllâhu anhu) a dit concernant ce verset: «C’est à l’exemple de Sa lumière dans le cœur du musulman.»

L'Imâm ibn Qayyim al-Jawziyya a dit:
Le musulman qui aspire à être de ceux qui connaissent Allâh comme il se doit, est tenu d'examiner en son coeur les noms et les attributs de son Dieu et Créateur, afin de L'adorer dans la clairvoyance et dans l'amour et de reconnaître Sa grandeur et son caractère vénérable. Qu'il médite les "lignes" de la Révélation infaillible et qu'il examine les "pages" de l'univers bien ordonné, il trouvera certes dans ces deux "livres" les réponses qui dissiperont toutes les maladies qui rongente son coeur et étancheront sa soif de connaissance.
Quand le serviteur s'applique dans cela, il demande à Allah de lui accorder une lumière grâce à laquelle il puisse contempler les manifestations de Ses sublimes attributs, car plus cette lumière s'intensifie dans le coeur du serviteur, plus il acquiert davantage de clairvoyance sur ce qui est digne d'Allah comme attributs de perfection et de majesté. si en revanche cette lumière s'atténue ou que sa "lampe" s'éteint complètement dans le coeur, la lumière de la reconnaissance de la Vérité s'éteint d'elle même dans le coeur : "Celui en qui Allah ne met pas Sa lumière, n'a plus aucune lumière" [sourate an-Noûr, verset 40]
[Es tu aimé par Allah?]

Lorsque le Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam) demanda un matin à Haritha dans quel état il s’était éveillé, celui-ci lui répondit qu’il était devenu véritablement croyant. Le Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam) lui dit alors : « A chaque vérité correspond une réalité essentielle (haqîqa) ; quelle est donc la réalité de ta foi ? » Mon âme s’est détachée de ce monde, assura Haritha ; l’or et la boue que celui-ci contient ne m’attirent pas plus l’un que l’autre. C’est comme si je voyais les gens du paradis s’y ébattre, et les habitants de l’Enfer en train de subir des supplices ! De même, c’est comme si je voyais le Trône divin émerger ! Pour obtenir cela, j’ai passé mes nuits en prière et j’ai jeûné la journée. » Le prophète conclut par ces mot : « Maintenant tu sais ; persévère dans cette voie ! Le cœur de celui qui adore Dieu en tant que lumière est dans la lumière de la foi. »
[Ibn ‘atâ Allâh : La sagesse des maîtres soufis]

Dhul nun a dit : L’homme qui possède la connaissance spirituelle possède un feu et une lumière : le feu de la crainte et la lumière de la connaissance spirituelle. En effet, son extérieur est consumé par le feu de la crainte et son intérieur est illuminé de la lumière de la connaissance spirituelle.
[Commentaire spirituel des 40 hadiths prophétiques- shaykh Ahmad al Rifâ’î]



Auteur: 

                 Sidi Amine

La Lumière selon l'Imâm ar-Râzi




Explication du Nom An-Nûr : la Lumière


III - Participation du serviteur à ce Nom
Sache que la lumière du coeur exprime la connaissance (ma'rifa) d'Allâh, car il a dit : "Celui chez qui Allâh n'a pas mis de lumière n'a pas de lumière" [Sourate an-Noûr, verset 40]


IV- Dires des Maîtres sur ce Nom :
Ils disent que al-nûr est Celui qui illumine le coeur des Véridiques (sadiqûn) par la reconnaissance de Son Unité (tawhid). Il illumine les Secrets des Amants (asrâr al muhibbîn) par Son raffermissement (ta'yîd).
On a dit :" C'est Celui qui a embelli l'apparence de l'homme en le conformant (parfaitement) et les secrets en les illuminant (tanwîr).
On a dit : C'est Celui qui vivifie le coeur des Connaissants ('ârifûn) par la lumière de Sa Connaissance (ma'rifa) et qui vivifie l'âme des adorateurs ('âbidûn) par la lumière de l'adoration ('ibâda) qui Lui revient.
On a dit : " C'est celui qui vivifie les coeurs à préférer et à choisir le Vrai et qui guide les secrets vers Sa conversation confidentielle (munâja) et son élection (ijtibâ')

[Traité sur les noms divins - arRâzî]


mercredi 7 août 2013

Chaîne de transmission quant à l’utilisation de la subha


بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين



L'Imâm as-Suyoûtiy (rahimahuLlâh) rapporte:
Ceci est rapporté par al-Qâdiy Aboû l-‘abbâs Ahmad ibn Khalkân dans «wafiyât ul-a’yân», et il dit avoir vu une subha dans la main de Abîy l-Qâssim al-Juneyd ibn Muhammad (qaddassAllâhu sirrahu), on lui dit alors: «Toi, avec l’honneur qui sied à ton rang, tu prends dans ta main une subha?»
Il répondit: «Il s’agit du moyen par lequel je suis arrivé à mon Seigneur, je ne m’en séparerai donc pas».
Et j’ai certainement rapporté (as-Suyûtiy) à ce sujet un hadîth avec sa chaîne de transmission:
Notre Sheykh l’Imâm Aboû abdiLlâh Muhammad ibn Abîy Bakr ibn abdiLlâh m’a transmis de sa langue et je vis dans sa main une subha.
Il dit: L’Imâm Aboû l’abbâs Ahmad ibn Abîy l-Majâlis Yoûssouf al-bâniyâssiy m’a transmis, alors que je lisais sur lui, et je vis dans sa main une subha.
Il dit: L’Imâm Aboû l-Mudhaffar Yoûssouf ibn Muhammad ibn Mas’oûd at-Tirmidhiy m’a transmis et je vis dans sa main une subha.
Il dit: Abd us-Samad ibn Ahmad ibn Abd ul-Qâdir m’a transmis et je vis dans sa main une subha.
Il dit: Aboû Muhammad Yoûssouf ibn Abiy l-Faraj Abd ur-Rahmân ibn ‘Aliy nous a transmis et je vis dans sa main une subha.
Il dit: Mon père m’a transmis et je vis dans sa main une subha.
Il dit: J’ai lu sur Abiy l-Fâdil ibn Nâssir et je vis dans sa main une subha.
Il dit: J’ai lu sur Abiy Muhammad AbduLlâh ibn Ahmad as-Samarqandiy et je vis dans sa main une subha.
Je dis: et j’ai entendu Abâ Bakr Muhammad ibn ‘Aliy as-Salmiy al-Haddâd et je vis dans sa main une subha.
Il dit alors: Oui.
Il dit: J’ai vu Abâ Nasr Abd ul-Wahhâb ibn AbdiLlâh ibn ‘Omar al-Muqriy et je vis dans sa main une subha.
Il dit: J’ai vu Abâ l-Hassan ‘Aliy ibn l-Hassan ibn Abîy l-Qâssim al-Mutaraffiq as-Soûfiy et dans sa main était une subha.
Il dit: J’ai entendu Abâ l-Hassan al-Mâlikiy dire: et certes je vis dans sa main une subha.
Je lui dis: Ôh maître, toi jusqu’à maintenant avec une subha ?
Il me répondit alors: C’est ainsi que j’ai vu mon maître al-Juneyd (qaddassAllâhu sirrahu), portant dans sa main une subha.
Je lui dis alors: Oh maître, jusqu’à maintenant tu as une subha ?
Il me répondit alors: C’est ainsi que j’ai vu mon maître Ma’roûf al-Karakhiy, tenant dans sa main une subha, je lui demandais alors à propos de ce que tu m’as demandé.
Il répondit: C’est ainsi que j’ai vu Bichr al-Hâfiy, tenant dans sa main une subha. Je lui demandais alors au sujet de ce que tu m’as demandé.
Il répondit: C’est ainsi que j’ai vu mon maître ‘Omar al-Mâlikiy, tenant dans sa main une subha. Je lui ai alors demandé au sujet de ce sur quoi tu me questionnes.
Il répondit: C’est ainsi que j’ai vu mon maître al-Hassan al-Basrîy (qaddassAllâhu sirrahu), tenant dans sa main une subha.
Je lui demandais alors: Oh maître, avec ton rang élevé, la perfection de ton adoration, tu es toujours avec une subha ?
Il me répondit alors: Ceci est un objet dont nous nous servions à nos débuts, et nous ne nous en séparerons pas à nos fins. J’aime évoquer Allâh par le cœur, par la main et par la langue.

[al-Hâwiy lilfatâwiy : al-Minhatu fi s-Subhati, volume 2 page 4 et 5 de l’Imâm as-Suyoûtiy]

Si donc l’utilisation de la subha allait à l’encontre de la sunna du Messager d’Allâh (sallAllâhu alayhi wa sallam), il est certain que sayidunâ al-Hassan al-Basriy, Bichr al-Hâfiy, Ma’roûf al-Karakhiy, Sirriy as-Saqatiy et al-Juneyd (qaddassAllâhu asrârahum) n’en auraient pas fait usage. Eux qui étaient les gens les plus préoccupés par le suivi de la noble sunna, ils ne l’auraient en aucun cas contredit ainsi. Pourquoi donc certaines personnes font de la lutte contre l’utilisation de cet objet pratiquement leur raison de vivre, alors même que nous vivons une époque où les musulmans n’invoquent plus que très peu Allâh et ne désirent plus ardemment Le rencontrer ? Est-il vraiment sage d’amplifier ainsi l’éloignement des gens de leur Créateur ? Ne serait-il pas préférable au contraire de les aider à Y parvenir petit à petit ? Le fait de progresser petit à petit et d’utiliser des intermédiaires est une Sagesse divine et un principe de fonctionnement de notre univers. La divergence dans les ramifications de la Loi est une miséricorde et un élargissement pour la Communauté musulmane, et ici le statut soit disant interdit de la subha n’est qu’un effort d’interprétation de certains savants et il n’existe pas de preuve textuelle formelle quant à son interdiction. D’un autre côté, la mahabba (l’Amour) entre les musulmans, la douceur et l’entraide sont obligatoires, ne nous attachons donc pas, qu’Allâh vous fasse miséricorde, à une ramification (far3) au détriment d’une base essentielle (asl).


Sourceal-Kawâkib ad-Durriya fi bayân al-'Usoûl an-Noûrâniya (Mawlânâ sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy)

Le Chapelet (la subha)


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Le Chapelet (la subha)
Le mot «subha» est tiré du verbe sabbaha (sanctifier) dont un synonyme pourrait être qaddassa (glorifier), on dit ainsi par exemple: subhânAllâh.

Dans la tariqa Karkariya, la subha représente la lettre hâ’ du Nom Allâh, le secret réunissant l’ensemble de Ses Noms ainsi que la manifestation de Son sarayân.

Dans le Coran, des formes dérivées de ce mot sont mentionnées pas moins de 97 fois, citons à titre d’exemple:
«Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges: «Je vais établir sur la terre un vicaire «Khalifa». Ils dirent: «Vas-Tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier (nusabbihu wa nuqaddisu lak)?» - Il dit: «En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas!»» [sourate al-Baqara, verset 30]
«Là, leur invocation sera «Gloire à Toi, Ô Allah (subhânak Allâhumm», et leur salutation: «Salām», [Paix!] et la fin de leur invocation: «Louange à Allah, Seigneur de l’Univers»» [sourate Yoûnus, verset 10]

L’Imâm as-Suyoûtiy (rahimahuLlâh), auteur de «al-minhatu fi s-subha», une épitre d’entre les épitres que réunit «al-Hâwiy lilfatâwiy» et qui regroupe les dires de ahl ul-hadîth témoignant du fait que les compagnons (radiAllâhu anhum) avaient recours à des noyaux de dattes ou à des petits cailloux pour pratiquer le dhikr. Nous citerons donc ici quelques passages de cet ouvrage, quant à celui qui désirera en savoir davantage, nous l’inviterons à s’en référer directement au livre en question:
«Les Imâm at-Tirmidhiy, al-Hâkim et at-Tabarâniy rapportent de Safiya (radiAllâhu anha) qui a dit:
Le Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam) entra chez moi alors que se trouvaient devant moi quatre mile noyaux de dattes que j’utilisais pour faire du dhikr. Il me dit alors: «Qu’est-ce que c’est oh fille de Huyay?» Je répondis alors que je m’en servais pour faire du dhikr. Il dit: «Depuis que je me suis levé de notre couche, j’ai certainement fait plus de dhikr que tout cela.» Je lui demandais alors: Oh Messager d’Allâh, apprends moi comment! Il me répondit: «Dis: subhanAllâhi ‘adada ma khalaqa min chay’ (subhanAllâh du nombre de choses qu’Il a créé) ».

De même, dans «Mu’jam as-sahaba» de al-Baghawiy et dans «tarîkh» de ibn ‘Assâkir selon Mu’tamar ibn Sulaymân selon Obay ibn Ka’b selon son grand père Baqiya selon Abiy Safiya: On plaçait devant lui un récipient dans lequel se trouvaient des petits cailloux à l’aide desquels il faisait du dhikr jusqu’à la moitié de la journée, il se levait ensuite pour accomplir la prière et une fois fait, il se consacrait de nouveau au dhikr jusqu’au soir.

Ibn Sa’d rapporte par ailleurs, selon Hakîm ibn ad-Daylamiy, que Sa’d ibn Abiy Waqqâs (radiAllâhu anhu) pratiquait le dhikr à l’aide de petits cailloux.
Ibn Abiy Chayba rapporte quant à lui dans al-Musnaf que Sa’d pratiquait le dhikr à l’aide de petits cailloux ou de noyaux de dates.

Et il est certain également que de grandes personnalités d’entre celles qu’on cite en exemple et sur lesquelles on se base dans les affaires religieuses ont utilisé la subha. Mentionnons à titre d’exemple sayidanâ Aba Hurayra (radiAllâhu anhu) qui avait une corde à laquelle il avait fait mile nœuds, et qui ne dormait pas avant d’avoir fait, à l’aide de cette corde, douze miles tasbîh.

On trouve également dans les sounan de Abîy Dâwoûd un hadîth de Abîy Basra al-Ghifâriy qui rapporte selon un sheykh de Tafâwah: Je fus l’hôte de Abîy Hurayra à Médine, et je n’ai vu aucun homme plus affairé que lui au bon recevoir de son invité. J’étais un jour chez lui, tandis qu’il était sur son lit, tenant en sa main un récipient remplit de petits cailloux ou de noyaux de dates, tandis qu’au dessous de lui se trouvait une servante noire. Il était occupé à faire du dhikr et lorsque le récipient se trouvait vide, il le lui donnait pour qu’elle le remplisse de nouveau et le lui remette, et il reprenait ainsi son tasbîh.

Il est dit également que Aboû Hurayra (radiAllâhu anhu) utilisait dans son tasbîh des noyaux de dates mujazza3, c'est-à-dire des noyaux de dates qui, à force de frottements, devenaient blancs par endroits tandis que le reste restait noir.

Al-Hâfidh ‘abd ul-Ghaniy relate par ailleurs dans sa biographie de Abîy d-Dardâ’ (radiAllâhu anhu) qu’il faisait chaque jour cent mile tasbîh.
Il relate également selon Salma ibn Sabîb qui a dit: Khâlid ibn Ma’dân faisait chaque jour quarante mile tasbîh, en plus de ce qu’il lisait du Coran, et lorsqu’il mourut et qu’on le lava, son doigt se mettait à bouger, comme s’il faisait du tasbîh.
Et il apparaît logique que cent mile tasbîh, ou quarante mile, ou même moins que cela, ne sont pas énumérables à l’aide des phalanges seulement, ceci constitue donc une preuve que tous deux utilisaient un objet qui les y aidait, et Allâh est plus savant.

Aboû Muslim al-Khawlâniy (rahimahuLlâh) raconte qu’une nuit il se leva, tenant en sa main sa subha, et vit cette dernière s’enrouler autour de son bras et se mettre à faire du tasbîh. Aboû Muslim se retourna, tandis que la subha ne cessait de dire: «Subhânaka ya munbita n-nabât wa ya dâ’ima th-thabât = Gloire à toi ô Celui qui fait pousser les plantes, ô Celui à la persistance éternelle» il dit: Oh Oumm Muslim, viens et regarde donc cette chose incroyable! Celle-ci accourut et vit la subha tourner et faire du tasbîh. Lorsqu’elle s’assit, la subha se tut.
Ce fait est rapporté par Aboû l-Qâssim HebatuLlâh ibn al-Hassan at-Tabariy dans son livre «Karâmât ul-‘awliya’»





Sourceal-Kawâkib ad-Durriya fi bayân al-'Usoûl an-Noûrâniya (Mawlânâ sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy)

mardi 6 août 2013

La Lumière selon Sidi Ahmed ibn al-Mubarak al-Lamti




Ahmed ibn al-Mubarak al-Lamti a dit:

J'ai entendu le Shaykh dire : "les actions ont des rétributions, et celles-ci [les rétributions] ont des lumières, et celles ci sont en relation avec le corps en ce monde. La plupart des gens croient que les rétributions ne sont connues que dans l'autre monde, et cela est vrai pour les gens voilés.
Quant aux gens non voilés cela est visible et non caché pour eux. Mais si les actes sont accomplis pour autre que Dieu Très Haut, et non conformes à la réalité de l'être, ils sont peine et fatigue, et ils ne procurent aucune rétribution ni ne sont source de lumière pour le corps.
Que celui qui agit examine son coeur au moment de l'action ; chaque acte, même minime, reçoit une rétribution qui a une lumière éclatante. Si le coeur, au moment de l'action, est rempli de préoccupations et de choses qui coupent de Dieu, qu'il sache que Dieu l'a privé de sa rétribution, et que c'est pour cela qu'Il a rempli son coeur de préoccupations.
Et si le coeur est libre de préoccupations, tourné complétement vers Le Vrai, qu'il sache que Dieu Très Haut lui a accordé sa rétribution" 
[al Ibriz]


source: www.aslama.com

La Lumière selon l'Imâm al-Ghazâli




L'Imam al-Ghazali, hujjat ul-islam (La preuve de l'islam), nous rapporte:
 '' Lorsque l’Envoyé de Dieu fut interrogé sur « l’ouverture de la poitrine » et sur le sens de ces Paroles divines :
«A celui que Dieu veut guider au bien, Il lui ouvre la poitrine à l'Islam (la soumission) » (Coran,VI, 125), il répondit :
« C’est une lumière que Dieu projette dans le cœur», « Et quel en est le signe ? » -lui demanda-t-on. Il répondit : « L’éloignement de la demeure de la tromperie et le retour à celle de l’Eternité ».

Le Messager d’Allâh (sallAllâhu alayhi wa sallam) a également dit:
« Dieu a créé les hommes dans les ténèbres, Il les aspergea ensuite de Sa Lumière ».
C’est à cette lumière que l’on doit demander le dévoilement de la vérité; elle jaillit de la générosité divine en certaines circonstances ; il faut l’attendre en se tenant à l’affût conformément à ces paroles du Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam):
« de votre Seigneur émanent des flux de grâce au cours de certains jours de votre existence, exposez-vous donc à eux » ''
[La Délivrance de l’Erreur, p.26 édition Al Bouraq]


L'Imam al-Ghazali (radiAllâhu anhu) dit aussi:
«Il est établi qu’Allah est Lumière. Nulle autre lumière n’existe hormis Lui. Il est toutes les lumières. Il est la lumière absolue. Il est la Lumière suprême par laquelle les choses se révèlent pour Lui et par Lui. Les cieux, la terre et le reste des mondes sont pleins de lumières des deux sortes. C’est-à-dire la lumière attribuée à la vue et celle attribuée au cœur». 
[Le Tabernacle des Lumières]