samedi 31 mai 2014

(vidéo) Visite de Mawlay Abdessalam ibn Machich (qs)


 بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين 






lundi 26 mai 2014

Visite de Mawlay Abdessalam ibn Machich


بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Visite de la tombe de sidi Abdessalam ibn Machîch et du lieu de sa rencontre avec son disciple et héritier spirituel, l'Imam Abou l-Hassan ash-Shâdhili -qu'Allâh sanctifie leur Secret-



1/ Le voyage


Nous nous sommes rendus à Tanger en traversant les montagnes du riff marocain. C’est un voyage de 440km seulement mais étant donné que la route est très sinueuse, il nous aura fallu pas moins d'une journée pour arriver à destination. Réunir Lille Marseille est moins pénible !











Pause déjeuné autour d’une bissara, sardines grillées etc, bref des petits moments que l’on marque en image et surtout dans nos cœurs


...La commande est en cours ! 



Pause prière Dhohr et 'Asr sur le bord de mer, en compagnie de notre Sheykh... que demande le peuple !?


Comme pour toutes les prières on termine par une série d’invocations personnelles (la guidée, le pardon etc) puis on demande la pardon à nos défunts parents, à nos frères musulmans, puis des invocations pour tous  les Shouyoukh de notre silsila, avant de terminer par les prières sur le Bien aimé -Paix et Bénédictions sur lui-.










Une petite pause en forêt, dans les montagnes bordant le site de Maulay Ibn Mashish.














Moment de repos de Sidi Sheikh après une longue route.

Allah a voulu que Sidi Sheikh vagabonde pendant 10 ans à travers le Maroc avec comme seule couverture le ciel et les étoiles et comme oreiller ses chaussures... (voir sa biographie)







2/ Sa Modeste Habitation






...Nous arrivons à la porte d’entrée de la maison qui vit naître sidi Abdessalam ibn Machîch....











...et comme vous pouvez le constater, cette habitation demeure jusqu'à aujourd'hui d'une simplicité qui nous laisse concevoir le mode de vie des gens de l'époque, loin de notre confort actuel souvent inadapté à l'épanouissement spirituel...










Un arbre immense borde la maison. Peut être était-il déjà là lorsque Mawlay ibn Machîch foulait cette terre de ses nobles pieds...





Ya 
Rabb fais de nous des disciples de sidi Sheikh Mohammed Fawzi elKarkariy comme tu as fais de l’Imam ash-Shâdhiliy un disciple de Mawlay Abdessalam Ibn Mashish. -que leur Secret soit sanctifié-









3/ La Montagne de la Rencontre


Derrière nous se trouve la maison de Mawlay ibn Machîch, et devant nous la montagne au sommet de laquelle il était parti s'isoler.
Lorsque les 'arifin recherchent la proximité divine, ils partent dans les montagnes, car lorsque sayiduna Moussa ('alayhi s-salam) demanda à voir son Seigneur, Allâh lui répondit: "Tu ne me verras pas, mais regarde la montagne" [s7.v143]. En revanche, lorsqu'ils recherchent la Science, ils se dirigent vers la mer, conformément à l'histoire de sayiduna Moussa qui partit à la recherche de sayidina al-Khidr ('alayhima s-salam) qu'il trouva au "confluent des deux mers" [s18.v60]...
Au pied de la montagne (on ne le voit pas sur la photo), se trouve la source où l'Imâm Abou l-Hassan ash-Shâdhiliy accomplit par trois fois son ablution, avant que son Sheykh ne l'accepte en tant que mourid...


Au sommet de la montagne...







Endroit où la futilité de la modernité n’a pas trouvé sa place, ce qui nous permet de sentir et de réaliser le niveau de spiritualité que ce lieu dégage.







4/ Le Tombeau de Mawlay Abdessalam



Quelques lectures du coran et invocations ont eu raison de notre visite.
Je précise que cela est en accord avec l’islam sunnite et qu’il n’y a pas de demande au mort de quelconque manière chez nous.
(Sujet de divergence)





Une à deux fois par an on se rend auprès de ce grand Sheikh. Cette fois-ci nous étions en compagnie de Français et d’un australien.

 5/ La Mosquée des Anges






Elle se trouve un peu plus en hauteur... et c'est après une petite ascension au travers de gros rochers que nous y arrivons...




Nous avons priés ensemble 2 rakat. La mosquée n'a pas de toit et son sol est recouvert d'un tapis d'une sorte de liège, prélevé sur les troncs d'arbres qui poussent sur ces montagnes... 







Pourquoi la "mosquée des anges" ? : Les mourids de Mawlay Abdessalam ont eu un jour un doute quant à la direction de la qibla, et au même moment ils ont vu une ligne de Lumière partant de l'endroit où ils se trouvaient et allant jusqu’à la Kaaba... et tandis qu'ils priaient, des oiseaux venaient tourner dans les airs au dessus de leurs têtes. Leur Sheykh les informa alors que des anges se trouvaient là, et dès lors cette mosquée fut nommée "masjid ul-malaika - la mosquée des anges". 



...et avant de clôturer cette assise par des du'a, nous n'avons évidemment pas manqué de réciter la salat al-machichiya...









 6/ La Source où l'Imâm ash-Shâdhiliy fit ses Ablutions



Au loin, on voit le trajet empruntée par l'Imam ash-Shâdhiliy refaire les ablutions à la demande de son Sheykh. A raconter c'est vite fait, mais il aura fallu pas moins d'une journée au mourid pour monter et descendre la montagne trois fois, avant de se présenter enfin devant le Sheykh en ayant réalisé l'ablution qu'il exigeait de lui pour en faire son disciple...





A côté de l'arbre, on voit un petit édifice de pierres blanches... ça y est nous y sommes: la fameuse source!





...pour profiter de la baraka de ce lieu, nous accomplissons l'ablutions et prélevons un peu d'eau de la source bénie...


 Quand Sidi Sheikh nous a demandé de refaire nos ablutions, personne n'a compris qu'il nous demandait de réaliser la même ablution que celle qui fut demandée à sidi Abou l-Hassan ash-Shâdhiliy...  lui avait compris au bout de la troisième fois, mais nous, connaissant l'histoire et qui plus est nous trouvant sur le lieu même de son déroulement, nous n'avons pas été capable de capter ces sens profonds...
qui sait si toute une vie sera suffisante pour qu'on comprenne comment devenir un mourid...


 Fin de Notre Périple






...Il est temps de reprendre la route...


dimanche 25 mai 2014

Un mourid Karkariy venu d'Australie...


بسم الله الرحمن الرحيم 
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Faqir Muhammad ibn as-Sini                    Faqir Abou 'Ali                    Faqir Yahya

Nous vous présentons notre frère australien Abou Ali (voir photo) qui nous vient de Sydney… Son intention en venant était d’apprendre la roqiya, et lorsqu’il se présenta devant mawlana Mohamed Faouzi el-Karkari –qaddas Allâhu sirrahu-, celui-ci lui expliqua qu’il y avait deux types de roqiya :
-La roqiya char3iya qui consiste simplement en la lecture de versets coraniques spécifiques…
-La roqiya rouhiya (spirituelle), qui est une roqiya char3iya à laquelle viennent s’ajouter des enseignements liés à la vision de la Lumière Muhammadienne et aux Secrets de la ma’rifa.

Il lui expliqua ensuite que s’il désirait simplement apprendre la roqiya char3iya, ceci pourrait se faire très rapidement, simplement en consignant par écrit les versets coraniques spécifiques à chaque maladie… mais si il le désirait, il pourrait tout aussi bien choisir de demeurer quelques temps à la zawiya, prendre la bay’a et commencer à pratiquer le dhikr afin d’affiner sa Vision intérieur… et ainsi petit à petit gravir les échelons, jusqu’à accéder à la Connaissance d’Allâh –subhânahu wa ta’ala- au terme d’une retraite spirituelle de trois jours, comme ce fut le cas de nombreux mourid Karkaris déjà…

Et c’est ainsi que nous pouvons aujourd’hui profiter, à la zawiya de al-Aroui, de la compagnie de ce frère venu d’Australie dans un but lié à ce bas-monde mais qui, se rendant compte du véritable trésor sur lequel il venait de mettre la main, changea d’intention et ne désira plus qu’une chose : accéder à cette Connaissance Suprême, la Connaissance de son Seigneur.

Qu’Allâh facilite son cheminement et lui accorde une ouverture spirituelle à la mesure du sacrifice que représente ce long voyage depuis l’autre bout du monde pour venir à la rencontre du Sheykh.


Notre Shaykh, sidi Mohamed Faouzi al-Karkari –qaddas Allâhu sirrahu- dit dans l'un de ses poèmes:
Si tu recherche une roqiya* rapide en ma compagnie     ///     sois Karkariy, anéanti en ma présence
Tu verras alors des océans de Lumières illimitées     ///     et tu verras des choses surprenantes provenant des mondes inconnus, et d’autres choses encore d’une puissance étonnante

*Le mot roqia employé ici renvoie bien entendu à la guérison des maladies de l'égo, et non pas à des problèmes de possession ou autre...



Voici la vidéo d'une assise de sama' au cours de laquelle notre frère Abou 'Ali apparaît:

vendredi 23 mai 2014

La Symbolique des Couleurs dans le Coran



بسم الله الرحمن الرحيم 
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La Symbolique des Couleurs dans le Coran

Allâh ta’âlâ dit : «Et [rappelez-vous], quand Moussa demanda de l'eau pour désaltérer son peuple, c'est alors que Nous dîmes : "Frappe le rocher avec ton bâton." Et tout d'un coup, douze sources en jaillirent, et certes, chaque tribu sut où s'abreuver! - "Mangez et buvez de ce qu'Allah vous accorde; et ne semez pas de troubles sur la terre comme des fauteurs de désordre".» [sourate al-Baqara, verset 60]
Celui qui a fait sortir l’eau de la pierre est évidemment capable de fournir en eau les Banoû Isrâ’îl (enfants d’Israël) sans l’intermédiaire d’une cause, mais Allâh nous enseigne ainsi la règle qu’Il a instauré pour le bon fonctionnement de l’univers, et il s’agit donc de toujours rechercher et accomplir des causes afin d’espérer obtenir ce dont on a besoin. Il nous enseigne également au travers de ce verset à ne pas bâtir des règles sur de simples apparences, car celui qui ne juge que par les yeux n’aboutit que rarement à un jugement correct.
La canne de Moussa (alayhi salâm) symbolise le Alif at-Tawhîd, et le Alif de l’Ism al-Jalâla (Allâh) est le secret de l’univers, le secret de la réunion de ce qui est réuni (jam’ ul-jam’), il flue dans toutes les lettre, et la personne qui aura réalisé l’Ikhlâss verra ces lettres comme étant un Alif et rien d’autre.

Chez les gens de la réalisation profonde des degrés spirituels (ahlu t-tahqîq), le Alif n’est pas une lettre… et l’ensemble des lettres ne sont que des apparences et des manifestations différentes du Alif. Ce dernier flue donc dans les lettres de la même manière que le chiffre 1 flue dans l’ensemble des chiffres.

Moussa (‘alayhi salâm) a donc frappé le cœur à l’aide du Alif at-Tawhîd sur la pierre, c'est-à-dire sur la lettre hâ’, et alors ont jaillit de cette dernière les douze lettres de la parole du Tawhîd : "lâ ilâha illa Allâh", chaque lettre représentant une source d’entre les sources d’Allâh. Chacun sut alors d’où il devrait boire. Certains burent ainsi à la source de l’Essence (‘aïn ud-dhât), d’autres burent à la source des Attributs (‘aïn us-Sifât), certains se désaltérèrent dans le wasl, d’autres dans le fasl, certains burent du tawkîd, certains burent du takhfîf, certains du fana’, et d’autres encore du baqâ’.
Tout ceci en fonction de ce qui fut prescrit à chacun sur la Table Gardée, douze sources de douze couleurs différentes : c’est là le Secret de la variété des apparences de l’univers au travers de la lettre hâ’ de l’Ism.


Sourceal-Kawâkib ad-Durriya fi bayân al-'Usoûl an-Noûrâniya (Mawlânâ sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy)

jeudi 22 mai 2014

La Mouraqqa'a de Sayidina 'Omar (radiAllâhu 'anhu)



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La Mouraqqa'a de Sayidina 'Omar (radiAllâhu 'anhu)

Sayidunâ ‘Omar ibn al-Khattâb (radiAllâhu ‘anhu) n’est pas allé conquérir la ville de l’Isrâ du Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) au milieu d’une nombreuse armée ni sur une belle et forte monture… au contraire il a traversé des endroits périlleux et des déserts habillé d’une mouraqqa’a, accompagné d’un serviteur et d’une monture de fortune, récitant tous deux la sourate yâ-sîn. Tantôt ‘Omar (radiAllâhu ‘anhu) montait la bête, tantôt c’était son serviteur, et tantôt la bête se reposait. Par cette expédition, al-Fâroûq (radiAllâhu ‘anhu) a donné une leçon pour ceux qui sont doués d’intelligence.
Arrivant au campement de l’armée des musulmans, Aboû ‘Obayda et d’autres Sahâba l’accueillent d’une manière qui convient au Commandeur des Croyants. Aboû ‘Obayda se pencha alors pour embrasser la main de ‘Omar, et celui-ci se baissa alors à son tour pour embrasser son pied, l’un retenant l’autre… et c’est ainsi que les Sahâba s’accueillaient entre eux, c’est ainsi que les éduquèrent l’école du Bien-Aimé (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam), ô toi qui rejette le fait d’embrasser la main…
Les Sahâba demandèrent donc à ‘Omar (radiAllâhu ‘anhu) de monter une autre monture et de se vêtir d’un vêtement qui convienne à la grandeur de ce jour, et ils ne cessèrent d’insister jusqu’à ce qu’il y consente… Alors il lui fut donné un cheval de charge, et lorsqu’il le monta il sentit en lui de l’orgueil et de la fierté et en descendit aussitôt en disant : « Avant ce jour je ne pensais pas que les diables montaient… je dois reprendre ma mouraqqa’a et ma monture ». Il se dirigea ensuite vers la ville sainte et, tout en marchant vers elle, il mit les pieds dans la boue d’un ruisseau non loin de Jérusalem. Il retira alors ses sandales et les prit d’une main, tandis que de l’autre il tenait la bride de sa monture. Aboû ‘Obayda (radiAllâhu ‘anhu) lui dit alors : « Mets-tu tes deux pieds dans la boue, ô Commandeur des Croyants, et te vêtis-tu de cette mouraqqa’a tandis que ces gens sont des princes et des rois qui prêtent grande attention aux apparences !? » ‘Omar le frappa alors à la poitrine en disant : « Si un autre que toi avait dit cela ô Aboû ‘Obayda, je l’aurais frappé à la tête avec ce fouet : certes nous étions les plus méprisables et les plus viles personnes, et Allâh nous a honoré et élevé par l’Islâm, et si nous demandions l’honneur et l’élévation par autre chose, Allâh nous avilirait ».
Qu’Allâh rétribue ‘Omar, Fâroûq de l’Islâm, et en effet il n’y a pas d’honneur ni d’élévation dans le fait de porter des tissus voués à disparaître, ceci se trouve au contraire dans un cœur tranquillisé et totalement éteint dans la présence divine.
C’est ainsi donc que ‘Omar (radiAllâhu ‘anhu) marchait, les pieds couverts de boue, tenant en main la bride de sa monture sur laquelle se trouvait son serviteur.
Et lorsque les responsables religieux de la ville le virent arriver ainsi ils dirent : « Par Allâh, voici que vient votre compagnon ! », et après quatre mois de siège ils lui remirent les cléfs de la ville sans opposer la moindre résistance.
Leur représentant se présenta à lui, tenant en sa main les clefs de Jérusalem, et après les lui avoir remis il lui dit : « Les caractéristiques de celui à qui les clefs de Iliyâ’ (Jérusalem) seront remises sont au nombre de trois, et on les retrouve dans notre livre (c'est-à-dire l’explication de l’Evangile) :
La première : Il viendra en marchant tandis que son serviteur sera sur leur monture
La deuxième : Il viendra les pieds couverts de boue.
La troisième : Permet moi de compter le nombre de morceaux de tissus cousus sur ton vêtement…
Il les énuméra alors et releva dix-sept morceaux (et dans une autre version quatorze, et dans une autre encore douze) !
Il dit alors : Et ceci est la troisième caractéristique.
Il remit alors au Commandeur des Croyants les clefs de Jérusalem.

Il ne s’agit donc pas de se vêtir des plus beaux vêtements et de dire : voilà, je suis… Habille-toi de ce que tu veux, mais souviens toi que les responsables religieux de Jérusalem ont remis les clefs de la ville à un homme noble et fier… vêtu d’une mouraqqa’a !


Sourceal-Kawâkib ad-Durriya fi bayân al-'Usoûl an-Noûrâniya (Mawlânâ sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy)

lundi 5 mai 2014

Les Bienfaits de la Mouraqqa'a



بسم الله الرحمن الرحيم 
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Les Bienfaits de la Mouraqqa'a


La Mouraqqa’a recèle de nombreux bienfaits, dans cette vie et dans l’autre, et l’Imâm ibn al-Banâ as-Sarqustiy (radiAllâhu ‘anhu) les a recensé dans son ouvrage : "al-Mabâhith al-Asliya", qui a été commenté par sayidinâ Ahmad ibn ‘Ajîba (qaddas Allâhu sirrahu), et qui dit en ces vers:
Les gens du Tassawwuf n’ont choisi la mouraqqa’a     ///     que pour les particularités que nous allons mentionner :
La première est qu’elle permet de débarrasser (le mourid) de l’orgueil,     ///     qu’elle protège du froid et de la châleur
Elle ne coûte pas cher et également     ///     ne rend envieux aucun avide de ce bas monde
Elle avilit l’égo et rallonge la durée de vie     ///     ainsi que la capacité à patienter et endurer, [son utilisation est] le suivi de l’exemple de ‘Omar
Et on ne voit pas celui qui la porte avec khouchoû’     ///     car elle le fait rester modeste


La mouraqqa’a: Il s’agit du vêtement constitué d’un grand nombre de morceaux de tissus colorés ou non, qui peuvent être de laine, de poils ou de cuir, et les gens du tassawwuf l’ont préféré à tout autre vêtement pour dix raisons:


-La première : Elle permet de débarrasser la personne de l’orgueil et de le combattre par son contraire : la modestie… excepté si celui qui la porte a l’intention en cela de se faire passer pour quelqu’un de pieux, auquel cas son port devient interdit (Harâm), ou encore si celui qui la porte le fait afin de se démarquer en bien par rapport à ceux d’entre les fouqara qui ne la portent pas, ou bien si il voit en le fait de la porter quelque chose qui le rend supérieur aux autres, dans ces cas là l’effet obtenu devient l’inverse de celui recherché.

-La deuxième : Elle est ainsi faite qu’elle protège de la châleur de par le fait qu’elle est faite de morceaux de tissus simplement joints les uns aux autres, et du froid de par le fait de l’épaisseur de son tissus.

-La troisième : Elle est très bon marché, étant donné qu’elle est faite à partir de tissus destinés à la poubelle qui ne coûtent rien à celui qui les donne. Et si celui qui les demande choisissait les morceaux de tissus de bonne qualité, il sortirait alors de la réalité de ce pour quoi la mouraqqa’a est portée et ne donnerait donc plus les fruits escomptés, devenant ainsi comme n’importe quel autre vêtement.

La quatrième : De par sa composition, elle ne donne pas idée au voleur de s’en emparer, non pas par ce que l’acte en lui-même soit Harâm… si donc le faqîr vêtu d’une mouraqqa’a venait à se la faire voler, les coupables n’en tireraient aucun profit, c'est-à-dire qu’elle ne leur permettrait pas d’accéder à une quelconque Connaissance spirituelle, et bien au contraire ils la rendraient à son propriétaire et imploreraient le pardon d’Allâh pour leur geste, comme ça a déjà été vu par le passé. Quant au fait de la porter par conformité (avec le reste des fouqara par exemple), le Sheykh sidi Ahmad Zarroûq (radiAllâhu ‘anhu) a permis cela.

La cinquième : Son port éloigne beaucoup de maux, si on considère celui qui la porte par conformité avec les gens de sa tariqa, de par le fait qu’elle le relie aux gens de bien. Mais ceci est permis si l’intention est d’éloigner (repousser) les gens, non pas pour attirer leur attention, ceci en se basant sur le verset : «Ô Prophète! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » [sourate al-Ahzâb, verset 59]. Ceci vient en explication de l’hémistiche du poème : " (la mouraqqa’a) ne rend envieux aucun avide de ce bas monde ".

La sixième : La mouraqqa’a est un moyen d’accéder à l’avilissement de la nafs de celui qui la porte parmi ses semblables, et en cet avilissement se trouve sa mort, et dans sa mort trouve sa vie… en ce sens sidi al-Shushtariy (radiAllâhu ‘anhu) a dit en ce vers:

Si tu veux nous rejoindre, ta mort est une condition     ///     N’atteint pas la réalisation spirituelle celui en qui il reste quelque chose

Et dans l’avilissement de la nafs on trouve également la perte de sa dignité et de son rang, et ceci est une condition pour se réaliser dans le maqâm de l’Ikhlâss. Par l’avilissement de la nafs on accède à une vie à l’abri des regards, oublié par les gens, et ceci est un repos et une sécurité pour celui qui le vit car il ne risque pas d’être connu pour être ce qu’il n’est pas, il n’est pas informé des affaires importantes… au contraire s’il s’absente on ne l’attend pas, et s’il est présent on ne tient pas compte de son avis. Et en ce sens le Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) a dit : « (Il est un maître) –rabb- hirsute et poussiéreux, aux vêtements de haillons et qui ne possède rien –dhû timrayn-, à qui on ne prête aucune attention… si il jurait par lui sur Allâh, Il l’exaucerait ».

La septième : Le port de la mouraqqa’a rehausse l’aspiration spirituelle et détourne le mourid de la création, l’opinion des gens n’apporte que du mal au commun des croyants, quant à celui qui porte la mouraqqa’a, il ne prête plus aucune attention à la création : l’élogieur et le critiqueur sont égaux à ses yeux.
Un Sheykh dit ainsi à un jeune homme : Attention avec cette mouraqqa’a !.. car vous l’honorez beaucoup… Le jeune homme répondit: nous ne l’honorons que pour Allâh. Le Sheykh dit alors: Comme il est bon d’honorer pour Allâh…

La huitième : On a dit que le fait de porter la mouraqqa’a rallongeait la durée de vie, se basant en cela sur le fait qu’elle procure des bénédictions à celui qui la porte, et cette personne atteint en peu de temps des connaissances et des degrés spirituels que celui qui ne la porte pas n’atteint qu’en de nombreuses années, et c’est en ce sens que sayidunâ ibn ‘Atâ’iLlâh al-Iskandariy (radiAllâhu ‘anhu) a dit dans ses Hikam : « Celui qui a reçu la baraka dans son temps connaîtra en peu de temps ce que les longues explications ne peuvent englober, et que ne peuvent indiquer les signaux. »
Et le résultat de l’adoration des ‘ârifîn est multipliée de très nombreuses fois. Il a dit également dans ses Hikam : « L’œuvre prenant source dans le cœur d’un ascète n’est jamais moindre, quant à l’œuvre prenant source dans le cœur d’un désireux, elle n’est jamais grande ».
Il fut dit également : Ceci est bien réel, et c’est quelque chose de particulier, (la mouraqqa’a) laisse présager à celui qui la porte une longue vie, et Allâh ta’âlâ sait mieux.

La neuvième : apprendre la patience et pratiquer la contradiction de la nafs, et en cela se trouve un bien que personne n’ignore. Allâh ta’âlâ dit : « les endurants auront leur pleine récompense sans compter.» [sourate az-Zumar, verset 10], et Il dit : « Et fais la bonne annonce aux endurants » [sourate al-Baqara, verset 155], et Il dit aussi : « Ô les croyants! Cherchez secours dans l'endurance et la Salat. Car Allah est avec ceux qui sont endurants. » [sourate al-Baqara, verset 153]
Certains Sahaba (radiAllâhu ‘anhu) ont dit : « La patience (as-Sabr) est à la religion ce que la tête est au corps, et la patience est la monture à la fois de ceux qui dirigent et de ceux qui suivent. Allâh ta’âlâ dit :
« Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient (les gens) par Notre ordre aussi longtemps qu'ils enduraient et croyaient fermement en Nos versets. » [sourate as-Sajda, verset 24]
Dans le fait de porter la mouraqqa’a se trouve aussi une barrière contre l’accomplissement des grands péchés connus, de par le fait que celui qui la porte ne peut, tout en la portant, approcher de telles choses… elle constitue donc une protection contre les plus grands péchés, et la patience dont il faut faire preuve en portant la mouraqqa’a est en quelque sorte équivalente à celle qu’il faut pour patienter face à l’ensemble des grands péchés.

La dixième : Le suivi de l’exemple du Commandeur des Croyants sayidunâ ‘Omar ibn al-Khattâb (radiAllâhu ‘anhu). Et le Messager d’Allâh (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam) a dit en ce sens : « Suivez l’exemple de ceux qui viennent après moi, Aboû Bakr et ‘Omar ». Le fait de les suivre est donc obéir à l’ordre du Prophète (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam), et celui qui la porte suit ainsi donc l’ensemble des raisons pour lesquelles ‘Omar (radiAllâhu ‘anhu) la portait… Et il portait belle et bien une mouraqqa’a : entre ses épaules se trouvaient treize morceaux de tissu rapiécés, dont un était de cuir, et lorsqu’il l’a échangé pour un autre vêtement, le jour de la prise de Jérusalem, suivant le conseil des musulmans, il dit : « Je me suis renié moi-même. » Et il l’a remis de nouveau. Le port de la mouraqqa’a par ‘Omar (radiAllâhu ‘anhu) était donc un choix et une expression de modestie de sa part, et non pas une contrainte qui lui était imposée, car il disposait d’argent et de biens qui lui étaient propres et ce avant et après avoir accédé au Khilâfa. »

[Sidi Ahmad ibn 'Ajîba / al-Foutoûhâte al-Ilâhiya fi Charhi l-Mabâhithi l-Asliya]







Sourceal-Kawâkib ad-Durriya fi bayân al-'Usoûl an-Noûrâniya (Mawlânâ sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy)