mercredi 24 décembre 2014

(tafsir) "Et Moussa tomba, foudroyé"


بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين




"Et Moussa tomba, foudroyé"


Dans la Tariqa Karkariya :
Le foudroiement (as-sa'q) désigne le fait de s'éteindre à soi, par soi et pour soi... que ta vision ne s'éloigne jamais de celle de ton Secret, et qu'elle ne s'insurge pas contre la réalité de ton essence.
Et qu'Allâh récompense celui qui dit en ces vers :
La réunion des mondes me fut ôtée     ///     et la Lumière de mon cœur s'éveilla, comme après s'être évanouie
Ce qui était caché s'est bel et bien manifesté     ///     et mon enroulement plia l'univers tout entier
De ma part et à mes dépends, mes verres ont tourné...     ///     après ma mort tu me verras vivant.

Allâh -ta'ala- dit : « Et lorsque Moussa vint à Notre rendez-vous et que son Seigneur lui eut parlé, il dit : "Ô mon Seigneur, montre Toi à moi pour que je Te voie !" Il dit : "Tu ne Me verras pas ; mais regarde le Mont : s’il tient en sa place, alors tu Me verras." Mais lorsque son Seigneur Se manifesta au Mont, Il le pulvérisa, et Moussa s’effondra foudroyé. Lorsqu’il se fut remis, il dit : "Gloire à Toi ! A Toi je me repens ; et je suis le premier des croyants" » [sourate al-A’râf, verset 143].
Moussa vint à la manière des Amoureux épris d'un désir profond de retrouver l'Être Aimé... Moussa vint alors sans Moussa... Moussa vint, et de Moussa il ne persista rien qui appartienne à Moussa.
Des milliers d'hommes marchèrent sur des distances très longues sans que personne ne mentionne jamais leur nom, mais les pas que fit Moussa furent tels que, jusqu'au Jour du Jugement, on entendra les enfants réciter (dans les écoles Coraniques) "Et lorsque Moussa vint..."
[Imâm al-Qushayriy - Tafsîr Latâ'if al-ichârât]

Et lorsque la rencontre eut lieu, le flot de paroles de l’ego s'apaisa et l'ouïe s'épura de toute limitation aux lettres créées. Se réalisa alors pour al-Kalîm (celui à qui Allâh s'adressa, Moussa) : "Je devins son ouïe par laquelle il entend", car la parole prééternelle ne saurait être entendue si ce n'est par une oreille elle aussi prééternelle.
Al-Kalîm ('alayhi s-salâm) soupira d'un désir ardent pour la sacralité de la vallée où le déluge éternel le noya dans l'océan incréé. Le torrent prééternel l'emporta alors vers la vallée de Touwa, dans laquelle il ôta ses sandales.
Lorsque la rencontre eut lieu, et qu'enfin sonna pour Moussa l'heure de l'extinction, les saveurs de la passions le submergèrent, il entendit la douceur du Verbe et s'anéantit, ne pouvant faire face à la Magnificence divine. Il s'éleva ainsi par son Secret vers le jujubier des Amoureux, transporté par la Puissance et la Beauté sacrée de ce qu'il entendit.

Lorsque l'ivresse de la rencontre eut raison de lui, il demanda la Vision... et il ne saurait être blâmé pour cela, car l'explosion de joie lacère le voile de la pudeur, et dans un dernier souffle de vie, l'ivresse fait tomber la convenance et la bienséance.

Et quelle belle parole que celle de sayidi Abou Madyan (qaddas Allâhu sirrahu) :
Quand nous nous réjouissons ainsi que nos âmes,     ///    et quand l'ivresse de la passion nous envahit, elle nous déshonore
Ne blâme donc pas l'enivré tant qu'il est ivre     ///     car tant que nous le sommes, la responsabilité est ôtée de nous

Moussa ('alayhi s-salâm) dit: "ariniy / fais-moi voir" et demanda en cela la Vision, mais la Sublimité de la Réunion (jam') refusa une première fois la demande de ce qui s'en démarque (farq) et répondit par la négation, depuis le degré d'exemption absolue (maqâm at-tanzîh) du mont Toûr... puis une seconde fois, de nouveau par la négation, mais cette fois depuis le degré de l'assimilation (maqâm at-tachbîh), lorsqu'il demanda la compagnie de sayidina al-Khidr ('alayhi s-salâm).

Et la raison de la réponse négative de la Présence incréée par
"lan" (négation future de : "tu ne me verras pas") est l'entité des qualificatifs de différenciation et des attributs de localisation, car les Réalités ésotériques de l'Unicité ainsi que la Sublimité divine ne permettent pas cela.
...Mais regarde l'intermédiaire (wassita) qu'est la montagne, de par son caractère localisable, et si elle demeure et persiste à sa place après la manifestation divine, alors toi aussi tu demeureras. La théophanie se révéla alors à la montagne, de l'équivalent du chas de l'aiguille de la Sagesse Seigneuriale, car si ne serait-ce que l'équivalent du bout du doigt avait été dévoilé, la Majesté divine aurait anéantit tout ce à quoi on prête un lieu.
Dans ce sens un Hadîth rapporté par Abou Moussa nous dit que le Messager d'Allâh (sallAllâhu 'alayhi wa sallam) a dit : "Certes, Allâh ne dort pas, et il ne Lui convient pas de dormir, Lui qui rabaisse et élève la juste mesure, Son voile est la Lumière, et s'Il le dévoilait, la Magnificence de Sa Face anéantirait tout ce sur quoi se poserait Son regard." [Sunan ibn Mâjah, Hadîth n°192]

Lorsque la Seigneurie se manifesta à la montagne, Moussa s'envola dans le ciel du Jabaroûte, son lui-même s'écroula en lui, et il fut foudroyé par la grandeur de cet état.
L'Imâm al-Chuchtariy (radiAllâhu 'anhu) a dit sous forme de vers:
Le bon caractère est votre caractère, et l'ordre est votre ordre     ///     Qui que je sois, je n'en suis que l'ombre
Le voile est inexistant en votre présence     ///     au travers du Secret des lettres je contemple la montagne
Vous avez guidé les gens à vous, par vous et pour vous     ///     La perpétuité exprime la mystériosité prééternelle
Par vous-mêmes, vous avez Connu ce parfait Connaisseur de vous-mêmes     ///     Vous êtes eux, ô Vie des cœurs, ô mon espoir!


L'assistance divine qui lui avait été prescrite avant la création fut descendue à lui et lui insuffla des réalités ésotériques de l'Essence. Lorsqu'il reprit ses esprits, Moussa exempta le Vrai de toute ressemblance à Sa création (nazzahahu) et dit : "Soubhânak / Gloire et Pureté à Toi !". Puis, se remémorant les mots qu'il avait prononcé tandis qu'il était ivre, il dit : "A Toi je me repens ; et je suis le premier des croyants".

Sayiduna Ahmad ibn 'Ajîba (qaddas Allâhu sirrahu) dit dans son tafsîr du Coran :

« La Vision du Vrai est réelle et admise parmi les gens du soufisme, dans cette vie comme dans l'autre, mais n'y accède dans ce monde que ceux que l'on considère comme étant l'élite de l'élite. Ils expriment cette Vision en tant que témoins oculaires, et ceci n'a lieu que après la réalisation de l'extinction (fanâ'). Quant à l'extinction de l'extinction (fanâ' ul-fana'), elle n'a lieu qu'après la mise à mort de la nafs, puis le détournement de chacun de ses sens et de ses conceptions, ceci après avoir reçu l'éducation d'un Shaykh parfaitement réalisé (kâmil), un Shaykh qui n'a de cesse de mener son disciple et de lui faire franchir les degrés spirituels, de le faire disparaître à lui-même et d'anéantir sa conscience d'exister, et ce jusqu'à ce que lui soit dit: "T'y voilà, toi et ton Seigneur"
Ceci parce que le Vrai -jalla jalâluh- Se manifesta à Ses serviteurs par les Secrets ésotériques de derrière le rideau du temps, qui est en fait le côté matériel de l'univers. Ces Secrets ésotériques ne peuvent apparaître excepté par l'intermédiaire de la Wâssita de son temps. Ou dit autrement : Les Secrets de l'Essence ne se manifestent que par l'intermédiaire des Lumières des Attributs, car si les Secrets de l'Essence étaient apparus sans intermédiaire (sans Wâssita), les choses auraient été brûlées et anéanties, comme le mentionne le Hadîth : « Son voile est la Lumière, et s'Il le dévoilait, la Magnificence de Sa Face anéantirait tout ce sur quoi se poserait Son regard. »
Ce qui est voulu ici par le mot "Lumière" désigne en fait la Lumière des Attributs divins, c'est à dire l'entité vectrice des sens profonds, et si cette Lumière avait été dévoilée au point de laisser apparaître les Secrets de l'Essence, tout ce sur quoi se pose Son regard aurait été anéanti. Chez les gens de degrés spirituels accomplis, l'intermédiaire (Wâssita) est la source de la source, ou bien le cœur du cœur de l'intermédié (Mawssoût). Le disciple n'a de cesse de s'anéantir dans le cœur de l'intermédiaire par la contemplation de l'intermédié, et ce jusqu'à ce qu'il s'éteigne et disparaisse complètement vis-à-vis de l'intermédiaire. Dit autrement : on n'a de cesse de s'éteindre par rapport à l'entité au travers de la contemplation des sens ésotériques, jusqu'à ce que se lève en nous le Soleil de la Connaissance. Alors, l'entité disparaît par l'apparition des sens ésotériques, et en perdant l'usage de ses yeux on accède à la véritable Vision.  »
« Allâh était tandis que rien n'était avec Lui, et Il est aujourd'hui tel qu'Il a toujours été. » Ce qui te voile d'Allâh n'est pas la présence d'une chose existante en dehors de Lui... ce qui te voile, c'est l'illusion que tu as de voir autre que Lui. »
« En vérité, la contemplation du Vrai -ta'ala- se réalise tout d'abord par la vision intérieure (basîra), et non pas par la vision des yeux (basar). Ceci parce que la vision intérieure embrasse les sens ésotériques, tandis que la vision des yeux ne peut percevoir que ce qui est physique... Mais lorsque la vision intérieure s'ouvre et que sa Lumière prend le dessus et inonde la vision des yeux, alors ces derniers ne voient plus rien d'autre que ce que voit l'œil du cœur. » [tafsîr al-bahr al-madîd fi tafsîr al-Qor'ân al-majîd - Sidi Ahmed ibn 'Ajiba]


Sourceal-Kawâkib ad-Durriya fi bayân al-'Usoûl an-Noûrâniya (Mawlânâ sidi Muhammad Fawzi al-Karkariy)


dimanche 21 décembre 2014

(cours) Hadra Moussawiya: Actes de l'Esprit, actes de la nafs


بسم الله الرحمن الرحيم 
و الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين




Assise du Shaykh Educateur Sidi Mohamed Faouzi al-Karkari –radiAllâhu ‘anhu-
Cours du Jumu'a 14 Cha'bân 1435 de l’Hégire / Vendredi 13 Juin 2014


La Hadra Moussawiya (septième cours):
Actes de l'Esprit, actes de la nafs



Ô lecteurs, sachez que les Hadarât Prophétiques ne sont que des particules du goût Muhammadien (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam)… ou, dit autrement, des couleurs d’entre ses couleurs descendues et manifestées à nous, tandis que sa Hadra, qui les réunit toute, n’a pas de couleur… ou dit autrement encore, chaque Hadra Prophétique n’est qu’un mot d’entre ses mots, jaillissant de l’océan de « Il me fut donné l’ensemble de tous les mots (jawâmi’ al-kalim) ». De ce fait, la Hadra Moussawiya n’est qu’un point de vue d’entre les points de vues de la Hadra Muhammadienne, et qu’un fleuve d’entre les fleuves se jetant dans son océan sublime (sallAllâhu ‘alayhi wa sallam).
La Hadra Moussawiya est considérée comme l’une des Hadra les plus proches de la Hadra Muhammadienne, après la Hadra ‘Issawiya, conformément au Hadîth : « Je suis la personne la plus en droit du fils de Marie… ». La Hadra Moussawiya est un miroir parfaitement poli dans lequel les Lumières Muhammadiennes se reflètent avec abondance et intensité. Sa Hadra était ainsi semblable à la montagne de Tûr, ses Sciences et ses Secrets étaient multiples, elle était la concrétisation de la Jonction (wasl) et de la Scission (Fasl), ainsi que la manifestation apparente des opposés.



La personne qui dispose de la capacité de goûter et percevoir les sens profonds vit perpétuellement dans les mondes de l’inconnu, plongé dans les Lumières de la Foi. Ces Hadarates que nous vous proposons ne se comprennent qu’au travers de la compréhension et de la perception du Secret s’étendant à l’ensemble de l’existence, d’une perception que nul autre que le cœur ne saurait réaliser. Et donc, peu importe ton maqâm, tu goûteras aux sens de ces Hadarates à la mesure de ta compréhension, que tu en sois au maqâm des Lumières, ou bien à celui des Secrets… Et selon ta capacité à goûter dans la Voie d’Allâh –ta’ala-, tu comprendras Son Livre… Le ‘arif étant celui qui, à partir de rien, parvient à faire jaillir toute chose. Celui qui a pris et compris n’est pas égal à celui qui a pris sans compréhension, et la règle essentielle que l’on apprendra de ce cours est que : « Ton élection et ton élévation (spirituelle) sera à la mesure de ce par quoi tu seras éprouvé ».
Et en ce sens, le Hadîth nous dit : « Les hommes les plus éprouvés sont les Prophètes, puis ceux qui les suivent, puis ceux qui les suivent ».



Sayiduna Moussa (‘alayhi s-salâm) fut grandement éprouvé, et la première épreuve à laquelle il dût faire face fut le meurtre du copte Ce meurtre fut en réalité l’accomplissement d’une insufflation divine (ilham), raison pour laquelle il ne regretta pas son geste par la suite : sayiduna Moussa était habité d’une présence divine, et chacun de ses gestes était une manière de faire apparaitre l’Ordre divin… même s’il ne savait pas encore, à ce moment-là, que ce qu’il avait vécu provenait d’une insufflation divine. C’est pour cette raison que l’on reporte la faute à Iblis, comme il fut rapporté d’entre ses paroles « Ceci est l’œuvre du Chaytân », et c’est là ce qui nous permet de comprendre sa qualité d’être infaillible, ‘alayhi s-salâm.



Au cours du cheminement vers Allâh –ta’ala-, lorsque le Sâlik voit se manifester à lui la Lumière du Bien-Aimé, il peut se souvenir de ce qu’il a accompli comme œuvre dans le passé, et il est alors capable de faire la différence entre les œuvres qui étaient l’accomplissement d’insufflations divines et celles qui provenaient de la nafs. Afin de nous enseigner cela, Allâh réunit sayidana Moussa (‘alayhi s-salâm) et sayidana al-Khidr (‘alayhi s-salâm), qui est le père des Saints ayant bu à la Source de Vie :
Sayiduna Moussa (‘alayhi s-salâm) ne comprit que son acte avait été la conséquence d’une insufflation Seigneuriale que lorsque sayiduna al-Khidr (‘alayhi s-salâm) reproduisit le même acte en tuant l’enfant devant ses yeux. Au début, il renia cette action de sayidina al-Khidr, mais lorsque celui-ci lui dit « Je ne l’ai d’ailleurs pas fait de mon propre chef » [s18.v82], il se remémora le meurtre qu’il avait lui-même commis et c’est alors qu’il comprit.



Dans ce récit se trouve un enseignement majeur : lorsque le mourid trouve un Shaykh éducateur, il convient qu’il se remémore son passé, soit-il bon ou mauvais, afin que l’autosatisfaction et la suffisance ne gagnent pas son cœur en même temps que les réalités divines. Il est en effet aisé à Iblis de jouer et de manipuler le mourid à cet étape de son cheminement qui le voit passer des ténèbres à la Lumière, le laissant penser qu’il est quelque chose ou qu’il a atteint le But, alors qu’il n’en est en réalité qu’au commencement. Si le mourid se souvient donc régulièrement de son passé, de ses manquements et de ses péchés, il sera préservé de la satisfaction de lui-même et de l’orgueil. Et lorsque son retour à Allâh et sa Lumière seront intenses et fermement ancrés en lui, alors son mode de vie sera celui de l’étranger, vivant chacun de ses gestes avec et pour le Vrai.
Sayiduna Moussa (‘alayhi s-salâm) fut la seule et unique personne à voir al-Khidr (de son temps), et personne d’autre que lui n’assista au meurtre de l’enfant (dont il est question dans la sourate al-Kahf)… c’est donc comme si sayiduna al-Khidr (‘alayhi s-salâm) avait informé sayidana Moussa de son infaillibilité par le biais d’une indication (icharah)… de même que le sabotage du bateau renvoyait au fait que Moussa (‘alayhi s-salâm) eut été placé, nourrisson, dans le coffret puis jeté dans la mer… de façon à nous enseigner que ce qui nous semble, en apparence, irrémédiablement voué à la perdition, peut être dans la réalité cachée une salvation… le fait que sayiduna Moussa (‘alayhi s-salâm) fut ainsi jeté dans la mer était en apparence la perdition même, alors qu’en réalité ce fut là sa salvation, de même que le sabotage du bateau qui était en apparence la perdition pour ses occupants, mais en réalité la salvation du roi qui saisissait de force tout bateau.



L’histoire de sayidina Moussa et de sa mère nous enseigne également que celle-ci cheminait par l’accomplissement d’insufflations divines, sans toutefois s’en rendre compte. Une personne peut ainsi donc agir par insufflation divine sans le savoir, jusqu’à ce qu’il accède à l’ouverture spirituelle et alors il connaît sa réalité. Lorsque donc la mère de Moussa jeta son fils dans la mer, c’est comme si elle lui avait dit : Si tu es vraiment celui que tu es, celui au rang sublime, alors Allâh te sauvera. Et si tu n’es pas celui-là, alors soit c’est Pharaon qui te tuera, soit la mer.
Nous comprenons donc ici qu’une seule et unique chose est utile au mourid : il s’agit d’entrer auprès du Seigneur –jalla jalâluh- en demandant uniquement Allâh, pour Allâh –ta’ala-… mais si il demeure habité par le doute, avançant d’un pas et reculant de l’autre, alors c’est peut-être le bannissement qui le guette, du fait qu’il se sera cru accepté et agréé. La mère de Moussa (‘alayhi s-salâm) ne douta pas, elle ne remit pas à plus tard ce qu’elle devait faire au moment voulu. Au contraire elle prit son fils et l’abandonna à la Miséricorde divine… comprends donc ceci !



Elle parvint ainsi à réunir deux opposés : d’un côté la peur pour Moussa (‘alayhi s-salâm), et de l’autre son espoir en le Vrai pour qu’Il le retourne à elle. Quant à toi ô mourid, crains pour ton cœur les ténèbres de ses illusions et abandonne toi avec lui à la Clémence d’Allâh… peut être qu’alors Il te le rendra rempli de Lumières et te prédisposera à recevoir Ses Secrets. Et souviens toi que la première chose qui fut créée après le soukoûn, c’est le mouvement, et que de ce mouvement résulta l’univers tout entier. Bouge donc, ô mourid, durant ta vie, afin que peut-être résulte de ce mouvement l’Amour divin, que s’ouvre alors à toi la porte de la passion et que tu deviennes un vivant désirant la mort : tu percevras à ce moment-là la Sagesse de toute chose, de ton vivant même.
La mère de Moussa (‘alayhi s-salâm), en se montrant sincère et en acceptant l’Ordre de son Seigneur, vit revenir à elle son fils. Elle sut alors qu’elle avait accompli cela par l’intermédiaire d’une insufflation divine, et sayiduna Moussa (‘alayhi s-salâm) comprit la même chose par la rencontre de sayidina al-Khidr (‘alayhi s-salâm).
Recherche donc le Khidr de ton temps, afin qu’il réunisse pour toi ton passé, ton présent et ton futur, puis te fasse sortir de tout cela et te fasse entrer dans le sans temps et sans lieu (lâ zamân wa lâ makân).




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