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بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين


Assise du Shaykh Educateur Sidi Mohamed Faouzi al-Karkari –radiAllâhu ‘anhu-
Cours du Jumu'a 9 Rajab 1435 de l’Hégire / Vendredi 9 Mai 2014

La Hadra Moussawiya (deuxième cours)
Comment Sayiduna Moussa parvint-il à séparer la mer?


Nous avions déjà dit précédemment, au cours de la Hadra Harouniya et durant le premier cours de cette Hadra Moussawiya, qu’il s’agissait de Hadra de « mamas ul-Alif » de par le fait qu’elles font la jonction entre la Rissala (Messagerie), la Noubouwa (Prophétie) et la Wilaya (Sainteté)… en sachant bien que la Sainteté d’un saint est plus vaste que sa Prophétie, et donc que tout Prophète et Messager a un degré spirituel plus vaste et plus élevé depuis le point de vue de la Sainteté que depuis le point de vue de la Prophétie ou de la Messagerie, ceci parce que ces deux dernières n’ont d’effet que dans la vie de ce bas monde, tandis que la Sainteté est effective dans ce monde et dans l’autre… Tout ceci bien évidemment dans le cas du Prophète ou du Messager lui-même, car évidemment dans le cas de ceux qui ne sont ni Messager ni Prophète, leur degré dans la Sainteté est moindre que ceux des Messagers et des Prophètes… et la simple idée de comparaison est impossible, comprends donc bien ceci !

Nous avions également dit que la canne de Moussa –‘alayhi s-salam- était la manifestation physique du Alif al-Mouqaddar issu du Nom divin ar-Rahmân… et ainsi nous comprenons le Hadîth dans lequel le Prophète –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- dit : « Si Moussa était vivant, il n’aurait d’autre choix que de me suivre. »… car Moussa –‘alayhi s-salam- était un Alif Mouqaddar, et lorsque le Alif Primordial apparaît, alors tous ceux qui ne sont en fait qu’issus de lui n’ont d’autre choix que de le suivre… par la règle qui fait que les ramifications suivent toujours la base dont elles sont issues.

La force de cette apparition Moussawiya tirait source dans tous les esprits qui avaient été sacrifiés en son nom (
voir le cours précédent), faisant de lui la personne réunissant toutes les autres lettres, tandis que sa canne était un Alif Mouqaddar, étant donné que pour lui –‘alayhi s-salam- furent tués un grand nombre de lettres et de Noms, faisant de sayidina Moussa celui qui réunit ces lettres, ces esprits et ces chiffres… C’est donc comme si les lettres avaient été retournées à leur origine. C’est pour cela qu’il frappait de sa canne (le Alif) les autres lettres, manifestées sous la forme d’une pierre, la mer ou autre, de façon à ce qu’il ne leur soit pas accordé d’Existence… il faisait ainsi retourner au Alif ce qu’il voulait de ces choses physiques (c'est-à-dire les lettres), et il délaissait ce qu’il voulait… de manière à ce que la Sagesse divine apparaisse aux yeux de tous, ainsi que Sa Volonté et Sa Toute-Puissance sur les choses… Médite bien sur le fait qu’il frappa au centre de la mer (bahr), jusqu’à ce qu’elle se sépare et qu’apparaisse la terre ferme… car il frappa en réalité au milieu des lettres du mot mer (en arabe, mer se dit "bahr" et s’écrit avec trois lettres : le bâ’, le Hâ’ et le râ’ (بحر ) )… Sayiduna Moussa, en frappant l’eau de sa canne, a en réalité frappé la lettre Hâ’ et la fit retourner à son origine (le Alif), et il ne demeura alors plus d’Existence pour elle dans ce mot là, qui de "bahr" (بحر ) devint "birr" (برٌ ), c'est-à-dire en arabe la terre ferme.
Apparut alors la Toute-Puissance et la Sagesse divine. « Alors Nous révélâmes à Moïse : « Frappe la mer de ton bâton ». Elle se fendit alors, et chaque versant fut comme une énorme montagne.» [s26.v63]


Le secret de cette capacité à agir sur les choses est dû, comme nous l’avons déjà précisé (ici), au fait que sayiduna Moussa soit celui qui réunit l’ensemble des lettres des enfants tués et sacrifiés pour lui… Ces enfants étaient sur la fitra pure et étaient dotés d’une force spirituelle digne de celle correspondant au degré dont le Hadith du Waliy fait référence, comme le rapporte sayiduna Abou Houreyra –radiAllâhu ‘anhu- :
Le Messager d’Allâh –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- a dit :
«Allâh a dit: «Celui qui montre de l’hostilité, quand bien même ce serait pour Moi, à l’un de Mes bien-aimés, Je lui déclarerai la guerre. Mon serviteur ne se rapproche pas de Moi par une chose que J’aime, comme il le fait avec ce que Je lui ai prescrit. Et Mon serviteur ne cessera de se rapprocher de Moi par les actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime; et, lorsque Je l’aime, Je serais son ouïe avec laquelle il entend, sa vue avec laquelle il voit, sa main avec laquelle il châtie et son pied avec lequel il marche. S’il Me demande, je lui donnerai ce qu’il veut et s’il sollicite Mon secours, Je le lui accorderai. Et il n’y a pas de chose que J’hésite à faire, et que Je dois, cependant, faire, que de ravir l’âme de Mon serviteur croyant; il déteste la mort, et Moi Je déteste lui faire du tort.» [Sahîh al-Bukhâriy]

Ces esprits, de par le fait de leur proximité au Pacte établi avec Allâh avant que la création ne soit créée, jouissaient alors de ce haut degré… Et donc tout ceci fut retourné à sayidina Moussa –‘alayhi s-salam-, qui fut le point de réunion de toute cette force. Or la force de la vue est l’esprit de la vue, la force de l’ouïe est l’esprit de l’ouïe, la force du châtiment est l’esprit de la main (qui châtie), et ainsi de suite…
Et par ailleurs, quand les enfants jouissent de cette particularité spirituelle, on les voit en faire usage et la mettre à profit sur des gens supérieurs à eux de par l’âge, le statut social et la connaissance… et on les voit ainsi exercer leur effet sur eux au point que l’homme respectable se rabaisse au niveau de l’enfant et joue avec lui, dans l’unique but de le voir se réjouir… Tout ceci est bien sûr le pouvoir de l’influence de l’enfant sur l’homme adulte qui croit maîtriser ce qu’il fait... alors qu’à ce moment là même il n’est qu’un jouet soumis à la volonté de l’enfant.
Et c’est là justement ce qui arriva à Pharaon lorsqu’il vit sayidana Moussa –‘alayhi s-salam-, et ceci est dû à la force et à l’élévation du degré spirituel de l’enfant de par sa proximité avec le divin. Quelle devait être donc cette force chez sayidina Moussa –‘alayhi s-salam-, lui qui fut choisi pour compter parmi l’élite des Messagers : « Olo l’3azm », et au sujet de qui il fut révélé : « Et J’ai répandu sur toi une affection de Ma part, afin que tu sois élevé sous Mon œil.» [sTa-Ha.v39]

Et c’est ainsi que Allâh fit en sorte que l’être qui Lui était le plus proche use de son influence et s’attire les grâces de celui qui était le plus éloigné de Lui… Et plus tu te trouveras, ô mourid, proche du Prophète –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- de par le corps et l’esprit, plus tu te trouveras proche d’Allâh… et une indication de cette proximité avec le Prophète –‘alayhi s-salat wa s-salam- est clairement mentionnée dans le Hadith qudsi: « J’ai pris une poignée de Ma Lumière et Je lui dis : "Sois Muhammad " »… Remettez-vous en donc à Lui avec vos cœurs, jusqu’à ce que naisse entre vous et Allâh une proximité et qu’Il vous élève alors auprès de Lui… Pour y parvenir, il est indispensable de magnifier encore et encore cette Lumière placée dans vos cœurs, de façon à ce que se lèvent pour vous les voiles, car celui dont le madad est issu de la Lumière Muhammadienne, qu’il sache que ce madad prend source directement dans sa prise d’engagement avec son Seigneur, avant même que la création ne soit créée.
Le Messager d’Allâh –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- nous a ainsi enseigné et transmis ces saveurs en nous appelant à profiter de tout ce qui jouit de la Proximité divine et de l’être dont l’Engagement azaliy demeure récent en disant : « Votre Seigneur dispose certes de souffles répartis dans les jours qui constituent votre temps, préparez-vous donc pour ces souffles en espérant que peut-être l’un d’entre eux vous touche, car alors vous ne seriez plus jamais affectés par la disgrâce » [rapporté par at-Tabarâniy dans al-Kabîr]

Et il nous enseigna cela notamment en exposant son corps béni –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- à la pluie, comme le rapporte sayiduna Anas –radiAllâhu ‘anhu- : « Nous fumes touchés par la pluie tandis que le Messager d’Allâh –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- se trouvait parmi nous, et il découvrit son corps d’une partie de son vêtement de façon à ce que la pluie l’atteigne. Nous lui demandâmes alors : « Ô Messager d’Allâh, pourquoi fais-tu ainsi ? » Il répondit : « Parce que l’Engagement de cette pluie avec son Seigneur est récent » » [Rapporté par Muslim].

C’est que dans ce monde, au milieu des apparences manifestes, se trouvent de secrets et des sens cachés. Celui qui saura percevoir les portes menant à eux tirera des manifestations divines la science, la compréhension et la sagesse… et c’est en ce sens même que le Prophète –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- considérait le lait non pas comme étant simplement du lait… mais plutôt la Science elle-même, manifestée dans un produit dont on se nourrit. Selon ibn ‘Abbâs –radiAllâhu ‘anhuma- : « On apporta au Messager d’Allâh –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- du lait, il en but et dit : « Si l’un d’entre vous mange une nourriture, qu’il dise : « Ô Allâh béni pour nous ceci et accorde nous une meilleure nourriture »… et si l’un d’entre vous boit du lait qu’il dise : « Ô Allâh béni pour nous ceci et accorde nous en d’avantage » […]» [Rapporté par Ahmad dans son Musnad]

Le lait est une chose créée dont l’Engagement avec son Seigneur est considéré comme récent… considerez un peu la Puissance divine que recèle la conception de ce produit… Allâh –ta’ala- dit : «Nous vous abreuvons de ce qui est dans leurs ventres, - [un produit] extrait du [mélange] des rejets [intestinaux] et du sang - un lait pur, délicieux pour les buveurs.» [s al-Nahl.v66]… C’est comme si le Messager d’Allâh –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- s’exposait afin de recevoir le madad du lait, à cause de sa couleur de laquelle naîssent toutes les autres… car bien que le blanc ne soit pas considéré comme étant une couleur, nous savons qu’il les comprend toutes. Quant à l’eau, elle n’a pas de couleur, et le Prophète –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- se découvrait la tête afin d’accueillir le madad descendant par l’intermédiaire de la pluie… Allâh –ta’ala- dit en ce sens : «Et Nous avons fait descendre du ciel une eau bénie, avec laquelle Nous avons fait pousser des jardins et le grain qu'on moissonne» [s50.v9] et Il dit –subhânahu wa ta’ala- : «et du ciel Il fit descendre de l’eau sur vous afin de vous en purifier, d’écarter de vous la souillure du diable, de renforcer les cœurs et d’en raffermir les pas ! [vos pas]. » [s8.v11]

Le Prophète –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- est l’Esprit parfait, il est l’Esprit de l’Existance… et de par la profondeur de sa Connaissance de son Seigneur, il en accueillait les manifestations et le madad aussi bien au travers de ce qui avait été rendu manifeste que caché. Quant au Alif, il reçoit le madad par l’intermédiaire du point trésoriel… c’est la raison pour laquelle plus les lettres sont proches du Alif Originel, et plus leur flux est intense.
Il faut donc que vous veilliez bien à préserver la fitra chez vos enfants, de manière à ce qu’ils perdurent sur cette pureté avec laquelle ils furent créés… et ne ruinez pas cette fitra en les éloignant de l’enseignement de la religion et de ses principes… Pour ce faire, il vous faudra observer à leur égard trois points essentiels :

*Le choix d’une mère pieuse, comme le Prophète –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- l’a dit : « Remporte donc la femme religieuse, ou puissent tes mains ne recueillir que poussière » [Rapporté par al-Boukhâriy]. Quant à la famille de l’épouse, ils se doivent eux aussi de choisir un homme honorable d’un point de vue religieux et comportemental, car le Prophète –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- a dit : « S’il vous vient une personne dont vous agréez la religion et le comportement alors mariez-le… et si vous ne le faites pas, la discorde et la corruption règneront sur terre ». [Rapporté par at-Tirmidhiy]
Les gens de religion et de bon comportement transmettent ces deux qualités à leurs enfants et leur permettent de préserver cette fitra pure avec laquelle ils sont nés.


*Le fait de leur donner de beaux noms, et dans les sunan de Abou Dawoud, selon Abou ad-Dardâ’ –radiAllâhu ‘anhu- : Le Messager d’Allâh –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- a dit : « Vous serez appelés, au Jour du Jugement, par vos noms et celui de vos parents. Donnez-vous donc de beaux noms ». Si le nom donné à l’enfant est beau et renferme un sens noble, il attirera la confiance des gens et la personne suscitera un sentiment de bien auprès des siens.

*Et enfin le fait de leur enseigner quelque chose du Coran, car selon Jâber ibn Zayd –radiAllâhu ‘anhu- : Il m’est parvenu que le Messager d’Allâh –sallAllâhu ‘alayhi wa sallam- a dit : « Enseignez le Coran à vos enfants, car la première chose qu’il faut apprendre concernant la Science divine c’est Huwa. (هو) ».

L’observation de ces trois points, par la permission d’Allâh, préservera cette nature spirituelle noble qui flue en tout nouveau né… et plus la personne aura préservé cette fitra, plus il sera porté à l’accomplissement spirituel de la réalité de cette religion selon ses trois degrés : l’Islâm, l’Imân et l’Ihsân. La fitra serait donc comparable à une jeune pousse qu’on arrose de l’eau de la révélation (le Coran et la Sunna), et dont on débarrasse toutes les épines et autres surplus ne faisant pas partie de la plante par le feu de la purification (tazkiya).

Cette semaine une mouchahada (vision à l’état d’éveil, pendant le dhikr) est descendue dans le cœur du faqir sidi AbdelQader… dans cette vision il constata que l’homme se divisait en deux parties, représentées par un Alif, tournant de telle sorte que son centre dessine un cercle Lumineux.
Il vit alors que la partie basse de ce Alif était dans le feu, tandis que sa partie haute était plongée dans un froid glacial. Il implora alors le secours de sayidina Shaykh, qui le sortit de cette situation… ceci parce qu’il se trouvait alors dans le cercle, et le khatm se trouve être la seule personne ayant la possibilité d’entrer et sortir de ce cercle à sa guise.
L’entrée dans le cercle se fait donc par la porte de la Sainteté, qui constitue ici le barzakh… et c’est pour cette raison que la canne se prend par le milieu, pour que ni le feu de la Noubouwa, ni le froid de la Risâla ne nous brûle. De plus, l’entrée dans le Alif par le barzakh de la Sainteté permet de préserver le juste milieu en se conformant à la fois à la Charî’a et à la Haqîqa, ou autrement dit à ce qui est apparent et à ce qui est caché.


Ainsi, le cheminement n’a pas lieu sous la forme d’une élévation de l’esprit au sein du Alif, mais toujours à travers le hâ’ de l’Ism al-Moufrad "Allâh", dans lequel entre le mourid grâce à l’avilissement et au rabaissement de sa propre personne, grâce à la multiplication des actes d’adoration et à l’Amour pur et sincère, et ce jusqu’à ce qu’il parvienne au trésor suprême du Alif : le point. Et si le mourid demeure dans le hâ’ en patientant, il verra se dévoiler à lui 99 Alif Mouqaddar… et il lui apparaîtra ensuite les différences de forme et de puissance existant entre chacun d’eux selon le Nom divin auquel ils se rapportent… et il accèdera alors à des sciences profondes et multiples issues des Noms divins…


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