بسم الله الرحمن الرحيم
D’un point de vue linguistique, le mot Hadra
renvoie à la notion de présence, de proximité d’une chose.
Quant au mot raqs
(danse), on dit de quelqu’un qu’il danse lorsque celui-ci s’agite et fait
bouger son corps au rythme d’une musique ou de chants.
Dans la tariqa
karkariya: Il s’agit du cœur Chu’aïbiy regroupant toute chose apparente de
l’univers ainsi que les vérités profondes (Haqâ’iq) humaines à travers la
vision, la proximité divine (al-qurb) et le dévoilement (kachf) de ce qui
recouvre la réalité du secret et ce grâce aux Lumières pré-éternelles (anwâr
ul-qidam).
La Hadra dans le
Coran:
«Ceux qui, debout,
assis, couchés sur leurs côtés, invoquent Allah et méditent sur la création des
cieux et de la terre (disant): «Notre Seigneur! Tu n’as pas créé cela en vain.
Gloire à Toi! Garde-nous du châtiment du Feu.» [Sourate Âlu ‘Imrân,
verset 191]
«Quand vous avez
accompli la Ṣalāt, invoquez le nom d’Allah, debout, assis ou
couchés sur vos côtés. Puis lorsque vous êtes en sécurité, accomplissez la
Ṣalāt (normalement), car la Ṣalāt demeure, pour les croyants, une prescription,
à des temps déterminés.» [sourate an-Nisâ’, verset 103]
«Si Nous avions
fait descendre ce Coran sur une montagne, tu l’aurais vu s’humilier et
se fendre par crainte d’Allah. Et ces paraboles Nous les citons aux
gens afin qu’ils réfléchissent.» [sourate al-Hachr, verset 21]
Les Hadîths se
référant à la Hadra:
Selon Anas (radiAllâhu
anhu): Les Habacha dansaient devant le Messager d’Allâh (sallAllâhu
alayhi wa sallam) en disant: «Muhammadun ‘abdun sâlih : Muhammad est un
sevriteur pieux». Le Messager d’Allâh (sallAllâhu alayhi wa sallam) dit
alors: «que disent-ils ?» On lui répondit: «Ils disent : Muhammad est un serviteur
pieux» [Musnad, Ahmad ibn Hanbal, Hadîth :
12303]
Sayidunâ Aliy
(radiAllâhu anhu) rapporte: « J’ai rendu visite au Prophète (sallAllâhu alayhi
wa sallam) avec Ja’far (ibn Abi Talib) et Zayd (ibn Haritha). Le Prophète
(sallAllâhu alayhi wa sallam) dit à Zayd : « Tu es mon affranchi (anta mawlay)», et Zayd se mit à sautiller sur un
pied autour du Prophète (sallAllâhu alayhi wa sallam) (en arabe:
hajala). Le Prophète dit alors à Ja’far : « Tu me ressembles dans ma constitution et dans mon
caractère », et Ja’far se
mit à sautiller derrière Zayd. Le Prophète (sallAllâhu alayhi wa
sallam) me dit alors : «
Tu fais partie de moi et je fais partie de toi » et je me mis à sautiller derrière
Ja’far. » [Musnad, Ahmad ibn Hanbal, Hadîth : 835]
Dans un long hadîth
rapporté par sayidinâ ibn ‘Abbâs (radiAllâhu ‘anhumâ), ‘Aliy ibn Abiy Tâlib,
Ja’far et Zayd ibn Hâritha (radiAllâhu ‘anhum) sont un jour tombé en désaccord
à propos de celui d’entre eux qui serait le plus en droit de recevoir la charge
d’une femme que sayidunâ ‘Aliy avait retiré d’entre les mains des mouchrikîn de
La Mecque… Le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam), qui se trouvait
là, trancha donc entre eux en faveur de sayidinâ Ja’far. Le Muhaddith Muhammad
ibn ‘Omar al-Wâqidiy a dit: «Et lorsqu’il (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam)
trancha en faveur de Ja’far, ce dernier se leva et se mit à sautiller
sur un pied autour du Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam). Il
lui demanda alors : «Que fais-tu ô Ja’far ? » Il répondit : «Ô Messager
d’Allâh, lorsque le Najâchiy comblait une personne, cette dernière se levait et
sautillait sur un pied autour de lui ». Le Prophète dit
alors : « Marie-toi avec
». Il répondit : « Il
s’agit de la fille de mon frère de lait… » Le Messager d’Allâh
(sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) la maria donc à Salma ibn Abiy Salma. » [Dala’il al-Nubouwa, al-Bayhaqiy, Hadîth
1710]
Selon Abiy Qatâdah,
Anas ibn Mâlik (radiAllâhu ‘anhu) leur a transmis que le Prophète (sallAllâhu
‘alayhi wa sallam) monta sur la montagne de Uhud en compagnie de Abiy Bakr, de
‘Omar et de ‘Othmân, et celle-ci se mit à frémir (rajafa, en
arabe : être saisi par un frémissement causé par un sentiment). Le
Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) lui dit alors : « Reste immobile Uhud, car se trouvent sur toi un Prophète, un
Siddîq et deux chahîd ». [Sahîh
al-Boukhâriy, Hadîth 3423]
‘AbduLlâh ibn
‘Omar (radiAllâhu ‘anhumâ) rapporte avoir entendu le Messager d’Allâh
(sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) dire du haut du minbar : « Al-Jabbâr prend dans Sa main Ses cieux
et Ses terres » et de sa main le
Prophète fit le geste de fermer le poing puis de l’ouvrir, après quoi il
dit : « Je suis
al-Jabbâr ! Je suis al-Malik ! où sont les jabbâroûn ? où sont
les moutakabbiroûn ? » et disant cela, le Messager d’Allâh (sallAllâhu
‘alayhi wa sallam) se balançait de droite à gauche. Je regardais alors le
minbar et le vis bouger lui aussi, au point que je me suis demandé si il
n’était pas tombé avec le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam). » [Sunan ibn Mâjah, kitâb az-zuhd, Hadîth 4273]
Sayidunâ ‘Aliy
(karramAllâhu wajhah) a dit, décrivant les compagnons du Prophète (sallAllâhu
‘alayhi wa sallam) : « J’ai vu les compagnons du Messager
d’Allâh, et je ne vois aujourd’hui plus personne qui ne leur soit
comparable : par Allâh lorsque le matin se levait sur eux, ils avaient le
visage pâle, les cheveux ébouriffés et le corps recouvert de poussière. Entre leurs
yeux se trouvait la marque de leurs prosternations, après qu’ils aient
passé toute la nuit à réciter le Livre d’Allâh oscillant d’arrière en avant, et
invoquant Allâh en se balançant comme se balance l’arbre dans un jour de vent
fort. Par Allâh, et leurs yeux s’emplissaient de larmes jusqu’à
mouiller leurs habits. » [Huliyat ul-‘Awliya’,
Aboû Na’îm : 118/1]
Source: al-Kawâkib ad-Durriya fi
bayân al-'Usoûl an-Noûrâniya (Mawlânâ sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy)
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